Communiqué des Ultramarines

    UB87

    Les Ultramarines viennent de communiquer sur la situation des Girondins de Bordeaux. Voici le communiqué du groupe.

    POUR L’AMOUR DU FCGB

    Un coup dur de plus, le coup de trop ? Accablés par mille malheurs ces six dernières années, nous n’en finissons plus de vivre un cauchemar éveillé. Comme si le sort n’en finissait pas de nous poursuivre et de s’acharner sur nous, toujours présent au coin de la rue quand nous croyons l’avoir semé.

    Ce soir encore, comme des dizaines de milliers de supporters des Girondins, nous aurons bien du mal à trouver le sommeil. Dans leur tête comme dans la nôtre, les images des heures de gloire de notre mythique FCGB tourneront en boucle, comme une vieille VHS usée jusqu’à la moelle qui refuserait de s’arrêter. Nous y verrons Alain Giresse dévaler la pelouse de Lescure à toute allure avant de crucifier le gardien adverse.

    Zinedine Zidane lancer Dugarry pour le but du KO face à Milan. Gourcuff humilier la défense parisienne un soir d’hiver. Feindouno faire chavirer le parcage du Parc des Princes un jour de titre… Et tant d’autres moments épiques, à tant d’époques.

    Nous y verrons aussi tous nos amis, connaissances, voisins d’un soir qui ont vibré avec nous. Ces accolades franches et sincères données à de parfaits inconnus, dans chaque tribune du stade. Nous penserons à nos pères, mères, grands-pères ou grands-mères qui ont trainé leurs guêtres bien avant nous dans ces travées.

    Le FCGB au cœur, comme un lien unique et indestructible entre nos générations. Une histoire au croisement de l’intime et de l’universel.

    Nous penserons aussi à ceux qui nous ont quittés après plusieurs décennies passées à user leur siège, par tous les temps. A ceux qui sont partis bien trop jeunes, aussi, et que la vie a arrache a notre club. Ils doivent être si tristes aujourd’hui.

    Nous repenserons, bien sûr, à cette soirée du 14 mai 2024. Si belle, si pure. Ces retrouvailles à Lescure comme on retrouve son premier amour. Un événement qui est venu nous rappeler la grandeur, l’immensité de ce club. Son caractère familial aussi, qui a fait de lui quelqu’un de bien différent des autres. Quelqu’un que l’on aime aimer, malgré ses défauts et ses ratés.

    Pouvons-nous nous résoudre à regarder le FC Girondins de Bordeaux mourir sans rien faire ? Cette idée nous hante. Mais il faut dire la vérité : nous nous sentons perdus, épuisés par six années de batailles incessantes, perdus à bord d’un navire égaré dans l’immensité de l’océan, et qui n’en finit plus d’écumer les tempêtes. Définitivement, nous ne savons plus à quel saint nous vouer, tant chaque sauvetage inespéré semble être le présage d’une nouvelle catastrophe.

    Alors, face à la gravité de la situation, nous ne pouvons plus nous contenter de tirer la sonnette d’alarme. Nous appelons à l’aide. Un message de détresse destiné à qui veut bien l’entendre. A qui le peut. Il faut sauver notre club. Sa longue histoire le mérite, ses dizaines de milliers de supporters aussi. Nous le répétons, car nous voulons y croire : IL FAUT SAUVER NOTRE CLUB, COUTE QUE COUTE.

    D’autant pensent que, finalement, un dépôt de bilan pur et simple pourrait aider à assainir le FCGB, un retour à la case départ qui pourrait être signe de renouveau ou d’assainissement. Soyons lucides: au fil des désillusions passées, c’est une idée chaque jour un peu plus en vogue. Cependant, notre sens des responsabilités nous empêche de nous y résoudre.

    Car y penser, c’est une chose, s’y retrouver confronté en est une autre. Que ferons-nous, que dirons-nous, que ressentirons-nous quand tous les biens du club, de ses souvenirs à ses trophées, seront saisis les uns après les autres ? Quand la question de la disparition du nom du club se posera ? Comment persuaderons-nous les futures générations d’aimer le FCGB s’il est humilié de la sorte, et qu’il faudra, en étant optimiste, près d’une décennie afin de lui rendre sa place parmi les grands ?

    Cette lettre fait mal, d’autant qu’elle ne peut apporter de solution franche. C’est notre réalité. Nous sommes au pied d’un mur que nous cherchons à éviter depuis trop longtemps, poursuivis par notre destin et ce soir un râle de désespoir et de colère jaillit de nos entrailles.

    SAUVEZ LE FOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUX !

    ULTRAMARINES BORDEAUX 1987

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