Laurent Brun : « Ça c’est sûr qu’aujourd’hui, l’image, elle n’est pas bonne »

Pour Bordeaux Sports, le journaliste Laurent Brun, a répondu à la question de savoir si le temps perdu par les Girondins de Bordeaux en amateur, va profiter à l’Union Bordeaux Bègles, et si ce retard sera difficile à combler.
« Je ne pense pas. Après, cela dépendra de la politique administrative du club, parce qu’il y a quand même déjà un déficit de compétence et d’image. Ça c’est sûr qu’aujourd’hui, l’image, elle n’est pas bonne. Même si cette année… Ce sont vraiment les suiveurs, ceux qui suivent de près, qui savent qu’il y a quand même une âme dans cette équipe, des jeunes joueurs qui aiment le club, et il y a un gros ancrage régional… Je pense que le public ne se rend peut-être pas compte que ces joueurs sont perfectibles. On juge ces joueurs sur des critères qu’on avait en pro, en Ligue 1 ou en Ligue 2, et on ne se rend pas compte qu’ils aiment ce club, qu’ils sont venus sans promesse de salaire élevé… On a joué sur la fibre, et ces garçons, même ceux qui ne sont pas du coin, sont venus parce que ce sont les Girondins de Bordeaux, et qu’ils ont envie de faire quelque chose, de créer une histoire. Le staff aussi. On a quand même Bruno Irles, Dado Prso, des personnes qui ont un gros vécu au niveau pro. Si ces gamins sont contents de porter le maillot, parfois ils ont les pieds carrés, comme des fois quand on écrit des articles, où on a les mains carrées… Ça arrive. Mais pour en revenir à la question, je pense que le grand public n’est pas forcément au courant de ça, et si Bordeaux remonte en National, on sait que cela va devenir aussi professionnel, avec une médiatisation différente. Je pense que les supporters reviendront, les Girondins ça reste les Girondins ».
Si en début de saison l’on put faire une comparaison avec les « Minots » de Marseille, ce n’est au final pas réellement le cas, même s’il y a évidemment des ressemblances.
« Les Minots, c’était en D2 à l’époque, et c’est extraordinaire ce qu’ils ont fait. Il y a une analogie quand même. Quand ils sont arrivés, le club n’était vraiment pas bien, et ils éatient tous du coin, avec leur accent truculent. Ils ont réussi, et cela faisait un peu penser au Bordeaux de la fin des années 70, un Bordeaux soudé. Ce n’était peut-être pas des grands joueurs d’un point de vue technique, hormis Alain Giresse, mais ils étaient hyper solidaires, ils se mettaient des bois aussi à l’entrainement entre eux à l’entrainement… Il y avait cette solidarité-là. On est un peu loin de l’histoire des Minots de Marseille, mais il y a quand même une trame commune que l’on peut peut-être forger au fil des mois à venir, et des deux-trois saisons à venir ».