[Interview Girondins4Ever] Guillaume Allanou (Stade Briochin) : « Finalement c’est juste normal que Bordeaux soit encore dans la course, même si je sais que pour eux ce n’est pas facile »

    Headcoach and president of Saint Brieuc Guillaume ALLANOU during the French Cup match between Saint Brieuc and Paris at Roazhon Park on February 26, 2025 in Rennes, France. (Photo by Daniel Derajinski/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

    Avant la rencontre entre le Stade Briochin et les Girondins de Bordeaux, comptant pour la 26ème journée du championnat de National 2, nous nous sommes entretenus avec Guillaume Allanou, président et entraîneur de cette équipe. Un échange encore une fois très sympa avec une personne qui réalise une très belle saison avec son équipe. L’objectif de la saison, la montée, le calendrier, le match aller face à Bordeaux au Matmut (0-0), le match à venir, leur belle série actuelle, leur parcours en Coupe de France, la dynamique, les clés du match… Guillaume Allanou se livre sans filtre et toujours avec bienveillance dans cet entretien.

    Avant de débuter, nous vous adressons toutes nos félicitations après ce beau parcours en Coupe de France (le Stade Briochin a sorti Saint-Malo, Le Havre, Annecy et Nice avant de tomber face au PSG).

    Merci c’est gentil. On savait qu’on n’avait quasiment aucune chance, voire aucune chance. On a tenu une mi-temps puis après, le troisième but nous fait trop mal, il arrive trop tôt puis après ils ont déroulé. De toute façon, quand bien même on savait l’issue mais c’était une belle fête. Si cela fait du bien d’avoir ce genre de parcours ? Ouais, c’est cool. Pour l’instant la saison est exceptionnelle et c’est super parce que du coup il y a de l’enjeu tout le temps donc c’est bien.

    Avant le match aller, nous avions évoqué vos rôles de Président et entraîneur combinés au sein du club. Vous êtes aussi dans l’immobilier. Est-ce qu’il est temps que la saison se termine avec tout ce que vous avez vécu (sourire) ? 

    S’il est temps ? Non parce que j’y suis préparé en fait. Vous savez que vous devez pousser jusqu’au 17 Mai. Puis vous savez, même quand la partie terrain s’arrêtera, elle ne s’arrête vraiment jamais parce que derrière il y a les entretiens avec les joueurs, le recrutement, l’organisation, le budget à monter, le sponsoring, les engagements avec les éducateurs. Donc en réalité la saison se prolonge au-delà du 17 Mai tous les ans pour moi. J’essaie de couper la dernière semaine de Juin mais pas avant. Si les vacances sont très courtes pour moi ? Très, très courtes oui.  

    L’objectif de la saison était de se stabiliser dans ce championnat de National 2 parce que vous nous aviez dit que d’un point de vue économique et infrastructures, il serait compliqué d’exister en retournant en National. Aujourd’hui vous êtes premier, donc vous allez jouer le coup à fond ?

    Oui, mais sans vraiment se prendre la tête avec ça, et c’est sincère. C’est-à-dire qu’en effet, je connais le championnat de National, on y était il y a deux saisons. On y est resté trois ans, ça s’est encore plus structuré quand on voit aujourd’hui les clubs qui composent cette division, avec la refonte et la réforme pour passer à 18 clubs. Donc les exigences… Puis j’ai vu que le président Diallo a parlé de Ligue 3 pour 2026/2027 donc les exigences vont aussi avec. Encore une fois, on en est loin de tout ça nous, que ce soit au niveau de nos infrastructures, de nos terrains d’entraînements puis même budgétairement. On est très, très loin de tout ça donc c’est vrai que la priorité c’était de se stabiliser. On avait vécu deux saisons difficiles, une descente de N1 en N2, puis une année de réforme en N2, avec 6 descentes sur 14. Je vous rappelle que l’année dernière c’était une saison qui était compliquée donc on avait besoin de sérénité. On l’a (sourire), on a plus de sérénité parce qu’on a vraiment vécu une superbe saison avec ce parcours en Coupe puis avec ce qu’il nous arrive maintenant. Mais franchement, le National est encore loin. Oui on est premier c’est sûr, mais il reste 15 points à distribuer et on sait très bien que dès le week-end prochain ça peut changer. Si ce n’est pas le week-end prochain, ça peut être celui d’après. On est encore quatre en course donc il est trop loin pour se projeter là-dessus. Franchement, on prend les matchs les uns après les autres, on est premiers c’est bien. On aura été premiers au moins une fois. Je n’oublie pas que Saint-Malo l’a été 14 ou 15 fois et Bordeaux 3 fois je crois donc ça nous remet aussi à notre place. Pour l’instant c’est Saint-Malo qui fait le parcours d’un champion même s’ils sont passés deuxièmes. Encore une fois, quand on est 15 fois premier ce n’est pas anecdotique, ce n’est pas le hasard.

    (Photo by Daniel Derajinski/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

    La montée se joue souvent à 3-4 défaites, Saint-Malo est dans ce rythme alors que Bordeaux en a 7, ce qui peut paraître beaucoup ?

    Oui et nous on en a 6, bien sûr. Après, ça c’est la règle générale. Je n’ai d’ailleurs pas regardé le nombre de défaites qu’ont Fleury et Le Puy qui caracolent en tête dans leurs groupes, mais c’est certainement moins. J’avoue que je n’ai pas cette stat-là (Fleury compte actuellement 2 défaites, tandis que Le Puy en a 3, ndlr). Mais oui, Saint-Malo a fait beaucoup de nuls (9), et nous on en a fait très, très peu (5) et on a beaucoup de victoires (14), ce qui permet en effet, malgré ce nombre important de défaites, d’être toujours dans cette course. On verra bien ce qui va se passer, on prend les matchs les uns après les autres. Là, ce qui est super pour nous c’est que, vous m’auriez dit en début de saison ou même au match aller quand on s’est eu au téléphone, qu’on jouerait un match à enjeu au match retour en recevant le grand Girondins de Bordeaux, j’aurais évidemment signé des deux mains. Pour le coup, on y est. Pour nous ça va être un match de Coupe de France supplémentaire en fait, je le prends comme ça, puis on verra bien à l’issue. Si Bordeaux nous bat, ils se remettent dans la course puis on luttera jusqu’au bout. L’avantage c’est que quoi qu’il arrive, on sera au pire deuxième et on sera toujours dans la course.

    Par rapport à vos adversaires, vous semblez peut-être avoir le calendrier le moins compliqué. Diriez-vous que vous avez un joker d’avance quand les autres n’ont plus le droit à l’erreur ?

    Non, parce qu’on a quasiment le même calendrier que Saint-Malo, même s’ils jouent Châteaubriant, qui sera peut-être à la lutte pour le maintien. Puis je trouve que celui des Herbiers n’est pas si mal que ça non plus, avec la réception de Bordeaux notamment, qui sera forcément une obligation. On sait que les Herbiers et Bordeaux se doivent de quasiment faire un sans faute sur les cinq derniers matchs pour pouvoir assurer. Pour moi, la montée se jouera aux alentours des 56-57 points compte tenu du rythme qu’on a tous donc il ne faudra pas en laisser traîner. Franchement, les calendriers, on a l’impression que sur le papier c’est favorable mais si je ne parle que du nôtre on a déjà le match contre les Girondins samedi. On va à Saumur qui joue son maintien donc ce n’est pas simple. Puis derrière on va recevoir Avranches, qui est une très, très bonne équipe qui a sans doute un peu raté le coche, qui a manqué un peu de régularité. Puis après on a Blois, qui joue très, très bien, qui a vraiment un projet de jeu bien identifié et que j’apprécie beaucoup. Saint-Pryvé c’est pareil. Ces équipes-là c’est toujours pareil, c’est à double tranchant. Elles n’auront peut-être plus rien à jouer mais c’est aussi l’occasion de se faire plaisir et de jouer les arbitres. Vous savez très bien que quand il y a “zéro enjeu” ça peut bien rigoler pour ces équipes-là. Donc en fait il n’y a rien de facile dans ce championnat-là, vous le voyez bien. Vous avez perdu à domicile contre Locminé, vous avez perdu à Châteaubriant. Il faut juste les prendre les uns après les autres mais ne surtout pas se dire qu’on a un calendrier plus facile qu’un autre parce que ce n’est pas vrai.

    Au match aller, vous étiez venu prendre un bon point au Matmut, an ayant eu des occasions. Que vous a-t-il manqué pour espérer mieux ?

    Du réalisme déjà (sourire) parce qu’on a des vraies occas’. Après, je n’ai jamais pu revoir si vous marquez un but en position de hors jeu. J’ai vraiment un gros doute parce que j’étais dans l’alignement, mais à la caméra on ne voit pas le départ de l’action donc on ne sait pas (sourire). Mais le nul était globalement logique parce qu’on a eu des occas’ mais Bordeaux en a aussi eu des grosses. On était dans une période où on avait aussi besoin de se rassurer et on était venus faire un match de Coupe de France au Matmut, dans une ambiance folle. Je pense que sur l’ensemble, le nul n’était pas illogique. Maintenant, j’espère qu’on a un peu progressé et qu’on va un peu plus les embêter encore (sourire).    

    Racontez-nous votre expérience au Matmut, dans un grand stade avec des infrastructures qu’on ne trouve pas en N2, et avec plus de 10 000 personnes qui poussent l’équipe adverse.

    Si pas mal de mes joueurs ont découvert ça pour la première fois ? Ouais exactement ! C’était une expérience incroyable pour ce niveau-là en effet. Dans un stade avec un vestiaire immense (sourire) et magnifique, une pelouse magnifique, une ambiance extraordinaire avec les kops. Il ne fallait pas seulement être en mode visite ce jour-là, il y avait quand même un match à jouer et on avait quand même su se recentrer sur l’objectif. On avait bien préparé notre match tactiquement, on a su répondre présents sur l’aspect tactique. Je vous rappelle que les joueurs ont été très bien organisés et on a failli faire mal quand on a pu le faire. Donc on en garde un souvenir d’un gros match. C’est un match extraordinaire au sens littéral du terme. Ce n’est pas commun en National 2 de jouer devant 10-12 000 personnes dans un si bel écrin. C’est juste parce que les Girondins ne devraient pas être dans cette division-là pour toutes les raisons qu’on connaît donc ça avait un caractère extraordinaire. Puis à l’époque, je ne le savais pas encore, mais ça laissait présager un peu ce qu’on a pu vivre comme gros matchs par la suite, lors du parcours de Coupe de France.

    Du côté de Bordeaux, le match nul 0-0 semblait également logique.

    Oui je pense. Quand on revoit le match, on a une occasion aussi en fin de match, où on peut prendre les trois points. Mais je me rappelle que mon gardien sort de gros arrêts aussi donc le nul… Cela aurait pu faire un partout ou 2-2 mais le nul n’était pas totalement illogique sur l’ensemble. 

    Vous allez affronter les Girondins de Bordeaux dans un match avec beaucoup d’enjeux. Est-ce qu’on prépare cette rencontre un peu comme un match de Coupe de France ?

    J’avais dit aux joueurs qu’une fois le parcours de Coupe de France terminé, si on ne voulait pas vivre une saison trop longue… Parce que quand il n’y a plus rien à jouer, le maintien avait quasiment été acquis. On se rend compte que même pour le maintien il va falloir aller chercher beaucoup de points. C’est serré là-haut mais c’est serré en bas aussi parce que quand vous avez les premiers non relégables avec 28 points, ça veut dire que le maintien se jouera peut-être à 36-37-38 points, contrairement à ce qu’on pensait. Pour nous le maintien a quand même été acquis depuis un moment et j’avais dit aux joueurs que pour notre parcours, c’était à eux de s’offrir de potentiels matchs de Coupe de France supplémentaires. Je l’ai un peu vendu comme ça aux joueurs et bien nous en a pris parce qu’on est évidemment sur une superbe série. Déjà le week-end dernier on s’est offert un match de Coupe (à Bourges), le week-end d’avant un derby contre Dinan n’était pas simple non plus à domicile. L’idée c’est de s’offrir des matchs à enjeux. Quand on est footballeur, on ne rêve que de ça, de jouer des matchs à enjeux et là, ça va en être un. On va sans doute avoir un stade plein, le grand Girondins de Bordeaux chez nous, je ne pense pas que ce soit déjà arrivé. J’ai déjà joué contre la réserve des Girondins mais jamais contre l’équipe une. Donc il y a tout pour faire une belle fête du foot. Puis essayer de jouer un match. Ça n’a d’enjeu que dans le décor autour parce qu’on est premier et Bordeaux troisième, mais on va le prendre aussi comme un match de fête qu’on va essayer de bien préparer bien sûr. En se disant que ce n’est pas un match couperet, en tout cas pas pour nous. Si on perd, on sera encore en vie. On prend tous les matchs pour les gagner bien sûr, mais surtout sans se faire comme objectif de monter en National. Ce n’en était pas un au départ donc on le prend comme ça et c’est ce qui fait peut-être aussi notre réussite et notre force. 

    (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

     

    Des centaines de supporters bordelais vont faire le déplacement à Saint-Brieuc. Comment préparez-vous ce genre de rencontre ?

    La Coupe de France nous a bien servi parce qu’on a eu la chance de recevoir trois fois, Le Havre, Annecy et Nice. Nice avait une colonie de supporters, Le Havre aussi. Annecy, il n’y en avait pas beaucoup. Ça nous sert aussi d’expérience ce parcours, et ma directrice générale, en lien avec les services de la Préfecture, a déjà planifié ça, organisé ça. En espérant que ça se passe au mieux.

    Je ne suis pas particulièrement inquiet non plus. Nos supporters, c’est bon enfant aussi donc il n’y a pas de raisons que ça se passe mal. Mais c’est sûr que vu comment ils chantent au Matmut, on sait qu’il y aura de l’ambiance. Nos supporters, il va falloir qu’ils se chauffent la voix aussi pour tenter de rivaliser (sourire).    

    Vous êtes sur une série incroyable de huit victoires de suite en championnat, n’avez-vous pas peur d’un excès de confiance à l’approche de ce match ?

    Je leur dis depuis le début que ça s’arrêtera, qu’à un moment la série s’arrêtera. Ils me font mentir à chaque fois, tant mieux. Mais non, il n’y a pas d’excès de confiance chez nous. Le meilleur exemple c’est quand on a appris dans le vestiaire après la victoire à Bourges le week-end dernier, qu’on était premiers. Quand on a su les résultats et la victoire des Girondins, il n’y a pas eu d’excès d’enthousiasme. On était contents mais sans plus en fait. On reste sur nous parce qu’on est contents de vivre ensemble et de performer. Puis ce n’est pas encore parfait puisqu’on a pris deux buts donc on peut encore s’améliorer. Franchement, et ce n’est pas de la modestie, on a une vraie sérénité par rapport à ça parce qu’encore une fois ce n’est que du bonus.  

    Il y a aussi eu ce parcours incroyable en Coupe en ayant sorti Saint-Malo, Le Havre, Annecy puis Nice. Comment on reste concentré sur le championnat quand on a ce genre de parcours ?

    La recette ? Je ne vous la dirais pas s’il y en avait une (sourire). Forcément, on a laissé des plumes sur le physique parce que je suis obligé de composer. J’ai un effectif qui n’est pas très pléthorique de par nos moyens aussi, j’ai des blessés. Vous voyez, Christophe Kerbrat est blessé depuis le match du PSG, j’ai des suspendus. On compense ça par de l’enthousiasme. On est rendu à 34 matchs je crois, plus qu’une saison donc ça commence aussi à tirer et à fatiguer. On garde de la solidarité, de l’envie, le plaisir de se retrouver tous les jours à l’entraînement et en dehors. Partir en déplacement tous ensemble. Puis cette Coupe de France-là nous a montré qu’on était capables de réaliser des grosses perfs’ contre des grosses équipes. Je pense que ça a joué aussi sur la confiance. Les joueurs se sont dit ‘On est capables aussi d’être performants’, même s’il ne faut pas se mentir non plus, pendant ce parcours en Coupe on a sans doute laissé quelques points en route en championnat. Quand vous êtes entre deux matchs, l’OGC Nice et le Paris Saint-Germain, forcément vous avez quand même la tête au PSG. Il a fallu parfois aussi préserver les joueurs qui étaient à deux cartons pour ne pas qu’ils ratent ce match de gala. J’avais forcément laissé quelques points en route mais ça fait partie du jeu. Encore une fois, l’idée après ce parcours en Coupe c’était de dire aux joueurs que, soit la saison est quasiment finie même s’il fallait aller chercher les points du maintien et ça va être long, soit on se challenge pour aller gratter des places au fur et à mesure et remonter au classement. Encore une fois, sans se dire qu’on allait se retrouver à cette place-là à 5 journées de la fin. 

    Cette dynamique de Coupe de France est-elle la principale raison de votre série actuelle ?

    Oui mais pas que ! Je pense que l’équipe est montée crescendo en jouant de mieux en mieux. Les principes de jeu, marquer des buts est ce qu’il y a de plus dur dans le foot. Avoir un projet de jeu défensif sur une organisation, focaliser les joueurs sur la capacité à bien défendre ensemble. C’est facile, en tout cas c’est moins complexe que d’avoir une organisation pour essayer de trouver la faille et marquer des buts , et ça demande un peu plus de temps en fait. Plus de travail, plus de connexions. Donc l’équipe est montée crescendo. C’est vrai qu’on a eu un début un peu plus poussif mais je savais que ce groupe était capable de faire de belles choses. Après, forcément que la Coupe, en termes de confiance, a forcément gonflé les joueurs. Mais pour autant, sans faire offense aux autres, je pense que quand on était 8-9-10ème… On n’a jamais été relégable, on était juste au-dessus, mais je trouvais que ce n’était pas forcément notre place parce que je savais de quoi mes joueurs étaient capables.   

    Il faut dire que c’est un championnat plutôt serré.

    Il y a des matchs ne sont pas simples parce que toutes les équipes sont bien organisées. Il y a parfois des terrains compliqués, très compliqués, comme le nôtre. Puis il y en a d’autres dans la division, Blois, Saint-Pryvé, c’est compliqué aussi. Donc ça ne favorise pas forcément toujours le jeu puis l’enjeu fait qu’aujourd’hui comme il y a beaucoup d’équipes concernées, chaque point est dur à aller arracher, il est dur à prendre. C’est pour ça que je vous dis que les calendriers ne veulent rien dire parce qu’il y a zéro match facile dans ces divisions-là. Si notre poule est la plus compliquée ? Je ne connais pas suffisamment le groupe Sud pour savoir comment ça joue. Après, celui du Nord Est avec la région parisienne c’est différent aussi. Mais en tout cas, force est de constater à l’instant T que c’est le plus serré en haut et en bas.    

    (Photo by Dave Winter/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

    Quelles vont être les clés du match selon vous pour battre cette équipe bordelaise qui semble s’être remise en route depuis deux matchs ?

    J’ai commencé à regarder le match contre Saint-Malo, malgré la blessure de Bahassa au début, c’est paradoxal mais on sent une forme de sérénité dans ce qu’ils dégagent. Ils ont quand même deux monstres athlétiques en haut donc une des clés va être bien évidemment d’être capable de les museler s’ils jouent tous les deux. Mais il n’y a pas qu’eux non plus, Beugré et Carroll, il y a le reste autour. De toute façon, l’effectif des Girondins, sur le papier, ce n’est pas un effectif de National 2 non plus, quoi qu’on dise. Il y a une forte concurrence, il y a des joueurs qui ont du vécu. Quand vous avez Yambéré et Diaw qui ont un sacré parcours et qui sont relégués sur le banc pour le moment…  Ça prouve aussi la qualité de l’effectif. Donc finalement c’est juste normal que Bordeaux soit encore dans la course, même si je sais que pour eux ce n’est pas facile. J’entends bien qu’à chaque fois, chaque équipe joue un match de Coupe contre les Girondins donc sur une saison c’est beaucoup, c’est compliqué. N’empêche que c’est un effectif qui existerait largement en National. Pour nous la clé va être d’être hyper concentré, hyper discipliné mais d’être aussi capable, malgré les difficultés de notre terrain, d’avoir des séquences de possession. On ne va pas faire que défendre, on est à domicile, on marque des buts à chaque match donc je veux qu’on soit aussi en capacité de leur poser des problèmes sur l’aspect offensif. Puis après, c’est le talent individuel qui fera la différence.

    Dans la mesure ou Saint-Brieuc ne serait pas en mesure de monter en fin de saison, qu’est-ce qui serait le mieux par rapport à vous entre Bordeaux et Saint-Malo ?      

    De toute façon, je vous avoue que je n’y ai même pas réfléchi. Je trouve qu’à la fin, celui qui monte dans un championnat après 30 journées, c’est celui qui le mérite tout simplement. C’est un marathon. C’est comme le Tour de France, il y a 30 étapes avec des étapes de montagne, des étapes de plaine. Un contre la montre à la fin ? C’est ça, on est un peu dedans avec ce sprint final. En tout cas c’est juste logique que celui qui est premier au bout de 30 journées, n’est pas là par hasard. Ça va peut-être se jouer à un point, au goal-average particulier, ça va peut-être être un mini championnat à trois ou à quatre, on n’en sait rien au final. C’est ce qui est beau et ça donne du suspense pour la fin. Mais sur les plans pour après, c’est sûr que si Bordeaux restait en N2, il ne faut pas se leurrer, ça veut dire qu’avant même que le championnat ne démarre, il y aura un gros, gros, gros favori et que ça peut avoir un côté en se disant que ce n’est pas la peine de jouer car de toute façon on sait qui va monter. 

    Pour le coup, les Girondins pourraient vraiment se préparer lors de l’avant saison et avoir un effectif au complet dès le départ ?

    C’est ça ! Il ne faut pas oublier non plus que peut-être que les points qu’ils ont perdu en début de saison, lorsque l’équipe n’était pas prête… Que ce soit le nul contre Poitiers, la défaite à Dinan etc… Ils auraient trois ou quatre points de plus et ils seraient avec nous (sourire). Donc un Bordeaux qui a le temps de préparer une intersaison, peut-être de tenir compte aussi de ce qui aurait manqué s’ils n’y arrivent pas cette année, pour se renforcer. Il fera figure d’épouvantail c’est certain en National 2 la saison prochaine. Mais dans la hiérarchie et par rapport aux budgets des clubs, la logique voudrait que ce soit ou les Girondins, ou Saint-Malo parce qu’ils ont été 14 ou 15 fois en tête et c’est respectable, c’est dur de faire la course en tête. Par rapport à leurs budgets respectifs, Bordeaux ce serait environ 7 millions, Saint-Malo c’est 2,9 à 3 millions, quand nous sommes à 1,2 millions et Les Herbiers 1,8 millions je crois. Nous, on surperforme et je suis très content, ça prouve que je ne me suis pas trompé. On va jouer notre carte à fond bien évidemment, mais ce ne serait pas illogique que ces deux clubs-là soient devant. Mais c’est une question piège parce que les deux méritent franchement d’y aller.

    • Un Grand Merci à Guillaume Allanou pour sa disponibilité et nous lui souhaitons le meilleur pour la suite (après les Girondins bien entendu 😉  )