Laurence Harribey (Sénatrice de la Gironde) : “On aboutit à une condamnation de 3000€ de l’individu qui, finalement, n’est pas proportionnée à la gravité de ce que cela représente pour le club”

    (Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport)

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, la sénatrice de Gironde Laurence Harribey, membre de l’Institut National du supporterisme, était l’une des organisatrices d’un colloque nommé « Quel supportérisme pour demain ? » en début de semaine. La sénatrice a été questionnée sur “l’hypocrisie” qu’il peut y avoir avec l’interdiction d’utiliser des fumigènes dans un stade, alors que les images de ceux-ci sont utilisées pour communiquer.

    « D’abord, il y a un programme d’expérimentation à l’heure actuelle, avec une pyrotechnie autorisée entre guillemets, qui est une pyrotechnie festive, sur des zones précises et particulières, et avec un certain type de fumigène. Cette phase d’expérimentation doit aller jusqu’en 2025. Mais en tout cas, elle a montré des éléments positifs, déjà. Il y a deux choses qui ont été dites, c’est que d’une part la pyrotechnie ajoute quand même une dimension festive, et il y a une pyrotechnie qui peut ne pas être dangereuse quand elle est maitrisée. Ensuite, quand on voit les amendes que sont obligés d’assumer les clubs par rapport aux débordements pyrotechniques, on se dit que cet argent pourrait être plus utile dans la prévention et dans la préparation des déplacements, que dans le paiement des amendes ».

    Puis, la sénatrice dériva sur le sujet du Bordeaux-Rodez, dernier match de la saison dernière, pour plaider des sanctions individuelles plutôt que collectives, avec cependant en toile de fond le sujet du degré des sanctions.

    « Et ça, c’est un autre aspect qui est apparu, pas spécifiquement sur les fumigènes, mais sur le comportement des supporters, et la question des sanctions collectives par rapport aux sanctions individuelles. Quand vous voyez par exemple ce qui s’est passé à Bordeaux avec l’histoire de la pénétration sur le terrain au moment du match contre Rodez l’année dernière, et que finalement on aboutit à une condamnation de 3000€ de l’individu qui, finalement, n’est pas proportionnée à la gravité de ce que cela représente pour le club, il y a quelque chose qui ne peut pas marcher. Là où il faut être très ferme, c’est que la sanction individuelle doit vraiment faire réfléchir. Quelques fois, le club se sent complètement démuni. D’un côté il a un fauteur de trouble qui va avoir entre 2 et 3000€ de sanction, alors que le Club va avoir des dizaines de milliers d’euros en sanction à l’année… Et en conséquence, c’est dramatique. Il faut vraiment revenir au sens et à la proportionnalité de la sanction individuelle, et ça on est tout à fait à même de le faire. Ce qu’a montré le colloque lundi, c’est la question de la justice. Si on avait un substitut du procureur à chaque match qui immédiatement est capable d’interpeller quelqu’un, et bien de fait on serait beaucoup plus efficace. Mais en même temps, on comprend aussi que vu les problèmes de la justice… Vous avez des problèmes de violences intrafamiliales, des problèmes de délinquance, et tout d’un coup vous avez une affaire de supporters qui arrive. Si vous n’avez pas quelqu’un qui est dans la culture du match et de ce que peut représenter le match, il va réagir en se disant ‘c’est de la gnognotte, qu’est-ce qu’on vient m’embêter avec cette affaire-là’. Alors que la sanction judiciaire est fondamentale. C’est ce qu’on a mis en avant, et c’est ce qui est à améliorer ».

    Programme et intervenants au colloque organisé par le Sénat « Quel supportérisme pour demain ? »

    Retranscription Girondins4Ever

    Du lundi au vendredi, sur France Bleu Gironde, retrouvez l’émission 100% Girondins, animée et présentée par Dominique Bourdot à partir de 18h30. Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission quelques minutes après la fin de celle-ci : ICI.