[Anniversaires] Passés par les Girondins, Niels-Christian Holmström et Jean-Emerick Salvador fêtent leurs anniversaires ce 23 Février. Jean-Pierre Bakrim et Salvador Artigas les auraient aussi fêté

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de deux anciens joueurs passés par le club des Girondins de Bordeaux : Niels-Christian Holmström, Jean-Emerick Salvador et Julien Vétro. Niels-Christian fête ses 78 ans, Jean-Emerick ses 28 ans et Julien ses 21 ans ce 23 Février. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Jean-Emerick évolue actuellement à Blanquefort (Régional 1). A noter que Jean-Pierre Bakrim et Salvador Artigas auraient également fêté leurs anniversaires.

    Niels-Christian Holmström

    • Niels-Christian Holmström, avant-centre, au club entre 1974 et 1977, 61 matchs et 17 buts

    Attaquant international adroit des deux pieds, Niels Christian Holmström avait une préférence néanmoins pour son pied gauche. Très physique, il possédait un coup de rein intéressant sur les 5 premiers mètres. Même si sa détente verticale n’était pas extraordinaire, il était capable de frapper fort de la tête.

    Professeur d’éducation physique et sportive, Niels Christian Holmström débuta sa carrière au Danemark où il brilla très rapidement puisqu’il termina meilleur buteur du championnat un an après ses débuts professionnels.

    Il s’exila ensuite vers les Pays-Bas, où il connut une blessure au genou droit (ménisque) qui freina son intégration, puis revint une saison dans son club de cœur, le Kjöbenhavns BK, le temps de terminer à nouveau meilleur buteur du championnat (24 buts). Elu également meilleur joueur danois de la saison, il rejoignit les Girondins en décembre 1974. Les dirigeants bordelais ne l’avaient jamais vu jouer avant qu’il ne s’engagea à Bordeaux. Néanmoins le président Roureau avait activé ses réseaux au Danemark ou aux Pays-Bas pour connaître les qualités morales du joueur.

    S’il marqua pour son premier match à Sochaux en janvier 1975, ce fut son premier et dernier but de la saison. Venu pour donner du punch à l’attaque bordelaise et pour soulager TokotoGiresse et J. Gallice, il ne parvint qu’en partie dans son entreprise. Le début de la saison 1975-1976 fut beaucoup plus prolifique puisque le Suédois marqua but sur but, bien aidé par un Daniel Jeandupeux brillant. Mais cela ne dura pas (11 buts).

    Sa dernière saison fut moins prolifique puisqu’il ne scora qu’à 5 reprises. Il tira sa révérence et retourna au Danemark commencer une carrière d’entraîneur puis de président du Kjöbenhavns BK (aujourd’hui FC Copenhague).

    Plus de 40 après…

    Membre du comité directeur du FC Copenhague, Niels Christian Holmström eut le bonheur de voir son club figurer dans le même groupe d’Europa League que les Girondins.

    Premier Danois à porter le maillot marine et blanc au milieu des années 70, il fut ému de retrouver lors de la réception à la veille de la rencontre certains de ses anciens coéquipiers bordelais de l’époque. Aux côtés des GiresseBergerooJeandupeuxGallice A.Meynieu F. etc, il assista le lendemain à la victoire de l’équipe danoise sur le score de 2 buts à 1.

    Jean-Emerick Salvador

    • Jean-Emerick Salvador, latéral droit, au club entre 2013 et 2016, réserve

    Jean-Pierre Bakrim

    • Jean-Pierre Bakrim 23/02/1923-06/01/2009, latéral droit, au club entre 1940 et 1947, 72 matchs et 6 buts, puis entraîneur entre 1967 et 1970, 121 matchs

    Excellent demi-aile (arrière latéral droit), Jean-Pierre Bakrim suppléa avantageusement à plusieurs reprises Benarab ou Ben Ali.

    Né d’un père marocain et d’une mère française, de son vrai nom Bakrim Ben Ahmed, Jean-Pierre Bakrim découvrit le football dans les rangs du Floirac Club. Puis il signa en 1938 à Saint-Julien-Beychevelle, club médocain présidé par un futur président des Girondins, Henri Martin.  Il y resta un an avant de venir jouer au FC Bordeaux puis de débuter aux Girondins en 1940. Défenseur, il évoluait aux côtés de joueurs qui allaient briller sous le maillot marine et blanc, comme DepoorterSwiatekUrtizberea ou Arnaudeau. En 1943, il était remplaçant lors de la finale de la Coupe de France perdue face à Marseille. Mais une fracture du tibia eut raison de ses espoirs d’évoluer au plus haut niveau.

    En 1947, il intégra les rangs du club de la rive droite, le SC Bastidienne. Il y resta 10 ans avant de revenir aux Girondins.

    Mais souhaitant développer ses affaires, il se retira des bancs de touche avant de replonger en 1957, acceptant de revenir aux Girondins pour encadrer les jeunes. Il devint en 1959 directeur sportif.

    Quand Salvador Artigas, principal artisan des belles performances des Girondins lors de la première moitié des années 60, décida de rejoindre le FC Barcelone en 1967, les supporters bordelais annoncèrent une catastrophe inévitable. Le choix de Jean-Pierre Bakrim pour le remplacer laissa perplexe les observateurs. Mais il fit rapidement ses preuves et s’affirma comme un technicien malin et psychologue. Il conduisit notamment l’équipe girondine deux fois en finale de Coupe de France (1968, 1969) et décrocha une place de vice-champion de France (1969).  Mais il parvint également à changer l’image défensive et très athlétique des formations de son prédécesseur, donnant un visage plus offensif aux Bordelais.

    Bakrim reste dans l’histoire du club comme un des meilleurs entraîneurs des Girondins à l’indice de performance (4ème). Son départ prit une tournure rocambolesque quand, le 17 mars 1970, fatigué nerveusement par les critiques à son encontre, il fournit un arrêt maladie d’un mois établi par son médecin personnel. Il fut remplacé au pied levé par Pierre Danzelle, entraîneur de l’équipe des amateurs du club. Il ne retrouva jamais son poste, son intérimaire finissant la saison à la tête de l’équipe professionnelle.

    Bakrim et La Bastidienne

    En 1947, Jean-Pierre Bakrim mit un terme à ses espoirs de carrière professionnelle. Dès lors, il intégra les rangs du SC Bastidienne. Il devint entraîneur, joueur et capitaine de cette formation de la rive droite.

    Durant 10 ans, il travailla ardemment pour la faire progresser, tout en continuant à développer son entreprise de carrosserie. Il fit passer le club de la Troisième série au CFA et accomplit des exploits en Coupe de France, notamment en 1950 avec l’élimination du RC Lens en 32ème de finale.

    Il commença également à se faire une belle réputation d’entraîneur, encadrant des stages de formation et dirigeant même l’équipe de France B, lors d’une rencontre contre les Pays-Bas.

    L’appel des Girondins fut trop fort et il retourna oeuvrer au sein du grand club aquitain.

    SalvadorArtigas

    • Salvador Artigas 23/02/1913-06/09/1997, défenseur central, au club entre 1939 et 1942, aucun match, puis entraîneur entre 1960 et 1967, 290 matchs

    Joueur à la technique fine et vive.

    Avant de devenir une légende du football bordelais, Salvador Artigas débuta au FC Barcelone puis à Levante. La guerre civile interrompit sa carrière alors qu’il commençait à attirer l’attention des grands clubs, après une éclipse due à une blessure au bras.

    Pilote de chasse, il fuit son pays à bord de son avion pour rejoindre un camp de réfugiés à Agen. Bien informé, Benito Diaz, entraîneur basque des Girondins, le fit venir à Bordeaux en 1939. Arrivé empli d’espérance et d’ambition, il enfila la tunique au Scapulaire aux côtés de compatriotes comme Mateo qu’il amena avec lui du camp d’Agen. Mais, malheureusement, dès le premier entraînement, se démit le genou. Cette articulation allait céder dès qu’il frappait un peu fort et l’handicaper durablement.

    Les Girondins, comptant trois étrangers pour deux places, le prêtèrent en 1942 au Mans. Il intégra ensuite l’équipe fédérale Bordeaux-Guyenne avant de gagner le Stade Rennais où il endossa le costume d’entraîneur-joueur, avant de revenir dans son pays, à la Real Sociedad, raccrocher les crampons aux côtés de son mentor Diaz.

    Mais le deuxième passage d’Artigas aux Girondins fut encore plus significatif quand il revint sur le banc. Après avoir hésité à accepter la proposition des dirigeants bordelais, il laissa en 1960 sa femme (et sa fille) à Saint-Sébastien gérer les trois magasins de chaussures dont ils étaient propriétaires. Venu de la Real Sociedad, il devint durant 7 ans l’emblématique entraîneur des Girondins, qu’il fit remonter en D1 en 1962. Poussant au maximum la préparation physique en proposant de longs footings autour de Roquevielle, l’entraîneur catalan reconstruisit une équipe très compétitive. Il s’affirma comme un technicien sans concession, imposant un régime de fer à ses joueurs. Une période dorée pour le club marqué par trois finales de coupe et trois fois vice-champion de France… Bordeaux était considéré comme le “Poulidor du football”.

    En 1967, après une fin de saison irrégulière marquée par une 4ème place au classement, il était l’heure de changer d’orientation. Artigas prit le chemin de son pays natal et partit s’occuper du FC Barcelone. Il fut remplacé par Jean-Pierre Bakrim, alors directeur sportif du club.

    Une opposition de style

    Au coeur des années 60, une opposition stylistique vit le jour entre le FC Nantes et les Girondins de Bordeaux.

    A la tête du club nantais depuis 1960, José Arribas (père de Claude Arribas, futur joueur bordelais dans les années 70), un entraîneur d’origine basque, avait mis en place un jeu basé sur l’offensive, sur la technique et sur la créativité. A l’inverse, en Gironde, Salvador Artigas développait lui un football basé sur le physique, le duel, l’engagement, à l’image de ce qui se pratiquait Outre-Manche.

    Il fallut attendre le remplacement d’Artigas par Jean-Pierre Bakrim en 1967 pour que les conceptions bordelaises évoluèrent vers un football plus léché.

    Julien Vétro

    (Photo by Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon Sport
    • Julien Vétro, ailier droit, au club entre 2019 et 2024, 16 matchs et 1 but

    Attaquant capable de jouer dans les 3 positions, Julien Vétro est décrit par Yannick Stopyra comme un joueur doué techniquement, roublard et intelligent dans le jeu. Des progrès dans l’efficacité sont également attendus…

    Né en région parisienne, Julien Vétro débute son parcours de footballeur dès l’âge de 7 ans sous les couleurs du Noisiel FC. Il y demeura durant une seule saison avant de rejoindre l’US Torcy. Lors des tournois disputés avec cette équipe de la vallée de la Marne, ses premiers exploits commencèrent à attirer les recruteurs et, en 2016, alors qu’il évoluait en U12, il signa un contrat de non-sollicitation avec les Girondins. Avant de rejoindre Bordeaux, il intégra l’INF Clairefontaine.

    Il débarqua en Gironde en 2019, date à laquelle il intégra le centre de formation. Il progressa régulièrement et évolua dans les différentes équipes de jeunes. Lors de la saison 2021-2022, le jeune attaquant joua principalement avec les U19 bordelais. Mais grâce à ses performances, il fut surclassé en équipe réserve. En août 2022, il signa fort logiquement son premier contrat professionnel. Il disputa même une rencontre de Coupe de France, face à Trélissac, en novembre de la même année.

    Hélas, sa progression fut freinée par les blessures, notamment une pubalgie dont il fut opéré en 2023. Il dut attendre plus de 14 mois avant de goûter de nouveau aux joies de jouer en professionnel. Albert Riera lui offrit l’opportunité de démontrer son talent avec 15 apparitions en équipe première.

    Avec la perte du statut professionnel et les déboires financiers du club, il quitta son club formateur en juillet 2024 et attendit qu’un nouveau projet lui soit proposé… Dans les derniers jours du mercato estival, il prit la forme d’un départ à Burnley. Il fut immédiatement prêté au Dundee FC.

    19 février 2024, une date mémorable…

    Lors du déplacement des Girondins sur la pelouse de la Licorne à Amiens, Julien Vétro commença la rencontre sur le banc des remplaçants. Entré en jeu à la 76ème minute à la place de Elis, le jeune attaquant bordelais inscrivit son premier but chez les professionnels, dans les arrêts de jeu. Une frappe du gauche qui permit à son équipe, engluée dans le ventre mou du classement, d’éviter de s’incliner une nouvelle fois…

    C’est un but qui a une valeur, qui a beaucoup de valeur. Après, moi, si je suis rentré sur le terrain, c’était pour aider l’équipe. J’ai fait mon maximum, maintenant je suis content d’avoir marqué mon premier but. Je vois Zan Vipotnik qui est seul dans l’axe, j’essaie de la mettre en louche. Malheureusement, les défenseurs contrent, et d’instinct je frappe en une touche et ça rentre“, racontait le jeune attaquant bordelais.

    Et de conclure : “Après mon but, oui, je suis resté calme mais c’est dans ma nature. Sur le moment, j’avais une célébration, mais dans la foulée et avec les émotions, je ne l’ai pas faite. Ce but a aidé l’équipe, après, c’est un match nul, il n’y a pas de victoire à fêter. Bien sûr, hors caméra, j’étais très heureux. J’essaie de ne pas trop faire attention à cet engouement. J’ai reçu beaucoup de messages de mes proches et des supporters. J’ai vu leurs messages et ça me fait plaisir ! (France-Bleue Gironde).