Christophe Dugarry : « S’ils en sont amenés à dissoudre ces groupes de supporters pour repartir à zéro, c’est peut-être aussi la faute des groupes de supporters »

Sur RMC, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Christophe Dugarry, a donné son avis sur la volonté du gouvernement de dissoudre les groupes de supporters posant problème.
« Je comprends les groupes de supporters qui estiment que ce sont des épiphénomènes, avec une absence totale de volonté d’identifier individuellement les quelques personnes qui créent les incidents. Ils ont l’impression de prendre tous pour une minorité, et pour un petit nombre, qui n’est pas identifié. Ils reprochent au gouvernement et au ministère de ne pas faire cet effort, d’aller chercher individuellement les cas. Je l’entends et je le comprends. Je comprends leur colère, et je comprends leur envie ».
Mais…
« Maintenant, je pense que la ministre des sports est un interlocuteur crédible. C’est quelqu’un d’ouvert, d’intelligent, qui a un parcours intéressant. Je suis sûr que cette dame est à l’écoute, et elle l’a dit d’ailleurs, c’est-à-dire distinguer les Ultras des Hooligans. Bien évidemment qu’il faut faire la différence entre tout ça. Alors, après, dire que c’est facile pour le gouvernement de dissoudre, c’est faux. C’est compliqué parce qu’il va y avoir des mécontentements, et j’espère que ça n’ira pas plus loin. Là, il y a des menaces de part et d’autres qui font que ça va être très compliqué. La décision que risque de prendre le gouvernement, va être lourde de sens. Cette décision est prise parce que ça fait trente ans ! Quand on m’explique qu’il faut du temps, mais du temps pour quoi ? Cela fait trente ans que les problèmes ne sont pas réglés. Une nouvelle fois, c’est arrivé à Montpellier. Je les vois les groupes des supporters, comment ils font. Il se disent que le gouvernement et le ministère des sports change tous les six mois, tous les ans, tous les deux ans, tous les cinq ans… Donc à chaque fois, c’est reculer. Ça donne un peu à manger d’un côté, et ça reprend de l’autre. Les groupes de supporters, qu’est-ce qu’ils ont vraiment changé ?! S’ils ont vraiment envie de ne pas être dissous et que les choses fonctionnent et marchent droitement, qu’ils proposent quelque chose de crédible et qu’ils s’y tiennent. Aujourd’hui, on vit dans une société de l’ultra violence. On le sait, on le voit tous les jours aux informations. Peut-être que c’est amplifié, exagéré, mais… Aujourd’hui, il y a trop de violences. On ne va pas dans un stade pour être face à la violence. Il y a trop de problèmes dans notre football où les jeunes ne peuvent plus aller au stade, parce que tu peux prendre un fumigène. Donc à un moment, s’ils en sont amenés à dissoudre ces groupes de supporters pour repartir à zéro, c’est peut-être aussi la faute des groupes de supporters qui depuis 20-30 ans n’ont amené aucune solution crédible, ou quelque chose de sérieux, qui tienne la route, pour que cette violence soit totalement arrêtée. Le modèle, c’est le foot anglais, quoi qu’on en dise, économiquement, au niveau des joueurs, du sponsoring, du plaisir… Il y a un modèle à suivre, et il faut arrêter avec cette violence dans les stades. Ce n’est pas un plaisir, ce n’est pas le folklore du football. Le football ce n’est pas ça. Je comprends d’un certain côté le discours du ministère des sports. Je comprends qu’au bout d’un moment, il y en a marre ».
Retranscription Girondins4Ever
Le gouvernement va-t-il trop loin en voulant dissoudre des groupes d’ultras ?
️ Duga’ : « Ca fait 30 ans que les problèmes ne sont pas réglés ! Que les ultras proposent quelque chose de crédible ! On ne va pas au stade pour faire face à la violence ! » #RMCLive pic.twitter.com/NBB2u94UDT
— Rothen s’enflamme (@Rothensenflamme) April 1, 2025