Kévin Diaz : “Tu as déjà Bordeaux qui n’existe plus, tu as Lyon qui n’est pas très bien, tu as Marseille qui est encore à un niveau correct”

    Dans L’After Foot sur RMC, Kévin Diaz, consultant sur RMC, s’est exprimé suite aux difficultés des clubs français au niveau européen. Il a notamment pris l’exemple de Marseille et du modèle économique de l’ensemble des clubs français. Certains l’ont payé, à l’image de Bordeaux.

    On parle souvent de déclassement de la France au sens plus large, quand on entend les débats politiques. Mais en tout cas, pour le football français c’est une certitude. On le voit aujourd’hui à notre classement, si on enlève le Paris-Saint-Germain, qui n’est pas un club avec un modèle économique comme les autres clubs français. A partir du moment où les clubs français ne sont pas capables d’être autosuffisants comme beaucoup de clubs allemands par exemple… C’est comme dans  la vie, si tu dépenses plus que ce que tu as, il y a un moment où tu vas être déclassé. Les clubs français ne savent pas gérer leurs budgets. Ils donnent beaucoup trop alors qu’ils reçoivent très peu, notamment avec les droits télés qui risquent encore de diminuer. Aujourd’hui je vais parler d’un pays que je connais très bien puisqu’on se bat avec eux depuis plusieurs saisons pour le classement UEFA, c’est-à-dire les Pays-Bas. Aujourd’hui aux Pays-Bas il y a 100 millions de droits télés pour l’ensemble du championnat. Aujourd’hui on va peut-être se situer autour des 500-600 millions minimum, en tout cas on l’espère. Mais les clubs français ne sont pas capables aujourd’hui, l’OM n’est plus un club capable d’acheter des joueurs dans la fleur de l’âge. Au début de McCourt, ils rachètent des Thauvin dans la fleur de l’âge, ils rachètent Payet dans la fleur de l’âge, ils reprennent Mandanda. Ils prennent Strootman 25 millions. Aujourd’hui, lorsque l’OM sort de l’argent comme pour un Vitinha, ils sont obligés de penser à une éventuelle revente. C’est obligé puisque leur modèle ne leur permet pas d’être autosuffisant. A partir de là, aujourd’hui tu vas vivre comme ceux qui suivent les championnats comme la Belgique. Le Standard de Liège est un grand club qui n’existe plus, Anderlecht n’existe plus. Tu vas avoir la même chose puisque tu as déjà Bordeaux qui n’existe plus, tu as Lyon qui n’est pas très bien, tu as Marseille qui est encore à un niveau correct, je pense grâce au travail de Pablo Longoria et à son trading. Aujourd’hui quand tu vois aux Pays-Bas, le PSV est là parce qu’ils ont Peter Bosz mais il y a trois ans, tu n’entendais plus parler du PSV. L’Ajax c’est une catastrophe. Aujourd’hui tu es un club de deuxième division européenne, tu es un championnat de deuxième division européenne et c’est impossible de garder tes meilleurs joueurs, c’est impossible de recruter les meilleurs joueurs. Donc tu vas vivre sur une belle épopée, sur un entraîneur qui a réussi à travailler sur un ou deux ans peut-être. Mais tant qu’il y aura autant d’instabilité avec tes joueurs, non pas parce que ton président veut vendre tes meilleurs joueurs, mais parce que ton modèle économique est bien trop instable, bien trop dans l’insécurité. Tu n’arriveras jamais à construire.”

    Retranscription Girondins4Ever