Le cri du cœur de Philippe Etchemendy sur la situation des Girondins de Bordeaux

    La situation dramatique des Girondins de Bordeaux ne laisse pas insensibles les amoureux du scapulaire. C’est notamment le cas de Philippe Etchemendy, entraîneur, consultant sur France Bleu Gironde dans 100% Girondins et grand supporter du FCGB. Il a véritablement lâché un cri du cœur.

    “Juste l’avoir 5 minutes en face, lui expliquer ce qu’est réellement une passion, lui parler du faux but de Dutuel, d’un Munich Pau sans autoroute, lui faire boire des litres de Waiti pour recevoir ce foutu maillot, évoquer les entraînements de début de saison à kechiloa, lui montrer la tapisserie d’une chambre de gosse faite de posters de Jean-François Daniel ou Éric Guérit, lui faire comprendre pourquoi les sardines seront toujours les ennemis même après notre mort, lui chanter “oh mama mama mama”, lui parler de Jesper Olsen, de Savio, de Denilson ou de Wim Kieft, lui montrer mon vieux maillot où Kia a disparu, lui faire voir ce Bordeaux Parme (pas le retour…), lui expliquer comment ça caillait un soir de Bordeaux Auxerre dans les courants d’air du virage Sud, e faire sauter sur une grecque, lui montrer des tables d’amphis gravées de FCGB, lui expliquer que “Ravanelli et Dugarry…(le reste est interdit au moins de 18 ans)”, lui expliquer comment mon petit est venu la 1ère fois au stade un soir d’août, comment aussi mon petit pleure ce soir, le faire dormir au vélodrome du lac avant de partir monter voir une finale à Paris, lui faire toucher mon tee-shirt à logo mis un 31 décembre où j’ai rencontré ma femme, le faire enrager devant ces cons de Calais, ce connard de Kostadinov, lui expliquer que “quand arrive le weekend, je pense à toi, FCGB à tes côtés”, lui parler de tous ses allers-retours en Citroën Saxo entre le 64 et le stade, lui raconter qu’on a croisé Duga avec une vieille veste pourrie le soir de Milan, lui dire comment on aimait la rouille et les jeunes en 92, lui dire que j’avais gagné 150 francs avec le but de Valdeir, lui dire que je pleure rarement sauf pour les Girondins (oui, je sais…), que je râle beaucoup mais pas comme après une défaite, lui expliquer qu’un soir de 99 on a vécu la plus belle nuit de Bordeaux, qu’on jouait à Dniepopretov (enfin je crois), qu’on a vu Chalana, Cantona, Zidane ou Gourcuff, que ces cons ont perdu contre Toulouse le soir de mon mariage, que je déteste l’OM (je lui répéterai plusieurs fois ça), que ce scapulaire est légendaire que mon club ne mérite pas ce qui lui arrive depuis 10 ans, je lui montrerai des photos d’une bringue mémorable aux fêtes de Vic un lendemain de titre, et lui expliquerai que depuis plus 45 ans, toute ma vie tourne autour d’une seule passion : “Les Girondins de Bordeaux”. Et puis avant qu’il parte, j’inviterai tous ses collègues escrocs, ses sbires, ses lèche bottes (je reste soft), ses bouffeurs de petits fours, pour, avant de les voir partir, leur foutre une immense main dans la gueule. Juste 5 minutes… Marines et Blancs allez !”