Communiqué Girondins Socios. “Il en va de la responsabilité de la direction : celle de choisir la responsabilité collective plutôt que l’isolement stratégique”

    @Girondins Socios

    L’association Girondins Socios a diffusé un communiqué concernant les dernières informations au sujet des Girondins de Bordeaux, et notamment les démarches administratives à suivre, après la saison sportive. Nous vous laissons le découvrir dans son intégralité.

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 14 mai 2025

    Sauver les Girondins, pas leur direction : Girondins Socios appelle au dialogue et à la responsabilité

    Alors que le FC Girondins de Bordeaux se trouve à un tournant historique de son existence,
    nous exprimons notre profonde colère à la vue du plan de continuation – dévoilé par Sud
    Ouest ce lundi 12 mai – en amont de l’audience prévue devant le tribunal de commerce le 27
    mai 2025.

    Nous défendons l’idée que ce club — fondé en 1881, riche de son histoire et profondément
    enraciné dans son territoire — appartient d’abord à ceux qui l’aiment, le soutiennent et le
    construisent au quotidien. Joueurs exemplaires, employés dévoués, supporters fidèles,
    collectivités locales concernées, entreprises partenaires, anciens joueurs bienveillants : ce
    sont eux, et non les montages financiers, qui garantissent la pérennité du club.
    Or, le plan actuellement sur la table trahit cet esprit. Il engage le club dans une logique de
    survie à court terme, au prix de sacrifices injustes pour les plus fragiles, et sans garantie
    réelle de stabilité. Pire : il prépare une porte de sortie avantageuse pour la direction actuelle,
    tout en maintenant le club sous emprise et en verrouillant l’avenir pour tout repreneur
    éventuel.

    Un plan injuste pour les entreprises locales

    Parmi les 13 classes de créanciers définies par le club, plus de 250 PME locales — souvent
    prestataires historiques — sont reléguées au rang de chirographaires, c’est-à-dire sans
    privilège. Le club leur propose un remboursement de 10 % de leurs créances.
    Ces entreprises, basées à Bordeaux ou dans sa région, sont des maillons essentiels du tissu
    économique local : logistique, restauration, sécurité, événementiel… Elles ont continué à
    faire confiance au club, malgré les impayés et l’instabilité. Aujourd’hui, elles sont les
    premières pénalisées, tandis qu’on parle de relance « locale » et de reconstruction régionale.

    Un sacrifice silencieux des finances publiques locales

    Autre créancier important : Bordeaux Métropole – qui s’est déjà beaucoup engagé pour
    soutenir le club dans cette période d’instabilité – et à qui le club doit 20 millions d’euros de
    loyers impayés pour l’usage du stade. Elle aussi se verrait proposer 10 % de
    remboursement.
    Cela signifie que les contribuables de la Métropole seront mis à contribution, sans débat
    démocratique, pour éponger une gestion privée qui leur échappe. Nous interpellons ici
    directement les élus locaux : le silence vaut caution ? Il est temps d’exiger des contreparties
    concrètes et de défendre l’intérêt général.

    Un plan favorable à l’actionnaire majoritaire lui-même

    Alors que le discours public martèle que “tout le monde doit faire un effort”, l’actionnaire
    majoritaire se réserve une porte de sortie.

    ● Il prévoit de rembourser 4 millions d’euros au fonds d’investissement américain
    Fortress, privilégié afin qu’il renonce à la clause lui permettant de récupérer la gestion
    du club en cas de non-remboursement. S’agit-il d’éviter un nouveau scénario lillois,
    quel qu’en soit le prix ?
    ● Il se garantit le remboursement de 10% de sa créance de 42 millions d’euros sur le
    club, à partir de 2036.
    ● Il a annoncé bénéficier, comme d’autres, de clauses de retour à meilleure fortune,
    déclenchées en cas de vente du club ou de remontée en Ligue 2.

    Autrement dit, si un repreneur arrive ou si le club se relève, c’est lui qui en bénéficiera. Ce
    n’est pas un sacrifice mais un calcul : c’est une sortie à terme, bien balisée.

    Un verrou pour toute solution alternative

    Les clauses de retour à meilleure fortune font peser un risque juridique et financier majeur
    sur tout repreneur potentiel. Le club devient peu attractif, car son passif réel ne se limite pas
    aux 25 millions « annoncés », mais peut remonter à 40 millions en cas de succès sportif ou
    de vente.
    Ce mécanisme empêche toute discussion sereine, toute transmission transparente. Et cela
    pose question sur l’intention réelle du plan : sauver le club, ou en garder l’emprise sans
    assumer les conséquences ?
    Une alternative existe : celle d’un club gouverné avec ses soutiens
    Il est encore temps d’ouvrir un espace de discussion, avec les représentants des créanciers,
    les collectivités locales, la Fédération, et les Socios. Il en va de la responsabilité de la
    direction : celle de choisir la responsabilité collective plutôt que l’isolement stratégique.
    Pour l’avenir des Girondins, nous appelons à une gouvernance partagée, transparente et
    responsable du club, fondée sur :

    ● l’intégration des supporters dans la prise de décision avec Girondins Socios ;
    ● une participation des acteurs publics dans le cadre d’une scic
    ● la reconnaissance des partenaires économiques locaux ;
    Les Girondins ne peuvent pas être gérés contre leur environnement. Ni au mépris de leur
    passé.

    Ce club mérite mieux qu’un plan de repli. Il mérite un projet d’avenir.