Résultats des Girondins

    Communiqué des Ultramarines, en réponse à celui des North Gate Bordeaux : “Plus aucune cohabitation ne sera possible avec eux”

    District de la Gironde de Football

    En début de soirée avant hier, les North Gate Bordeaux sortaient un communiqué, dénonçant selon le groupe certaines “injustices”, notamment en ce qui concerne le nombre de places qui leur était attribuées en parcage à Rodez. Mais ce n’est pas tout puisque le groupe mettait aussi la responsabilité du Club en avant sur “un placement ridicule au virage nord, une interdiction de sono, des billets interdits à la vente dans notre bloc, une interdiction de perchoir pour les capos, une interdiction de parking pour le camion”.

    Sans oublier que les NGB dénonçaient des “pressions de tierces personnes à caractère déshonorant” qui seraient subies par la direction bordelaise.

    Les Ultramarines ont à leur tour, ce mercredi, répondu à ces accusations, par l’intermédiaire d’un communiqué.

    Photo District de la Gironde

    “Suite à la publication d’un communiqué du nouveau groupe soi-disant Ultra installé depuis quelques mois au Virage Nord, regrettant une mise à l’écart qui aurait été décidée directement par nos soins, nous ne pouvons désormais rester sans réponse et devons porter à la connaissance de tous des éléments trop longtemps tus.

    Car, dans l’ombre des tragiques événements lors du match face à Guingamp ayant plongé notre joueur Alberth Elis entre la vie et la mort, l’irréparable a été commis au terme de la rencontre. Alors que nous nous acheminions, comme depuis toujours, en groupe afin d’escorter les véhicules transportant notre matériel, nous avons été attaqués frontalement par la North Gate, venue à notre rencontre au plus près du Virage Sud. Après avoir essuyé pendant de longues minutes des tirs tendus de mortiers devant notre tribune, nous les avons repoussés à la force des poings jusqu’à l’autre extrémité de la Fan Zone.

    Pourtant, dans nos rangs, le bilan est lourd : un tiers de perte définitive d’audition pour un de nos membres, une brûlure sévère pour un autre, des dents cassées, ainsi que deux blessures aux yeux. Attaqués lâchement, nous avons répondus en Ultras, fidèles à nos valeurs. Suite à ces incidents, plusieurs membres de la North Gate n’ont cessé de fanfaronner sur les réseaux, allant jusqu’à transmettre des photos d’un petit drapeau appartenant à une de nos amitiés et échappé ce soir là, à des pages internet estampillées « hooligans » afin de s’acheter une crédibilité. Depuis, le cercle infernal des menaces de représailles au domicile de nos membres et de nos leaders a repris, mettant en lumière l’attitude schizophrénique de ce groupe, se présentant comme « familial et passionné » au grand public, et menaçant l’intégrité physique de nos membres en “off” avec des méthodes aux antipodes des valeurs de supportérisme. Rien que dans la journée de mercredi, deux Ultramarines ont été menacés sur leur lieu de travail, un troisième, après une mauvaise rencontre, s’en tire avec trois semaines d’ITT.

    Nous avions pourtant, pour le bien de tous, tout tenté afin de cohabiter avec eux, et il nous paraît important aujourd’hui de retracer ces mois d’errances ayant mené la tifoseria bordelaise au bord du précipice.

    Le noyau fondateur de la North Gate 2023 est directement issu de notre groupe. Avec cette poignée d’individus, nous avons observé des différences de vision et de stratégie pendant des années, sans que la situation ne dérape. Le divorce fut consommé lors du premier match de la saison 2022-2023, où, en tribune avec nous, ce petit groupe choisissait d’insulter nos joueurs au terme d’un match nul. Des échauffourées avaient éclaté dans la coursive.

    Dès lors positionnés au Virage nord, ce groupe a ratissé large dans différents milieux, dont des personnes plus motivées par l’envie de confrontation et par haine envers nous que par amour du FCGB. Des dizaines de supporters des Girondins, honorablement motivés par l’envie de créer un deuxième virage à Bordeaux, sont aussi venues se greffer aux quelques personnes avec qui nous avions fait nos armes par le passé. Les marques d’hostilités se sont immédiatement fait sentir.

    Si notre éloignement géographique à domicile a évité tout dérapage, la question des parcages visiteurs s’est rapidement posée, avec des exigences de leur part qui nous paraissaient inacceptables au regard de leur légitimité et de leur ancienneté. Cet été, les tensions ont atteint leur paroxysme, ces derniers menaçant méthodiquement « de faire nos maisons » si nous ne les laissions pas bâcher à l’extérieur, où d’organiser des descentes au local. Nous avons tenu nos membres afin que la situation ne dégénère pas, malgré plusieurs actes profondément intolérables. Ce fut le cas à Biscarrosse quand, après une altercation verbale entre deux membres de nos groupes respectifs, quatre très jeunes ultras n’ayant rien à voir avec l’affaire étaient extraits de leur véhicule, tabassés, et retenus plusieurs heures contre leur volonté.

    Face au péril imminent menaçant les tribunes bordelaises, nous avons choisi la voie du dialogue, conscients qu’il fallait tout tenter pour éviter l’escalade. Grâce à la bonne volonté d’une poignée de leurs membres, nous avons pu nous rencontrer lors d’une réunion en terrain neutre. Nous acceptions alors de leur laisser poser une bâche à l’extérieur, en échange d’un engagement ferme et définitif de leur part : que plus jamais l’intégrité physique de nos membres ne soit remise en cause.

    Pendant quelques mois, la cohabitation s’est réalisée bon gré mal gré. Lors de Bordeaux-Nice, de regrettables incidents dans la coursive (dans lesquels nous avons notre part de responsabilité) ont semé le trouble. La suite, ce sont des pressions constantes afin de revenir sur notre accord et d’obtenir plus de places dans la tribune visiteur de Rodez, réduite à son maximum, au passage sans tenir compte d’associations et de supporters se déplaçant pour le FCGB depuis bien longtemps. Ces derniers n’ont pas hésité à nous menacer, si nous n’acceptions pas, de compromettre la sécurité d’un de nos membres, incarcéré à Gradignan.

    Aujourd’hui, c’est clair. Malgré tous nos efforts passés, plus aucune cohabitation ne sera possible avec eux. Nous ne pouvons cohabiter avec des personnes qui menacent nos leaders et blessent notre jeunesse.

    En l’état actuel des choses, et face à la dérive que leur groupe a opéré, nous appelons nos membres à la prudence et à la retenue en cas d’agression. Car nous refusons d’entrer dans la logique d’escalade, bien conscients qu’ils cherchent à nous entraîner sur un terrain qui n’est pas le notre. Nous appelons a ce propos les sympathisants de la North Gate a ouvrir les yeux sur les agissements de leurs leaders, et à s’en désolidariser.

    Nous sommes Ultras, supporters des Girondins, rien d’autre. Et si les dernières semaines ont prouvé que nous n’étions pas exempts de tout reproche, jamais nous n’accepterons que quiconque se voit menacé dans la sphère privée pour sa passion. Notre crédo, c’est le mouvement ultra. Nous luttons avec ses codes et dans son cadre, les stades de football.

    Jamais nous ne nous abaisserons à employer de telles méthodes. Et aujourd’hui, le risque de voir le mouvement ultra bordelais confronté à un drame d’une ampleur inconnue est plus important que jamais. Il faut l’éviter à tout prix.

    Pour rappel, notre association existe depuis 37 ans et a, tout au long de son histoire, su cohabiter avec d’autres groupes de supporters, au Virage Sud comme au Virage Nord, en bonne entente et sans qu’aucun incident ne soit à déplorer.

    Nous ne sommes ni à disposition de la police ni de la presse afin de commenter ces faits, mais ils ne pouvaient être tus plus longtemps”