Jean-Luc Dogon : “Je pense que la mentalité a changé. Les jeunes sont beaucoup plus dans l’affectif. Ils ont besoin d’être plus accompagnés”

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, Jean-Luc Dogon, ancien défenseur des Girondins de Bordeaux entre 1989 et 1996, est revenu sur les changements de mentalités chez les jeunes, entre aujourd’hui et son époque. Jean-Luc Dogon a fait un passage aux U17 de Bordeaux puis est resté quatre saisons avec les U19 de Saint-Etienne.

    Si c’est une nouvelle génération difficile à travailler ? C’est complètement différent. Je pense que la mentalité a changé. Les jeunes sont beaucoup plus dans l’affectif. Ils ont besoin d’être plus accompagnés. Je pense qu’ils ont moins de certitudes, ils ont moins de confiance en eux. Maintenant, on le voit beaucoup dans les centres de formation, il y a des préparateurs mentaux aussi. C’est important pour eux. On fait beaucoup appel à la vidéo, des choses comme ça, des choses qu’on n’avait pas nous. Puis il faut savoir aussi que si on revient à mon époque, au centre de formation on était une quinzaine, 15-16 joueurs. Ça représentait le centre de formation. Il y avait un entraîneur et un groupe. Maintenant, on est 80 joueurs à peu près, dans les staffs ils sont 3 ou 4 dans certains clubs, plus les entraîneurs. C’est complètement différent. Le joueur en lui-même, je pense qu’il est beaucoup mieux préparé physiquement, techniquement, même tactiquement. Après, mentalement je pense qu’ils sont un petit peu plus faibles que ce qu’on pouvait être nous. On était des combattants quelque part, et on avait envie de ça. On savait où on voulait aller. On savait que c’était dur, et si on ne jouait pas, on ne signait pas professionnel. Il fallait jouer pour être professionnel. Maintenant, même s’ils ont zéro match en pro, ils sont pros. C’est une autre façon de faire, on ne va pas revenir en arrière, c’est comme ça maintenant. Mais je ne pense pas que ça leur rende service. […] Si ce n’est pas la même mentalité de combattant ? Je pense qu’on était plus dur au mal aussi. Je ne sais pas comment expliquer ça mais les entraînements étaient beaucoup plus physiques, beaucoup plus durs. Maintenant c’est peut-être plus précis. Ils sont forts physiquement, ce n’est pas le truc, mais ils ont plus de mal à se faire mal et mentalement. On était là pour gagner notre place, parce qu’il fallait absolument qu’on soit performants tous ensemble pour pouvoir peut-être en sortir un ou deux. Mentalement il fallait être solide. La concurrence était là aussi mais je trouve que c’était plus difficile de signer professionnel avant. Donc mentalement il fallait être encore plus fort.”

    Retranscription Girondins4Ever

    Du lundi au vendredi, sur France Bleu Gironde, retrouvez l’émission 100% Girondins, animée et présentée par Dominique Bourdot à partir de 18h30. Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission quelques minutes après la fin de celle-ci : ICI.