Cédric Yambéré est de retour, avec l’amour du maillot et ses valeurs
C’était un temps où il venait d’arriver aux Girondins, sans être passé par un centre de formation, sur le tard, n’ayant pas les codes, ni le coffre physique du monde professionnel, et même de la réserve où il débuta. C’était un temps où il affrontait Les Herbiers au Stade Galin, aux côté de Bellion, Savic, Orban, Jug, Sacko, Rolan, Faubert, Badin, Kaabouni, ou encore Traoré, quand les pros redescendaient (parfois avec une envie très peu palpable)… C’était un temps où il ambitionnait, sans réellement trop y croire au vu de la concurrence et des circonstances, de réaliser son rêve, celui de devenir professionnel. C’était en 2013.
Puis, toujours en 2013, il s’imposait, déjà, par son caractère et son charisme, devenant un meneur d’hommes, aux côté de Yoann Barbet, Sessi D’Almeida, Théo Pellenard, Kévin Zinga, Adrian Dabasse, Sofian Valla, ou Thomas Touré… Il n’avait peut-être pas encore le « physique », celui qu’on lui a connu après, mais il était déjà bien bâti, imposant, et dur sur l’homme. Si Yoann Barbet fut notre capitaine lors des deux dernières saisons, en réserve, à cette époque, c’était lui, notre capitaine.
C’était l’époque où tout était accessible, où le football n’avait pas forcément les travers d’aujourd’hui. Une époque où l’on pouvait discuter avec les joueurs, créer un lien sans aller trop loin, mais un lien où les valeurs du club étaient centrales, un lien de respect mutuel en somme.
A cette époque, alors qu’il n’était pas forcément la priorité en ce qui concerne les contrats professionnels, nous n’avons cessé de le soutenir, parce qu’il était évident qu’il serait récompensé. Et pour preuve, il commençait à participer aux entrainements des pros. C’était Francis Gillot et ses adjoints à l’époque. Il croisa également, à son poste, un certain Landry Nguemo, disparu il y a peu. Et pourtant, c’était bel et bien au poste de défenseur central qu’il aurait pu percer initialement, mais on le vit beaucoup au milieu de terrain. C’est aussi cette polyvalence qui fit qu’il signa professionnel.
Evidemment, les débuts furent difficiles, car la Ligue 1, c’était encore autre chose que la réserve et de s’entrainer avec les pros. Lorsqu’on n’a pas eu un cursus de formation en centre, et qu’on arrive aussi tard dans le « circuit », il y a un retard à rattraper, et cela ne se comble pas en un claquement de doigts. Mais avec du travail, et de la patience.
Les années passèrent. De par son éducation, il resta le même. Se fit discret. Apprit par les plus expérimentés que lui, tout en gardant sa fraicheur et son sourire naturel. C’est réellement en 2015-2016 qu’il eut le plus de temps de jeu (même si les deux années précédentes il eut plus de minutes), notamment la faute aux absences. Il n’a probablement pas oublié les critiques qu’il reçut, de ceux qui avaient oublié qu’il n’était qu’un tout jeune professionnel. Mais tout a été effacé avec ce fameux but face à Marseille…
Seulement, curieux, aimant le monde et voyager, Cédric voulut connaitre d’autres expériences. C’est ce qui le poussa à aller à l’Anzhi Makhatchkala (Russie), l’APOEL Nicosie (Chypre), et plus tard l’Ettifaq (Arabie Saoudite), Molenbeek (Belgique), Chania (Grèce), Katokopias (Chypre) et jusqu’à aujourd’hui les Iles Féroé. Mais tout en gardant un œil plus qu’attentif sur les Girondins de Bordeaux, regardant avec tristesse le déclin de notre club. Alors, parfois avec humour, parfois avec sérieux, les supporters lui ont demandé, en public ou en privé, s’il pouvait revenir aider le club, surement apporter ses valeurs aussi. Il répondit toujours par l’affirmative. Même en National 2 ou 3, alors qu’il est encore professionnel à 33 ans ? Encore un grand oui. C’est ça, l’amour du maillot.
Alors, « Gringo », ton retour te fait surement plaisir. Mais comme tous les anciens qui reviennent, qui ne le font pas pour l’argent, uniquement par l’amour du maillot que nous pensions disparu, nous te remercions. Sincèrement. A bientôt.