Nicolas Le Gardien : “Les choix sportifs se sont avérés désastreux. Les choix ont globalement tous un peu perdants”

    (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)

    Sur SAMOS TV, le journaliste Sud Ouest Nicolas Le Gardien est revenu sur les débuts de la chute des Girondins de Bordeaux.

    « Ça a été la cassure rapidement parce que dès la première année, cette entité, surtout GACP qui gérait, a pris une politique très dispendieuse en termes de masse salariale. C’est-à-dire qu’ils ont fait exploser d’entrée cette masse salariale, avec le discours qu’ils voulaient rivaliser avec le PSG, que l’objectif était la Ligue des Champions… Ils ont augmenté ce déficit structurel qui a explosé, sauf que les ressources, elles, n’ont pas monté, car le club ne s’est pas qualifié pour la Coupe d’Europe. Derrière, forcément, le déficit a été abyssal. Le changement du logo ensuite, c C’est à ce moment-là qu’on perd l’ancrage local, totalement. Ça a été une vraie cassure à ce niveau-là, et les anciens du centre de formation ont été écartés… En plus derrière, est arrivé en 2020 le Covid, plus l’épisode Mediapro, qui a remis un coup de poignard dans le club ».

    Après les américains et l’abandon du Club, Gérard Lopez est arrivé.

    « Est arrivé au dernier moment Gérard Lopez, qui lui, avec sa capacité à restructurer les dettes, a finalement réussi à convaincre le mandataire judicaire et King Street de pouvoir récupérer le club. Il l’a fait en apportant dix millions d’euros au capital […] Ses trois années ? Le gros tournant de l’ère Gérard Lopez est arrivé assez vite. Il a récupéré un club qui était déjà en difficulté financière, déjà endetté, et pour le relancer il aurait clairement fallu tout de suite avoir des résultats sportifs. Les choix sportifs se sont avérés désastreux. Les choix ont globalement tous un peu perdants. On connait la fin, l’équipe est descendue en Ligue 2 la première année. Le club n’a pas du tout fait d’économie, et s’est retrouvé déjà à nouveau au bord du gouffre ».

    Mais, est-ce que cela aurait changé quelque chose une montée en Ligue 1 ?

    « C’est une très bonne question, et je pense que ça aurait été quand même très difficile. Le déficit était là. Malgré les restrictions de la DNCG, le club a encore perdu 44 millions d’euros… »

    La seconde année d’ailleurs, après avoir échoué à remonter de peu, Gérard Lopez a tenté un “all-in”.

    « On savait que Gérard Lopez n’allait pas remettre 40M€ tout le temps, donc il y avait un peu un côté ‘tapis’ comme on dit au poker, en espérant remonter en Ligue 1, trouver ce partenaire, ou avoir tout simplement des recettes supplémentaires et les droits TV… Mais finalement, le budget a été de nouveau déficitaire de 42 millions d’euros. Finalement, dès le mois de décembre, au passage de mi-saison devant la DNCG, on se demandait comment le club allait financer une saison en Ligue 2 supplémentaire, avec un nouveau trou de 40 millions d’euros… C’est là que Gérard Lopez a annoncé à la DNCG qu’il était en contact avancé avec des partenaires financiers qui viendraient rentrer au capital pour lui apporter l’argent supplémentaire ».

    Retranscription Girondins4Ever