Albert Riera et l’objectif de monter : “Les attentes sont plus hautes parfois que la réalité et les possibilités. C’est la réalité, il faut ouvrir les yeux”
En conférence de presse ce matin avant la rencontre de ce samedi face au Paris FC, le coach des Girondins de Bordeaux, Albert Riera, a confié avoir eu une réflexion pendant la trêve sur l’objectif de la montée notamment.
« J’ai réfléchi pendant cette trêve, et je crois que les attentes – c’est comme ça aussi dans la vie – sont plus hautes parfois que la réalité et les possibilités. Même si c’est bien de se mettre des objectifs très hauts. Et ça, si on ne l’accepte pas… On a déjà un déficit, on perd. Si on rêve d’être en haut, alors qu’on est encore en bas… C’est petit à petit qu’il faut monter, et après seulement on peut rêver, non ? C’est pour ça qu’on parle désormais seulement des prochains trois points, du prochain match, et qu’on ne peut pas parler de plus, parce que c’est là qu’est notre réalité. C’est pour ça que je comprends très bien les supporters, les gens qui aiment ce club… Il y a 20 ans, on parlait de Ligue 1, d’Europe, de l’histoire de ce club. Mais le foot c’est aujourd’hui, ce n’est pas il y a 20 ans. Je ne sais pas dans trois ans où on sera. On rêve, tout le monde, d’être en Ligue 1, en Europe, mais maintenant il faut travailler avec les possibilités qu’on a. On est le seul club qui n’a pas recruté cet hiver, et on savait qu’on en avait besoin. Avec toutes les blessures bizarres qu’on a eues, que ce soit avec Elis, Vital où tu fais une faute et c’est toi qui te blesses… Ce sont des blessures qui ne sont pas normales, mais c’est notre réalité maintenant. Si on ne l’accepte pas, ce sera difficile. Si on n’est pas conscients de ça… Si on regarde en haut mais qu’on ne peut pas y arriver encore… Il faut d’abord faire un pas, puis un autre, petit à petit… Quand on progresse dans la vie, ce n’est pas directement de zéro à dix. C’est la réflexion que j’ai eue pendant cette trêve. On avait un espoir, qui n’est peut-être pas réel ».
A t-il parlé de cette réflexion à ses dirigeants ?
« Tu n’as pas besoin de leur en parler, c’est la réalité. Il faut ouvrir les yeux. Oui, le Président a dit qu’il voulait monter, et moi je veux monter. Je veux beaucoup de choses dans la vie… Mais il y a des choses qu’on ne peut pas. Est-ce que mathématiquement cette possibilité existe ? Oui, mais… Par contre, regarder derrière, non, jamais (sourire). Jamais. Après, si les équipes de derrière arrivent très vite, ce sera une autre chose, mais nous, on regarde vers l’avant ».