Dans le Journal Du Dimanche, le journaliste Pascal Praud s’est exprimé sur le sélectionneur de l’Equipe de France et son parcours de footballeur, rappelant qu’il avait choisi le centre de formation du FC Nantes, alors qu’il était plus “logique” qu’il choisisse celui des Girondins de Bordeaux.

“Il est devenu la sentinelle des équipes qui l’accueillaient, positionnée au milieu du terrain. Il organisait le jeu et distribuait les rôles. Je l’ai connu à Nantes, à Marseille, à Bordeaux, à Monaco, à la Juventus, à Chelsea, à Valence, à chaque fois avec le brassard de capitaine. Tous les entraîneurs qu’il a connus avaient compris qu’il était un chef de bande et d’orchestre pour le meilleur et jamais pour le pire. L’humilité est un état d’esprit. Humilité et lucidité cohabitent. Humilité et orgueil ne vont pas ensemble […] Les samedis et les dimanches, j’écumais les stades de Nantes et des environs. J’écrivais des comptes rendus de vingt lignes. Football, basket, handball, cyclisme, athlétisme, peu importait la discipline. J’étais payé 232 francs par week-end. Nous étions en 1981. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être plus riche qu’à cette époque. Ma tirelire a explosé. Je gagnais à peu près 1 000 francs chaque mois. Didier Deschamps jouait dans les équipes cadets, juniors du FCN. Il avait 14, 15, 16 ans. Les oracles du foot prédisaient le meilleur pour cet enfant de Bayonne qui avait préféré Nantes à Bordeaux, quoique Bordeaux fût plus proche de sa vie, de sa maison, de ses parents. « Si les petits cochons ne le mangent pas, il ira loin », disaient quelques anciens, toujours les mêmes, ceux qui suivaient les entraînements et les matchs des jeunes, appuyés sur la main courante ou assis dans une tribune du 1er janvier au 31 décembre. Ils avaient le jugement sûr des maquignons un jour de marché. Nantes garantissait l’excellence de la formation pour les apprentis footballeurs. À 13 ans, Deschamps a choisi. Il n’y a pas de hasard. Il n’y a que des rendez-vous”.