Jean-Louis Gasset : « Ta vie privée est souvent abimée. Même quand tu es à la maison, tu écris, tu regardes un match… Tu es là, mais tu n’es pas là. C’est un déséquilibre »

    (Photo by Daniel Derajinski/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

    Pour Villes Lumières, l’ancien entraineur des Girondins de Bordeaux, Jean-Louis Gasset, a expliqué que bien que cela ne s’affichait pas forcément, tout entraineur a du stress.

    « On fait l’acteur. On fait semblant. Comme si ça nous glissait dessus. Mais bien sûr qu’il y est. Mais il ne faut pas le montrer. A personne il faut montrer que tu appréhendes, que ça se nous à l’intérieur ».

    Le métier d’entraineur requière en tout cas un drôle d’équilibre, avec le privé et le personnel, notamment la vie familiale.

    « Ta vie privée est souvent abimée. Même quand tu es à la maison, tu écris, tu regardes un match… Tu es là, mais tu n’es pas là. C’est un déséquilibre que tu as dans ta vie. Tu es rongé par ta passion, par le détail. Tu as toujours l’impression que tu oublies quelque chose, qu’un petit détail peut faire basculer un match… Alors, quand il faut faire une compo, quand il faut préparer les changements… Toute la semaine tu observes, tu regardes le détail… Tu peux avoir plein de gens qui peuvent te dire ‘tu devrais, tu n’avais qu’à, tu aurais dû’… Il y en a des tonnes. Mais tu es seul. Les gens te donnent leur avis, mais tu es seul avec toi-même. Si à la 60ème il faut changer quelque chose, tu entends derrière toi ‘il est cuit, il faut le changer’, etc… C’est pour t’aider, mais celui que tu choisis et que tu vas faire rentrer, c’est toi, seul. Bon coaching, ou mauvais coaching, tu as gagné ou tu as perdu. Mon fils dit ‘les joueurs gagnent, l’entraineur perd’, et il a raison. Mais toi, toute la semaine, il faut que tu te prépares à cet instant-là, où tu as beaucoup d’entraineurs… Il te faut une froideur, il te faut du recul… C’est beaucoup d’anticipation, mais cela fait beaucoup d’hypothèses… C’est pour ça que tu es rongé ».

    Retranscription Girondins4Ever