Guillaume Hoarau : « On n’est pas préparé à ce que cela s’arrête. Quand ça arrive, c’est brutal. J’ai découvert à ce moment-là l’autre sens du mot dépression »
Dans France Football, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Guillaume Hoarau, a évoqué ce que l’on appelle « La petite mort du footballeur », lui qui a arrêté sa carrière de joueur professionnel il y a maintenant deux ans, et qui est aujourd’hui à La Réunion.
« Si l’on excepte ce qui nous lie à nos parents, le football est la relation de fidélité la plus longue que l’on entretient depuis notre enfance et on n’est pas préparé à ce que cela s’arrête. Quand ça arrive, c’est brutal. Je me souviens de mon premier lundi sans entraînement, je me suis retrouvé du jour au lendemain sans avoir rien à faire, la semaine a été longue ».
S’il en avait marre de jouer au haut niveau, il y a des habitudes de toute une vie qui changent radicalement du jour à lendemain.
« J’avais perdu la flamme. Je me demandais pourquoi je me réveillais, l’adrénaline du vestiaire et du stade s’étaient évanouis… Je me disais : « P… c’est fini ! ». J’ai découvert à ce moment-là l’autre sens du mot dépression. En tant que joueur professionnel, vous sentez la pression tout au long de votre carrière et quand c’est fini, elle n’est plus là, d’où la dépression ».
Il a fallu alors repenser sa vie, et surtout combler le fait d’avoir une journée remplie et occupée.
« Je travaillais comme adjoint aux Sports à la mairie de L’Étang-Salé de 8 à 16 heures, puis ensuite j’allais jouer au foot ou au basket avec mon frère. Je ne voulais pas avoir le temps de cogiter. Le soir, je rentrais chez moi, je mangeais, je dormais et rebelote. C’est ce qui m’a permis de ne pas
craquer ».