René Girard : “Au match retour, Gernot, il allait pisser avec lui, il ne l’avait pas quitté, il l’a suivi partout…”

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    Dans l’excellent Podcast des Légendes, l’ancien milieu de terrain des Girondins de Bordeaux, René Girard, a été invité à ressortir un souvenir qui a une saveur particulière pour lui aux Girondins de Bordeaux. Ce fut la demi-finale de Coupe des Clubs Champions perdue face à la Juventus.

    « Là où on a failli toucher le graal, où on est passés près, c’est le match contre la Juve… ça a été, humainement, sportivement, au niveau de la relation avec notre public, fabuleux… Les italiens avaient été Champions du Monde en 82, c’était une équipe fabuleuse avec pas mal de Ballons d’Or… C’était fabuleux. On a failli renverser la situation, mais on avait perdu 3-0 là-bas. On avait loupé un peu notre match… Pour refaire le retard, il fallait un peu moins de buts de retard… Mais là c’était aussi un match, dans encore le vieux stade, avec un public de fou… Ça a été un match, vraiment… Si tu en parles encore aux bordelais aujourd’hui, c’est le match qui a le plus marqué la période ».

    Finalement, avec ce qui s’est passé au Heysel en finale de la compétition…

    « On a perdu contre la Juve, et il y avait Liverpool qui jouait ensuite. On s’était réunis dans un Château de vin, pour passer une soirée comme ça. On était déçus de l’élimination, mais soulagés en même temps… Je pense que toutes nos familles auraient été là dans la tribune, au Heysel … Finalement, on avait une grosse déception, mais finalement, en même temps… ».

    Puis René fut invité à expliquer ce qui avait manqué à Bordeaux sur le match retour pour égaliser (2-0, 3-2 sur les deux rencontres).

    « C’était dur, c’était dur, parce que tu ne pouvais rien lâcher… Boniek, Rossi, Platoche… On avait fait un gros match, on les avait tambourinés. Pour les bouger physiquement, car ils savaient faire aussi… Aimé (Jacquet) n’avait pas voulu mettre un plan de jeu trop en rapport avec Platoche à l’aller. Au match retour, il l’a fait, en mettant Gernot (Rohr) dessus. Gernot, il allait pisser avec lui, il ne l’avait pas quitté, il l’a suivi partout (rires). Au match aller, en perdant 3-0, contre une équipe comme ça… Je ne vais pas dire que c’était quasiment perdu, mais il aurait fallu marquer peut-être rapidement, et les bousculer, créer un petit vent de folie… On marque le second but à la fin. Il y a Jeannot Tigana qui a l’occasion en fin de match de pouvoir aggraver le score, et ça aurait peut-être pu nous aider avec la prolongation, pour aller un peu plus loin… Je pense qu’il aurait fallu faire la différence un peu plus tôt, et en prendre un petit peu moins là-bas… 2-0, c’était jouable, 3-0 c’était compliqué ».

    Retranscription Girondins4Ever