Jean-Louis Gasset : « Pompier de service, je préfère ça que l’Ehpad. Là, c’est midi, et ça va être l’heure de la soupe… »
Jean-Louis Gasset s’est exprimé sur son état d’esprit en revenant à Montpellier.
« Je suis KO quand même, je vois 5-0 à 10, des blessés en pagaille… Il faut toujours qu’il y ait quand même des solutions, on n’est pas des magiciens. On n’arrive pas et tout d’un coup c’est le Real Madrid qui joue… Non. Il faut que ce soit possible. Donc si vous réfléchissez avec la tête, vous dites non, vous ne sortez pas de votre réserve… C’est pour ça que la nuit porte conseil, et que les messages, les photos, qu’elles soient en noir et blanc ou en couleur… Là, vous dites ok. Ça va être dur, et c’est pour ça qu’on a besoin de l’union sacrée à tous les niveaux. Mais on va y arriver. Là, on est au fond, on ne peut pas aller plus bas, on est au fond du seau. La dernière fois, en 2017, on était à la limite. Mais quand vous réussissez quelque chose, c’est dur de refaire, ça fait réchauffé… Je sens ce que vont dire les gens, c’est normal, c’est logique, mais qu’ils sachent qu’on était au départ de ça (du club, ndlr). On sait ce que c’est que 50 ans, ce club. On a tout fait avec des hauts et des bas pour monter ce club. Quand je vois aujourd’hui les installations, quand j’entends les joueurs qui disent que le terrain est dur, wahou… heureusement que vous n’êtes pas venus à l’époque, il n’y avait pas un kiné. Et aujourd’hui on est un grand club. Atypique, parce que c’est une famille qui tient le club avec ses petits. C’est ce qui fait la beauté et la complexité de cette mission, parce qu’on se dit que c’est la dernière. Je n’ai rien à gagner, cette mission est encore plus dure. Mais c’est ma famille, et pour ma famille, je viens ».
Quels seront ses leviers pour l’ancien coach des Girondins de Bordeaux ?
« On ne dort plus. Je me fais expliquer comment les gens voient la chose. Savoir pourquoi. On va en trouver des milliers de raisons, du Covid, du pétard, des droits TV, pas de recrutement, problèmes financiers… On le sait. Le pourquoi je m’en fous, c’est comment. On va commencer le travail. J’espère que de toucher le fond, fait que l’amour propre est quand même important. Il va falloir trouver ces leviers, mais avec beaucoup de contrindications, blessés, suspendus… Quand vous êtes dans cette période-là, tout vous tombe dessus. Il faut faire le dos rond, trouver le truc rapidement. Il faut que les gens soient responsables. Le levier est là ».
Peut-on, une nouvelle fois, le qualifier de pompier de service ?
« Pompier de service, je préfère ça que l’Ehpad. Là, c’est midi, et ça va être l’heure de la soupe… (sourire). Là, je donne un coup de main. J’ai vécu des choses comme ça, et ce sont les joueurs qui vont décider. Toujours. Après, le discours paternaliste, ou dur… Chaque cas est un cas. Il y en a qui me voient comme un papy, ais là ils vont trouver un regard différent. Le sang va remonter, et on touche au bifteck ».