Jérôme Latta : « A Bordeaux, comme à Sochaux, Valenciennes, Nancy et dans pas mal d’autres clubs, il y a eu des victimes d’actionnaires »

    (Photo by ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, Jérôme Latta, cofondateur et rédacteur en chef des cahiers du football, journaliste indépendant collaborant au journal Le Monde, s’est exprimé sur le fait que les droits de diffusion ont contribué largement à distendre les liens organiques avec les territoires des clubs.

    « Si on a le sentiment de l’avoir vécu à Bordeaux ? Oui c’est clair parce qu’il y a eu l’enrichissement du football en général et des clubs en particulier, même si ce sont plutôt les footballeurs qui se sont enrichis. L’économie du football est telle que les clubs engloutissent tout dans l’acquisition de talents sportifs, c’est-à-dire dans les transferts et les salaires. Ce qui a constitué un bouleversement majeur et même une condition des évolutions ultérieures du football, ça a été leurs transformations en entreprises comme les autres. Ils ont progressivement acquis des statuts juridiques d’entreprises commerciales, de sociétés privées. C’est vrai que ça a été le mantra de Jean-Michel Aulas notamment, qui a été un militant de cette libéralisation, en particulier dans les années 2000, de dire que les clubs étaient des entreprises comme les autres. Il disait de l’OL que c’était la première holding de divertissement de la région Rhône-Alpes. Cette transformation juridique des statuts des entreprises, on n’a pas bien mesuré les conséquences. Oui, il y avait une sorte d’adaptation au fait que l’économie du football devenait une économie un peu comme les autres, même si c’était une économie du spectacle, mais à terme, ça signifiait qu’on ouvrait le capital à tous les vents et à tous types d’investisseurs. On l’a vu dans de nombreux clubs un peu partout en Europe et aussi en France, y compris à des aventuriers ou à des investisseurs qui n’avaient pas les épaules assez solides, ou qui avaient une vision beaucoup trop court-termisme. Ils n’avaient en tout cas pas les épaules pour assurer le développement sportif d’un club, ce qui est quand même la priorité. A Bordeaux, comme à Sochaux, Valenciennes, Nancy et dans pas mal d’autres clubs, il y a eu des victimes d’actionnaires de ce type. »

    Retranscription Girondins4Ever

    Du lundi au vendredi, sur France Bleu Gironde, retrouvez l’émission 100% Girondins, animée et présentée par Dominique Bourdot à partir de 18h30. Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission quelques minutes après la fin de celle-ci : ICI.