Lamine Sané : « Francis Gillot dit ‘ce n’est pas possible, un mec qui sort de DH, c’était de la chance, il faut qu’il revienne’ »
Pour « Au cœur du jeu », l’ancien défenseur central des Girondins de Bordeaux, Lamine Sané, s’est exprimé sur ses débuts de footballeur, et notamment son essai à Sochaux, qui fut le premier club à lui proposer un contrat professionnel.
« J’avais des rêves quand j’étais gamin, je voulais être professionnel. J’ai tout de suite vu que ce serait compliqué, parce qu’il y avait beaucoup de concurrence. Je n’étais pas si grand que ça, et moins costaud, déjà que je ne suis pas très costaud (rires). Je suis parti jouer avec mes potes de quartier. J’étais au Stade Bordelais, qui était à cette époque en CFA2. Après ça, ç’a m’avait saoulé. Les entrainements étaient trop intenses, et n’étais pas encore préparé mentalement. Je venais juste d’être majeur. J’avais un coach très dur. Je repars après dans mon club de quartier, avec mes potes, où je prends énormément de plaisir. Là, il y a Lamine Diatta qui est aussi du coin, qui avait entendu parler d’un joueur… C’était l’ami de mon frère, donc il est venu jeter à œil dans mon club à Lormont, et il m’a trouvé intéressant. Il avait de bonnes relations avec ses anciens dirigeants qui étaient à Sochaux. Il a fait venir un recruteur pendant trois semaines, et j’ai été observé, que ce soit dans le comportement, l’envie, ce que je dégageais, ce que je pouvais apporter. Après ces trois semaines, j’étais prêt pour aller faire des essais à Sochaux, avec la réserve. A l’époque, l’entraineur était Genghini. J’y vais une semaine, tout se passe bien ».
Il raconta longuement ses essais jusqu’à ce que les Girondins arrivent…
« A ce moment-là malheureusement il n’y a pas eu de contact avec les Girondins, et ce n’était pas faute d’avoir remuer tout, mais il n’y a eu aucune réaction. Je n’avais rien à perdre, donc je suis parti à Sochaux. J’arrivais à l’âge limite, j’avais 19-20 ans. Comme j’avais l’âge d’être avec les seniors, il m’a dit que j’allais rentrer chez moi, puis revenir un peu plus tard. Le coach de l’équipe première, c’était Francis Gillot. Je reviens à Sochaux, une semaine avec les pros. J’avais des mecs qui m’ont intégré de la meilleure des façons, donc ça a facilité mon intégration, d’autant que j’étais timide et réservé. Je fais ma semaine, et Jérémie Bréchet m’a pris sous son aile. Il m’a guidé tout au long de cette semaine. Et là, Francis Gillot dit ‘ce n’est pas possible, un mec qui sort de DH, c’était de la chance, il faut qu’il revienne’. Je repars et je reviens encore… Quand je reviens, tout se passe bien encore. Ils veulent alors me signer un contrat pro de trois ans, sauf qu’il y a une clause, celle que je dois être prêté dans un club. En gros, ils veulent me garder, mais le coach demande que je prenne un peu plus d’expérience. Et c’est à ce moment-là que Bordeaux arrive… Ils en ont entendu parler. Battiston m’appelle et essaye de me convaincre de venir. J’avais un contrat pro à Sochaux, et un contrat amateur à Bordeaux… je pense qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs qui auraient hésité. Un contrat pro peut changer ma vie, celle de ma famille… Battiston insistait, il me disait que je devais lui faire confiance. J’en ai discuté un peu avec mon entourage… Ma famille, c’est ma force, et je me suis dit que si je voulais réussir, peut-être qu’il fallait que je sois près d’eux. Je décide de rester à Bordeaux, je refuse le contrat pro de Sochaux ».