Gérard Lopez explique les raisons de l’appel à David Guion pour chacune des trois saisons des Girondins, et les raisons de la séparation

    En conférence de presse, Gérard Lopez s’est longuement exprimé sur l’entraineur des Girondins de Bordeaux, David Guion, et surtout l’idée de faire trois fois appel à lui.

    Le première saison

    « C’est une question qu’on s’est posée, et j’aimerais y venir pour expliquer cette décision. J’ai connu l’épopée de Guardiola, qu’il était censé être temporaire… On aurait fait venir quelqu’un comme lui la première année, je pense qu’on ne se sauvait pas. Je me rendais compte à l’époque, mais quand vous êtes dans le stress du moment, la vision n’est pas aussi claire… on avait tellement un vestiaire catastrophique… J’ai rarement vu dans le foot et autres un environnement aussi toxique… On parle de 24-25 personnes. C’était hallucinant. Il y avait 24-25 groupes en fait, dans le vestiaire. Même un des meilleurs entraineurs au monde n’aurait pas réussi. Petkovic n’a pas pu le faire, David non plus ».

    La deuxième saison

    « Je n’ai pas pu juger le travail de David à la fin de cette saison-là parce que la situation était qu’elle était. Par contre, il a apporté un CV intéressant en Ligue 2 avec un record de points en montée, etc… En plus, on savait qu’on allait vivre un été compliqué, donc ce n’était pas le moment de rajouter de l’incertitude sur l’aspect sportif. On a vécu la saison qu’on a vécue… Je me suis fait des notes. Le truc intéressant avec internet, c’est que ça n’oublie rien en fait. J’ai sorti les articles, les commentaires, sur le début de saison dernière où, avec un manque de préparation, avec des joueurs pas signés, les gens et même nos adversaires – ce qui était une bonne chose à l’époque – nous voyaient jouer pour ne pas descendre en National. C’est cette équipe-là, mais aussi cet entraineur-là et ce staff-là, qui ont fait qu’on a enclenché une dynamique hyper positive. A deux journées de la fin, on croyait tous à la montée. Ça s’est mal passé. Je pense qu’on a joué un match à Annecy avec un manque d’ambition. Tout le monde le sait, j’en ai parlé aussi ouvertement en interne. Je pense que ce match-là on a joué pour ne pas le perdre, on a complètement failli, puisqu’on ne l’a peut-être pas joué pour le gagner. La saison s’est terminée avec cette équipe qui était censée jouer pour le maintien et qui finalement se retrouve à un point de la montée. C’est vrai qu’on échange aussi avec le reste du staff, les joueurs : il y avait une revanche à prendre. Je me rappelle de la journée après le match, j’ai vu Yoann, Vital, et quelques autres joueurs qui m’ont dit qu’ils étaient repartis pour un tour, qu’ils avaient une revanche à prendre, que c’était cette équipe, et ce staff qui devaient prendre cette revanche »

    La troisième saison

    « Vous vous dites que vous avez eu un été d’avant compliqué… Je me suis dit qu’on allait se faire un été tranquille, que j’allais investir 40 millions d’euros, qu’on allait faire un mercato comme il fallait en le terminant tôt… Le groupe marche bien, il s’entendait bien avec le staff. On a réussi à construire avec des jeunes… Honnêtement, changer d’entraineur à ce moment-là, représentait beaucoup plus un risque que la continuité. Bien sûr, c’est la doctrine du foot, c’est qu’après coup, cela nous permet toujours de dire ‘on aurait dû, on aurait pu mieux faire’, mais à ce moment-là c’était la bonne décision. Après, est-ce que la décision de se séparer de David à la 10ème journée, ou à la 6ème, est une bonne décision. Il y avait une dynamique qui manquait de résultats. On avait vu sur les derniers matches, à part un match, une amélioration dans la production du jeu… On aurait pu croire que. Peut-être qu’avec le staff existant, l’équipe est rentrée dans une zone de confort, avec des résultats qui n’étaient pas bons. Rentrer dans une zone de confort avec des bons résultats, déjà, ce n’est pas très bien, mais quand les résultats ne sont pas bons, là, par contre, on est dans un élément de risque très élevé. La réflexion a commencé il y a quelques semaines, et s’est vraiment accélérée sur les derniers jours ».

    S’il n’a pas encore de réponse de la part des avocats de David Guion, Gérard Lopez pense que l’histoire va bien se terminer.

    « Oui, je pense que… On n’a pas encore vraiment de réponse positive de leur part, de son conseil. En tout cas, la décision que j’ai prise, avec le reste de la direction, c’est d’être hyper fairplay. On n’a pas voulu trop négocier, donc on a fait une proposition qui est hyper fairplay. On n’a pas encore de réponse positive mais je pense qu’on devrait l’avoir ».

    Retranscription Girondins4Ever