Jocelyn Gourvennec : “Avec l’expérience, je me suis rendu compte qu’il fallait cinq mercatos pour impacter un effectif en fonction de ma philosophie”

    Dans Ouest-France, l’ancien coach des Girondins de Bordeaux, Jocelyn Gourvennec, a longuement parlé de son métier d’entraineur, lui qui officie aujourd’hui au FC Nantes. Il répondit au fait qu’aujourd’hui, avec la valse des coaches, l’entraineur choisissait moins son effectif.

    “Avec l’expérience, je me suis rendu compte qu’il fallait cinq mercatos pour impacter un effectif en fonction de ma philosophie, de mes idées de jeu ou de mes convictions. Il faut donc deux ans et demi pour agir sur les profils et construire un effectif adapté au jeu voulu et atteindre ses objectifs. Or, les entraîneurs qui font trois saisons sont peu nombreux. L’autre évolution, c’est l’explosion des réseaux sociaux. Le jugement est généralisé. Pour un entraîneur, la difficulté, c’est de mettre, dans un projet collectif, des gens tentés d’être centrés sur soi”.

    Puis il expliqua qu’en tant qu’entraineur il y avait une ligne rouge qu’il n’avait jamais franchie.

    “Je n’ai jamais mal parlé ou insulté un joueur. Je suis très à cheval là-dessus. C’est pareil dans le monde de l’entreprise où l’on voit parfois des violences verbales : on ne crie pas sur un collaborateur ! C’est du BA-BA. On peut être très exigeant, dire des choses qui peuvent fâcher mais tout dépend de la façon dont on le dit. Un vestiaire, c’est 30 mecs. Je ne peux toujours en mettre que 11 dans l’équipe de départ donc il faut gérer tout ça. Ne pas franchir cette ligne, ça permet aussi de gérer les frustrations des uns et des autres. Dans ma carrière de joueur, j’ai vu des choses qui ne peuvent même plus exister. On ne peut pas crier sur un joueur sous prétexte qu’on n’est pas content. C’est un temps qui est révolu”.