Alain Giresse : “Un tel titre, ça balaie tout. C’est ce qui reste”

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    Dans La Dépêche, l’ancien meneur de jeu des Girondins de Bordeaux, Alain Giresse, s’est souvenu du fameux carré magique, à l’approche de l’Euro. Pour rappel, celui-ci était constitué de Luis Fernandez, Jean Tigana, Alain Giresse, et Michel Platini .

    “Il s’agit littéralement d’une figure géométrique : tu associais Tigana à Fernandez le plus défensif en base et, plus haut, le duo Giresse-Platini. Quatre côtés, on retombe sur nos pieds. On joue en 4-4-2. Après, il y a tout une animation avec les déplacements de chacun et les compensations qu’il doit y avoir. Précision, on oublie souvent que le premier carré c’est avec Genghini au Mundial-82. Nous sommes comme les Mousquetaires, en fait : on parle toujours des trois alors qu’ils étaient quatre. Eh bien nous, on fut cinq avec Fernandez qui s’intégra dedans à l’Euro. On le taquine encore, Luis : “Toi, tu n’es pas à l’origine du vrai carré.” Vous le connaissez, il râle…”.

    Et, pour lui, ce championnat d’Europe en 1984 est l’apogée de sa carrière.

    “Un tel titre, ça balaie tout. C’est ce qui reste. On peut parler de ci, de ça ; OK, d’accord. Là, on est champions. J’ai eu des matchs en intensité émotionnelle, évidemment, qui ont une grande dimension. Mais là, ça règle tout. Puis le niveau de jeu… À travers le carré magique, c’était quoi les principes ? Michel Hidalgo voulait des joueurs capables de réfléchir et analyser. Donc techniquement armés pour apporter les solutions qui s’imposaient. Le sélectionneur demandait toujours de passer par le milieu, on ne mettait pas des longs ballons devant. C’était facile, j’ose, et vraiment plaisant, parce que la complémentarité, elle se fait aussi, surtout, par les connexions que nous avions les uns avec les autres. Le sens du jeu. Tout simplement. L’instinct”.

    ( Photo by Michel Barrault / Onze / Icon Sport )