Tony Vairelles : « Il y a eu une erreur judicaire. Jusqu’à la fin de ma vie je clamerai mon innocence »
Sur C8, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Tony Vairelles, s’est remémoré le jour où il a été en prison.
« Le jour où je suis rentré en prison, je me rappellerai toujours de ce moment-là, tu rencontres le responsable de l’étage. Il te dit que tu as dix jours à faire au quartier arrivants, et puis que j’irai dans le grand quartier… Mais j’avais envie de lui dire que dans trois jours j’étais dehors… Quand vous êtes sûr d’être innocent, vous ne pouvez pas imaginer une seule seconde que vous allez rester… Quand vous rentrez dans l’engrenage, finalement, bah non, ce n’est pas ça… Au départ, je n’avais pas envie de discuter avec les autres, je ne savais pas avec qui je discutais… Quand j’allais en promenade, je courais pour m’évader un petit peu. Et puis après, à un moment donné, on commence à se dire que ça ne va pas être aussi rapide que ça pour sortir… Je suis resté cinq mois en prison ».
Comment a t-il vécu ça ?
« Quand on n’a pas le choix, on le vit. On est obligé d’être fort d’ailleurs. Les bons conseils qu’on a pu me donner en prison, c’est par exemple quand j’allais au parloir, il ne fallait pas montrer que je n’étais pas bien. Encore moins en prison, mais surtout pas à ma famille. Ce qui m’a vraiment détruit, c’est les dommages collatéraux. Mon papa, qui est parti aujourd’hui, n’a pas pu voir ses enfants se faire juger. Ça, c’est terrible. Finalement, la justice est ce qu’elle est. Je la respecte, je suis un enfant de la France, j’ai eu la chance de porter le maillot de l’Equipe de France, et je respecterai jusqu’au bout les décisions, mais il y a eu une erreur judicaire, je suis désolé ».
Puis, il précise.
« La justice n’est pas allée au bout des choses. Soit j’étais coupable, soit j’étais innocent. Si vous regardez le verdict… Tous les gens qui je croise dans ma rue me disent que j’ai gagné mon procès, que je ne retourne pas en prison. Mais non, pour moi, je n’ai pas gagné. On ne m’a pas innocenté. Mais aux yeux des gens, si j’avais fait ce pourquoi on m’accuse, je n’aurais pas fait 18 mois de prison, mais 20 ans. Je ne vais pas me plaindre, mais jusqu’à la fin de ma vie je clamerai mon innocence. Mais c’est comme ça, je respecte. La seule chose qui me fait mal, c’est… A la limite, moi, c’est normal, j’ai eu une notoriété, mais c’est mes frères qui ont souffert pour rien ».