Yannick Stopyra : “Il y a des gens qui écrivent des articles en disant ‘j’ai découvert untel’. Moi, ça m’horripile. En fait, ce n’est pas Stopyra qui découvre un joueur…”

    Dans l’émission « Grand Témoin » de BordoFM, le responsable du recrutement au centre de formation des Girondins de Bordeaux, Yannick Stopyra, s’est exprimé sur son poste au FCGB.

    « Mon rôle est de détecter, avec une équipe, les futurs joueurs. La catégorie d’âge ? On commence à observer à 13 ans, et cela va pratiquement aujourd’hui jusqu’aux 18 ans. Parce que 18 ans, c’est plus le secteur professionnel. Mais sinon, tous les jeunes du centre ont fait des détections. J’ai des scouts, mais ça ne s’arrête pas là. Il y a des gens qui écrivent des articles en disant ‘j’ai découvert untel’. Moi, ça m’horripile. En fait, ce n’est pas Stopyra qui découvre un joueur, qui fait signer. Quand on invite une famille, si la serveuse lui parle mal, vous croyez que la mère va nous laisser son enfant, alors qu’elle a d’autres clubs qui le veulent ?! C’est le travail de tous. On regarde les bulletins scolaires, on les teste évidemment sur le terrain, et puis après c’est le flair, l’expérience… Ce qui est intéressant, c’est que je pars toujours en me disant que si je voulais faire progresser le sportif, il fallait s’intéresser à l’être humain ».

    Est-ce que son poste prend beaucoup de temps au point de ne pas avoir d’autres activités ou passions ?

    « En fait, ces passions-là, je me les prépare pour le jour où… En fait, je suis tellement pris… J’aime beaucoup l’histoire, comme le moyen-âge… J’aime beaucoup ressentir qu’il s’est passé des choses dans une maison par exemple. Une fois, j’ai été invité à l’Elysée, et j’ai vu la constitution… C’est sous verre, ça a une histoire. Et ça, voilà… Les choses qui m’intéressent, c’est aussi ce côté humain. J’aurais bien aimé faire quelque chose dans la psychologie sportive. Mais dans mon métier, oui, il y a un instinct, un feeling. Souvent, dans le premier regard… Quand vous flashez sur un joueur… J’ai le sentiment de faire ça depuis 30 ans… Au même titre que quand je jouais il y avait une forme d’intuition, peut-être que je l’utilise un peu maintenant aussi. Mais ce n’est pas que de l’intuition, car il ne faut pas se tromper… Vous mettez en difficulté une famille, une famille qui va perdre le gamin… Il joue au football, mais il ne faut pas non plus montrer trop d’espoir aux gens. On va former l’enfant 3 ou 4 ans, mais je ne garantis rien derrière… J’ai vu des joueurs fabuleux, et on se demande comment ils n’ont pas été pros… Il n’était pas fait pour ça, il n’y était pas dans le mental, ou il était trop doué. Le talent, c’est important, mais ça ne fait pas tout ».

    Retranscription Girondins4Ever