Laurent Brun : “Oui, on est les Girondins de Bordeaux, mais il faut s’en montrer digne, et il ne faut pas éclater cette institution… Elle a déjà été bien massacrée”

Pour Bordeaux Le Mag, le journaliste Laurent Brun, a commenté le fait que jamais Albert Riera n’avait aligné le même onze aux Girondins de Bordeaux.
« Cela veut dire qu’il tâtonne. Il tâtonne sur tout, sur le choix des hommes, sur le choix des joueurs, des systèmes de jeu. Mais ça ne marche pas. Oui, il y a un petit sursaut de temps en temps, une victoire, une prestation un peu plus aboutie mais une défaite, et finalement sur les derniers matches aucune prestation aboutie et une défaite systématique. Il ne trouve pas la formule. Après, l’assise défensive, c’est toujours ce qui fait que les résultats peuvent être potentiellement meilleurs. Mais l’assise défensive, elle n’y est pas. Je pense qu’il faut rester sur une défense à quatre… C’est compliqué pour lui aussi, je le sais ».
Gérard Lopez a renouvelé sa confiance au coach bordelais dans son communiqué, mais a également dit qu’il croyait toujours à l’objectif de monter. Est-ce qu’il faut arrêter de dire qu’on peut y arriver ?
« Je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais oui, il faut dire ça, car si on dit que c’est mort maintenant, on va encore accentuer le mal. Bien sûr qu’on peut y arriver. Oui, c’est la méthode Coué, et à Bordeaux ça n’a pas trop marché ces dernières années (rires). Après, il faut faire quoi, prendre Pascal Dupraz, mettre les treillis ? Il n’y a pas d’ironie dans ce que je dis, parce que ça a marché sur les 10-15 dernières journées. Je ne sais pas si ça peut fonctionner, mais on ne va pas reparler de changement d’entraineur, il y en a un qui est là… Il faut l’encourager, l’aider, Gérard Lopez est dans son rôle, et il lui donne plus de pouvoir. Il le conforte quelque part aussi dans les futurs choix à faire. Ça va le rassurer, lui et son staff. Maintenant, oui, il y a du temps, mais en fait il n’y en a pas… Il faut réagir. Le problème c’est la prise de conscience, on se dit qu’on est les Girondins de Bordeaux et qu’on va y arriver… On n’a pas compris encore avec tout ce qui est tombé sur la gueule du club depuis trois-quatre ans ?! Oui, on est les Girondins de Bordeaux, mais il faut s’en montrer digne, et il ne faut pas éclater cette institution… Elle a déjà été bien massacrée depuis trois-quatre ans par les propriétaires successifs. Ce n’est pas mieux aujourd’hui, le blason n’est pas redoré, il ne faut pas croire. On est revenus à FC Girondins de Bordeaux et plus à Bordeaux Girondins, c’est déjà bien, mais c’est pour vous dire à quel point on était tombés bas… Ce club est toujours en sursis, et je suis toujours très inquiet. Je ne suis pas négatif de nature, pas défaitiste non plus. Oui, on peut encore y arriver, bien sûr, mais ce n’est plus ‘on peut y arriver’, c’est ‘il faut y arriver’. Il faut trouver d’autres leviers de motivation et de management. S’il faut les bouger, allons-y. La méthode Coué ne marche pas, le sourire je ne suis pas sûr que ça fonctionne non plus même si c’est bien de l’avoir… Ou qu’il n’y ait que le sourire pour trouver une solution idoine, je ne crois pas. Il faut y aller, il faut se défoncer, il faut se dépouiller, un peu comme lors du début de match de Rodez ».