Yannick Stopyra : “Il faut deux points forts pour faire qu’un joueur réussisse : une notion de vitesse, et ne pas avoir d’éléments négatifs. La taille, c’est un faux problème”

    Dans l’émission « Grand Témoin » de BordoFM, le responsable du recrutement au centre de formation des Girondins de Bordeaux, Yannick Stopyra, a été questionné sur l’évolution au niveau du comportement chez les jeunes joueurs.

    « Pour faire la réussite d’un joueur, c’est la même chose qu’avant, en finalité. Il faut avoir des qualités. Pour moi, il faut deux points forts : une notion de vitesse d’abord. Ce n’est pas être recordman du monde… Usain Bolt a essayé de jouer au foot, lui qui est le plus rapide de la planète, et ça n’a duré que quelques mois. Mais cette notion de vitesse, c’est la compréhension, l’exécution, etc… La taille, c’est un faux problème. Les meilleurs de la planète à un moment donné, ça a été Giresse, Maradona, Messi… Il faut deux points forts, une notion de vitesse, et le fait de ne pas avoir d’éléments négatifs qui peuvent freiner. Ça peut être l’entourage oui, un agent, des parents qui vivent par procuration… Par contre, il y a une inconnue. Quand vous voyez des jeunes de 13-14-15 ans, tout le monde est capable de voir que c’est le meilleur de l’équipe. Seulement, à 18 ans, il y a une transformation mentale qu’on ne maitrise pas : les copains, les copines, l’envie de milieu familial, etc… Ça, c’est très complexe. On essaye d’avoir des garde-fous. Je pense que la famille et l’entourage sont importants. Un jour, il y avait un jeune, le meilleur du tournoi, je lui ai demandé ce qu’il voulait faire, et ce n’était pas le football, il voulait intégrer le GIGN… Il faisait en fait plaisir à son père. Je lui ai demandé ce qu’il faisait encore là alors… Bref, il y a beaucoup de choses, il faut essayer d’aider. Et une fois de plus, si je veux faire progresser un sportif, l’humain est important. J’y crois fermement ».

    Il y a une difficulté cependant avec les nouvelles générations : la concentration.

    « Là où on a des difficultés, c’est qu’ils ont du mal au niveau de la concentration. C’est l’environnement qui crée ça, le téléphone… Aujourd’hui, il n’y a aucun jeune qui regarde un match de foot en entier. Aucun. Ils vont sur internet, sur le téléphone, et ils regardent le but, cela dure 20-30s… C’est du rapide ».

    Retranscription Girondins4Ever