Pierre Rondeau : “King Street, à Bordeaux, a coulé le club”

    Dans Ouest-France, l’économiste du sport Pierre Rondeau, sur le thème “Pourquoi les milliardaires investissent-ils dans le football ?”, a donné son ressenti sur les propriétaires de clubs en France. Il répondit notamment à l’avis de Christophe Dugarry sur les Girondins de Bordeaux, ce dernier estimant que les « fonds d’investissement n’ont rien à faire dans le football », et que leur unique ambition était de générer des profits.

    “Il ne faut pas réduire, cataloguer et simplifier au cas des milliardaires en général comme le fait Christophe Dugarry. C’est plus complexe. Il n’y a pas qu’une seule nomenclature “le milliardaire”. Il faut savoir pourquoi ils viennent. Chaque situation est différente. On pourrait réduire les milliardaires dans le football à quatre groupes différents d’investisseurs. Il y a les investisseurs de court terme, qui viennent dans un but de rentabilité. King Street, à Bordeaux, a coulé le club. Ils n’étaient pas là pour assurer la pérennité du club, pas intéressés par les résultats sportifs en premier lieu. Il y a aussi des investisseurs spéculatifs de long terme. Par exemple, Frank McCourt donne le sentiment de venir à l’OM pour faire de l’argent mais ce qu’il dépense, pour le moment, permet de maintenir le club en l’état. Il y a ensuite les investisseurs diplomatiques, comme les Saoudiens et les Qataris, qui viennent pour capter l’attention et améliorer leur image de marque. C’est du nation branding. La dernière catégorie, c’est ce que Wladimir Andreff appelle les « sugar daddies ». Ce sont des milliardaires qui viennent pour s’amuser, le plus connu ayant été Roman Abramovich, ancien propriétaire de Chelsea. En l’occurrence, Abramovich a perdu beaucoup d’argent mais gagné beaucoup de titres pour assurer son intéressement personnel et subjectif”.

    (Photo by Dave Winter/Icon Sport)