Nicolas Le Gardien : “Ça me fait penser un peu aux deux saisons de Jocelyn Gourvennec…”

Sur Bordeaux Le Mag, le journaliste Nicolas Le Gardien a tenté d’expliquer pourquoi la saison dernière les Girondins de Bordeaux maitrisaient leur sujet, et pas du tout cette saison.
« Il y a eu énormément de changements durant l’été. C’est vrai que personne ne pensait que ce serait si compliqué à mettre en place, mais cela rappelle que le football n’est pas une science exacte. Ça me fait penser un peu aux deux saisons de Jocelyn Gourvennec. Une première qui avait été plutôt positive, où l’équipe avait terminé 5-6ème, s’était qualifiée pour la Coupe d’Europe, avec une base intéressante. A l’intersaison, le staff et le club avaient voulu apporter de la qualité, en voulant bien faire, en essayant de corriger là où on avait repéré des défauts. En faisant ça, finalement, ils avaient perdu les qualités de la saison précédente, ils avaient un peu tout désorganisé, et la saison suivante a été très compliquée. Là, j’ai un peu le même sentiment. L’équipe de l’année dernière s’appuyait d’abord sur une énorme force défensive, avec énormément de clean-sheets réalisés, un bloc qui était très costaud et très dur à bouger, qui était capable sur des séquences de défendre en avançant pour faire déjouer un peu l’adversaire. Et après, offensivement, c’était un peu moins léché, il n’y avait pas vraiment une grande maitrise dans l’animation, mais il y avait des joueurs capables, sur des séquences, de faire des différences individuellement comme Dilane Bakwa, ou collectivement avec Josh Maja. Il y avait d’abord cette solidité défensive. David Guion et son staff se sont dit que leur problème c’était qu’ils subissaient un peu trop, qu’ils n’arrivaient pas à assez garder le ballon, et qu’il fallait donc qu’ils soient meilleurs offensivement car Bordeaux sera encore plus attendu par les adversaires. Ils ont fait un recrutement dans ce sens. Il fallait vendre des joueurs aussi pour le côté financier. Au final, ils ont quand même changé le milieu de terrain, l’attaque, avec une philosophie différente, et ça ne se met pas en place du jour au lendemain, surtout offensivement. On s’est rendu compte que ce n’était pas évident face à des équipes qui attendent bloc bas. Tous ces changements font que c’est dur à mettre en place, avec des joueurs aussi qui avaient besoin de s’adapter, qui découvraient un nouveau contexte, et qui n’étaient peut-être pas au niveau auquel on les attendait. Tout ça fait que ce n’est pas simple. On a changé de staff mi-octobre, on ne recommence pas à zéro après dix journée, mais quand même… ».