Philippe Poutou : « On est dans des histoires plus ou moins scandaleuses au bout du compte »
Lors du dernier conseil de Bordeaux Métropole, Philippe Poutou, des suites de la non poursuite du naming pour le stade de Bordeaux-Lac après juin 2025, en a profité pour dénoncer, comme à chaque fois, le système capitaliste, et notamment dans le football et aux Girondins de Bordeaux.
« On a l’impression que c’est une vieille histoire qui se transforme en scénario catastrophe, mais qui n’était pas si imprévisible que ça… Les PPP, il y a eu d’autres villes où ça a coûté très cher, Le Mans… C’est un dispositif qui coûte la plupart du temps très cher aux collectivités, et qui profite plutôt globalement au privé… Là, il y a la crise des Girondins de Bordeaux qui amplifie un peu les problèmes, mais on est dans un mécanisme malheureusement classique. Aujourd’hui, il faut compter les dégâts… On sent bien qu’il va bien falloir faire des bilans de toute cette histoire, et surtout à partir de là voir les perspectives… Si c’est un scénario catastrophe, comment faire pour que la collectivité ne paye pas plus que ce qu’elle a déjà payé, et comment faire en sorte qu’à un moment donné il y a des responsables… Il n’y a pas de fatalité dans la vie, ce n’est pas possible que cela vienne de nulle part. Il y a bien des responsables. On peut penser quand même que la collectivité, la Métropole, a sa part de responsabilité dans la situation actuelle. D’abord avec l’histoire du PPP… Un stade qui paraissait surdimensionné, et cela posait déjà des problèmes à la collectivité sur le plan économique. Et puis plus récemment le choix du repreneur, Gérard Lopez, avec les errements qui ont suivi. D’ailleurs, vous avez surement vu qu’il a d’autres histoires sur le dos, pas qu’à Bordeaux. Entre Lille, Boavista, et une condamnation judiciaire pour exercice illégal d’agent sportif… Il y a quand même à un moment donné un regard sur soi, sur ce qui a été fait, pour dire ‘oui on a un peu merdé’, ou beaucoup merdé… En tout cas, il y a une situation qu’on ne peut pas regarder comme si vous y étiez pour rien… On ne voit pas du tout comment on peut s’en sortir, même si le ‘on’ que j’utilise n’est pas un ‘on’ solidaire. C’est la Métropole… En tout cas, on est confrontés à un vrai problème, qui est lié, encore une fois, à ce sport où il y a énormément d’argent, de ces sociétés qui n’en ont pas finalement, et où au bout du compte les collectivités finissent par payer… On est dans des histoires plus ou moins scandaleuses au bout du compte. Comment se sort-on de ça ? Cela nécessite que vous ayez un regard en disant que ce que vous avez fait ce n’est pas terrible, sinon on ne s’en sort pas… C’est trop facile de dire ‘on est dans la panade, il faut faire de nouveaux gestes’. C’est ça l’idée, d’assouplir le contrat avec SBA… A un moment donné, il faut un rapport beaucoup plus rigoureux avec ce monde capitaliste et d’affairistes, et d’avoir plus de réflexes pour protéger l’argent public… »