Philippe Hinschberger : “Les matches de merde, de temps en temps, ça arrive. Les joueurs ont besoin aussi d’une qualité d’analyse juste et propre de leur entraineur, sinon il y perd de son crédit”

Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, l’ancien entraineur du FC Metz, de Grenoble, d’Amiens et aujourd’hui des Chamois Niortais en National, Philippe Hinschberger, s’est exprimé sur la volonté d’Albert Riera de protéger ses joueurs en conférence de presse.
« Oui je le comprends, car parler d’un joueur c’est toujours délicat. Le joueur peut se sentir attaqué. Ou alors, il faut en avoir parlé au joueur préalablement. Mais l’exercice de l’entraineur qui taille un peu son équipe, ou qui s’en prend à ses joueurs après le match… Parfois, on est bien énervé, mais bon… Je pense que les choses importantes, il vaut mieux les dire à ses joueurs d’abord, pour que ces mêmes joueurs ne soient pas étonnés des prises de parole ou de position de l’entraineur. L’entraineur a aussi pour rôle, par rapport à la presse, d’endosser un peu les responsabilités, les échecs. Protéger un peu le groupe, cela ne veut pas dire que le lendemain, vous ne leur en mettez pas plein la tête ».

Est-ce efficace de protéger les joueurs en conf’ ?
« Les extrêmes sont toujours inefficaces. Donc être extrêmement négatif avec ses joueurs c’est inefficace, les protéger coûte que coûte aussi. J’en connais des coaches, et j’ai déjà vu des coaches très réputés, qui essayaient de démontrer par A + B que l’équipe avait fait un bon match. Les matches de merde, de temps en temps, ça arrive. Ce n’est pas vexant pour les joueurs de dire que ce soir on n’a pas été bons, que ça n’a pas marché, etc, comme il faut savoir les féliciter aussi. Les joueurs, c’est un peu comme vos enfants. Mais c’est un peu comme le coach aussi… Quand on fait bien, tout le monde s’en fout, et quand on ne fait pas bien c’est la faute du coach. Lui, il ne faut pas qu’il ait ce raisonnement. Il faut que tout le monde soit dans la même bassine : protéger un peu, pas trop ».
En tout cas, dans la protection des joueurs, l’analyse doit être le plus souvent juste tout de même, pour ne pas perdre de crédit.
« L’analyse du coach doit être juste, et pour le groupe de joueurs aussi. Il ne s’agit pas de dire qu’on a été nuls quand l’équipe a fait un bon match, et perdu 1-0 sur un corner dévié à la dernière minute. Autant, on ne peut pas dire qu’on a été bons quand on n’a pas eu d’occasions, et que le match était moyen ou mauvais. Les joueurs ont besoin aussi d’une qualité d’analyse juste et propre de leur entraineur, sinon il y perd de son crédit ».
Retranscription Girondins4Ever
Du lundi au vendredi, sur France Bleu Gironde, retrouvez l’émission 100% Girondins, animée et présentée par Dominique Bourdot à partir de 18h30. Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission quelques minutes après la fin de celle-ci : ICI.