Laurent Brun : “On a vraiment le sentiment qu’il y va pour jouer le ballon, et il regarde le ballon… L’arbitre prend très vite sa décision”

    Pour Bordeaux Le Mag, le journaliste Laurent Brun est revenu sur la dernière défaite des Girondins de Bordeaux face à Concarneau (4-2), et notamment le fait du match : l’expulsion de Mathias De Amorim.

    « Bordeaux avait entamé le match comme il le fallait, et l’avait pris par le bon bout, en jouant haut, en essayant de se projeter assez vite, et de façon construite vers l’avant. Et effectivement, au bout de dix minutes de jeu, on a vu une belle séquence, avec un beau centre de Mathias De Amorim qui voit Zan Vipotnik au second poteau. Ce dernier réalise un bel enchainement technique, contrôle poitrine frappe demi-volée : c’est parfait. C’était vraiment du beau jeu, bien ficelé. Et puis badaboum, peu de temps après il y a l’expulsion de Mathias De Amorim vers la 30ème minute. Là, ça a tout changé. C’est vrai que Bordeaux avait eu deux ou trois séquences offensives, c’était pas mal jusque-là, et il y avait de vraies promesses. Et là… Je trouvais cette faute sévère. Après, ça va vite, pied haut et il ne touche pas le visage… On a vraiment le sentiment qu’il y va pour jouer le ballon, et il regarde le ballon… L’arbitre prend très vite sa décision. Bon, on ne peut pas lui en vouloir, ça va vite, mais pas contre c’est le tournant du match… Après, concernant le fait que ce soit du côté de l’arbitre de touche, il y en a très peu qui prennent l’initiative de signaler quoi que ce soit. Alors, attention, je ne fais pas de procès d’intention, j’arbitre très souvent le week-end. Petite parenthèse, quand j’arbitre à la touche, les arbitres de centre me disent de ne signaler que les hors-jeu et pas les fautes. Mais ce n’est pas possible, soit on me confie le drapeau et je signale, je fais ce qu’il faut avec mon honnêteté, mes qualités et mes défauts, et aussi la possibilité de me tromper. Mais s’il y a une faute qui est commise devant moi et que l’arbitre est à l’autre côté du terrain, je vous la signale. Vous prenez l’initiative de la siffler, ou pas, mais je vous la signale. Sinon je pose le drapeau et je n’arbitre pas. Petite parenthèse refermée. Mais est-ce que des consignes de même type sont données aux arbitres de touche, je ne sais pas, mais souvent on voit quand même que l’arbitre de centre est bien seul, et ça c’est dommage car on doit à ce niveau-là signaler, puis ensuite l’arbitre prend la décision. On rappelle qu’il n’y a pas de VAR, donc pas de contrôle cette année, et ça va très vite, mais il peut y avoir conciliabule quand même. On prend 10, 15 secondes, c’est réglé ».

    Puis le journaliste poursuit.

    « Il n’y avait pas d’enjeu majeur en plus. Vous jouez les barrages, pour l’accession, ou pour votre survie en Ligue 2 sur un match comme ça, et vous êtes victimes de ce genre de décision… Après, c’est peut-être la bonne hein, je ne l’ai pas revue, mais… Ou alors tous les arbitres étaient d’accord pour dire qu’il y avait rouge. A ce moment-là, fin du débat là-aussi. En tout cas, c’est un tournant du match. Il y aurait eu un excès d’engagement de la part de De Amorim, cela peut arriver de temps en temps. Vous manquez six mois de compétition, vous revenez, vous êtes à fond, vous avez envie de montrer, de prouver, de vous prouver que vous n’avez pas fait tous ces soins et sacrifices pour rien… Mais là, ce n’est même pas ça, c’est juste un jeu normal. Il a les yeux sur le ballon, il veut essayer de contrôler le ballon de façon un peu plus aérienne, et à l’arrivée personne ne voit… C’est une décision prise rapidement, ça va très vite, mais ça change tout, et ça donne un coup de boost à l’adversaire qui en a profité ».

    Retranscription Girondins4Ever