Benoit Costil : « Pierre Dreossy avait dit à Christophe ‘on va prendre ton gardien, par contre s’il n’est pas bon, non seulement il saute, mais toi tu sautes en même temps’ »
A l’occasion d’un diner de Noël, le « Diner des Légendes » du Stade Rennais, l’ancien gardien des Girondins de Bordeaux, Benoit Costil, s’est remémoré son premier match avec le club breton.
« Quand je suis arrivé, je venais de Ligue 2. Oui, tout le monde n’était pas très chaud pour que je vienne, mais c’était normal. En fait, le club à l’époque s’était qualifié pour l’Europe, et ils avaient deux gardiens en tête qui étaient Stéphane Ruffier et David Ospina. Dans le staff, il y a Christophe Revel. Le club ne peut pas payer les indemnités de transfert de Ruffier et Ospina. J’étais en concurrence pour venir avec d’autres gardiens de niveau Ligue 1 milieu de tableau, et là Christophe Revel dit ‘plutôt que de payer un transfert sur ces gardiens-là, moi j’ai un jeune gardien qui est libre, qui a 23 ans, que j’ai connu à Vannes, et je pense qu’il faut lui faire confiance’. C’est appuyé aussi avec le rapport de Charles Biétry, avec qui je suis très proche. Donc le club prend mon option, sachant que je m’étais mis d’accord avec Lens. Pierre Dreossy avait dit à Christophe ‘on va prendre ton gardien, par contre s’il n’est pas bon, non seulement il saute, mais toi tu sautes en même temps’. Christophe a porté ses couilles, il a dit ‘pas de problème’. Et donc mon premier match était en Géorgie. J’avais pris deux buts, mais on avait gagné, on était passés ».
Puis, il évoqua son coach à ce moment-là, Frédéric Antonetti.
« Oui, c’était Fred Antonetti qu’il fallait convaincre, ce n’était pas facile. Mais c’est normal, j’arrive de Ligue 2, et j’ai beau être nominé meilleur gardien, le cut entre Sedan et un club qui joue l’Europe… Le coach veut des garanties, et il en a beaucoup plus avec Ospina ou Ruffier qu’avec Costil. A l’entrainement, je bosse… Je me rappelle d’une scène en stage, le coach voit que Steph Ruffier signe à Saint-Etienne, cela fait la première page de L’Equipe. On est à table, au petit déj’, et Fred Antonetti dit ‘ah je vous l’avais dit, je vous l’avais dit’ (rires). Je me sens un peu mal… En fait, ce qui avait fait les choses c’est qu’on avait fait quelques entrainements, les joueurs m’avaient vu, et on avait fait la soirée de stage (rires). Il fallait se faire accepter comme ça, en apprenant à se connaitre […] Fred Antonetti, sa démarche, elle était compréhensible… Et après, plus tard, ça a été le premier à reconnaitre la qualité de mes matches, etc… Il n’avait rien contre moi. Il a été clean ».