Christophe Dugarry : “Le football professionnel a accueilli des requins dans son antre et maintenant on est en train de le prendre en pleine tronche”

    Dans Rothen s’enflamme sur RMC, Christophe Dugarry, consultant et ancien joueur des Girondins, s’est exprimé sur les actionnaires et les présidents dans le football français. Le sujet était le suivant : Nos présidents sont-ils en train de couler la Ligue 1 ?

    Le problème est concret depuis des années maintenant. C’est ce trading qui est en train de tuer le football et ce sont ces présidents qui ont accepté ce trading, et j’ai envie de dire les actionnaires. Aujourd’hui on a accueilli, le football professionnel a accueilli des requins dans son antre et maintenant on est en train de le prendre en pleine tronche. Ces gens-là n’aiment pas le foot, ils ne sont pas là pour l’amour du foot, ils sont là pour faire de l’oseille. Tous ces fonds d’investissement… Longoria ? Il n’aime pas le foot. S’il aimait le foot, il ne ferait pas ce qu’il est en train de faire. Il a des ordres de son actionnaire, il respecte les ordres de son actionnaire. Il a des ordres et il s’y plie tout simplement. On parlait des anciens présidents. Je pense qu’ils avaient des défauts, c’est certain. C’étaient peut-être pas des grands gestionnaires, mais la différence c’est que quand ils faisaient des conneries, il mettait de l’argent de leur poche. Pas tous, parce qu’il y a des clubs aussi qui ont coulé, mais au moins ils aiment le foot, avec leur passion débordante, avec leur envie de vouloir toujours faire mieux, de faire plaisir à leurs supporters, de se faire appeler ‘Président’ quand ils se trimballent dans la rue, quand ils vont humer l’odeur de la ville avant le match. Là, les présidents de clubs, tu ne sais même pas qui c’est ! Ils ne viennent même plus au stade. Je parle des actionnaires parce que ce sont eux qui disent, qui dictent la loi. Comment expliquer aujourd’hui, qu’il y a de plus en plus d’argent dans le foot et qu’il y a de moins en moins de résultats ? Quand tu vois qu’aujourd’hui un club comme Brest, qui a je crois 40 millions d’euros de budget, est troisième ou quatrième. La logique est que plus tu as de l’argent, plus tu travailles mal. Et ça, ces présidents ne l’ont toujours pas compris, ils en veulent toujours plus, toujours plus, toujours plus, mais pas pour avoir des résultats, notamment en Coupes d’Europe, notamment pour proposer un meilleur football, surtout pas ! C’est toujours pour surpayer des joueurs qui n’en ont pas le quart du moyen, du niveau de l’argent pour lequel ils sont payés.”

    Retranscription Girondins4Ever