Frédéric Brando : « Je vais aux toilettes. Dugarry est à l’urinoir d’à côté. Et là, Rolland débarque… »

    Dans Parole d’Ex et L’Equipe, l’ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille, Frédéric Brando, qui a croisé la route des Girondins de Bordeaux en 1999, s’est souvenu de plusieurs anecdotes avec justement d’anciens bordelais. Il évoqua tout d’abord le joueur le plus fort qu’il ait joué, notamment trois anciens girondins : « En talent pur, Laurent Blanc et Christophe Dugarry à l’OM et Fred Meyrieu à Toulon. Mais le meilleur, le plus complet, c’est Robert Pirès ». 

    L’entraineur qui le marqua le plus fut Rolland Courbis.

    « Rolland Courbis (1997-1999) m’a initié à l’exigence du haut niveau. Avec lui j’ai découvert l’Europe, les matches à pression. Il m’a aussi appris à relativiser l’enjeu. À Bologne (demi-finales retour de C3 en 1999, 0-0 à l’aller), on avait joué aux cartes jusqu’à minuit-1heure, la veille du match. Dans sa causerie à l’hôtel, après la tactique, il passe à la dimension humaine. Comme tout le monde, il dit : « On va jouer pour nous, nos familles, nos amis…  » ; et il ajoute un truc qui m’a surpris : « Et aussi pour les gens qui ne nous aiment pas, qui n’ont pas envie qu’on gagne. Personne ne croit en nous. » Et il continue : « Et s’ils marquent ?… Ça va sentir la merde jusque dans leur vestiaire. Jusqu’à la 90e minute. Vous savez pourquoi ? Parce que si on égalise, on est qualifiés. » C’est ce qui s’est produit (1-1). Quand on était menés 1-0 (de la 18e à la 87e), ses paroles résonnaient en nous ».

    Enfin, il fut invité à parler d’un anecdote encore jamais racontée.

    « En 1998, au Vélodrome contre Monaco, Peter Luccin est expulsé au bout d’une demi-heure. Rolland (Courbis) me dit : « Tu restes seul au milieu. » Et on gagne (1-0). Deux semaines plus tard, contre Paris, on est à 0-0 à la mi-temps. Je vais aux toilettes. Dugarry est à l’urinoir d’à côté. Et là, Rolland débarque, vient derrière nous, nous prend par le cou : « Fredo tu vas jouer seul au milieu comme contre Monaco et je fais entrer un attaquant. » Il était habité. Il fallait qu’il me le dise tout de suite ! ».