Philippe Poutou : « Nous votons contre. On trouve inadmissible une aide à un club, tout en acceptant le plan de licenciement. Trois PSE en quatre ans »
Lors du Conseil de Bordeaux Métropole, Philippe Poutou et son groupe n’a pas voté en faveur de la délibération sur le sujet des loyers reportés pour les Girondins de Bordeaux, en ce qui concerne le Matmut Atlantique.
« Bien évidemment, nous votons contre cette délibération. Nous l’avions déjà fait en 2021. Nous n’étions pas seuls à ce moment-là. En fait, on n’est pas contre l’idée ou le principe d’aider un club en difficulté, qu’on soit claires. Mais on est contre aider de la manière dont vous le faites, sans conditions. Il y a des conditions minimales. Il y a déjà la question des licenciements. On trouve inadmissible une aide à un club ou une entreprise, tout en acceptant le plan de licenciement. C’est 90 et ça risque d’être plus en réalité. C’est le troisième PSE en quatre ans, ce n’est pas la première fois que ça licencie. C’est un calvaire pour les salariés du Haillan, des salaires divisés par quatre sont proposés aux survivants des premiers PSE, histoire de les achever définitivement. Il y a aussi une grosse antenne de sous-traitants impactés, les emplois induits. Donc on risque de passer de 180-200 à peut-être 10-12 salariés. Donc on peut dire qu’il faut aider, mais pour un pouvoir de gauche, c’est surprenant qu’il n’y ait pas ces conditions sociales prises en compte. On reçoit des aides publiques, comme avec Ford, et c’est la même chose quelque part de Lopez, et on se fout complètement des engagements, puis on s’en va ou on ferme la porte… Du coup, les pouvoirs publics sont comme des cons à avoir prêté et on ne peut plus récupérer l’argent, ou on n’ose même pas fixer les conditions… C’est révélateur du fait que la Métropole n’est pas juste impuissante. On est dans l’urgence, certes, mais cela peut remonter bien avant la nouvelle mandature, car la crise du club ce n’est pas juste Lopez, c’était bien avant aussi. Cela fait très longtemps qu’il y a des errements. Mais ce n’est pas juste des erreurs, c’est une logique financière. Le football est frappé par des logiques d’ultralibéralisme, et c’est la crise dans de nombreux clubs. De l’argent d’un côté, et de l’autre un dérèglement et des clubs qui se cassent la gueule ».