Pierre Hurmic : “Nous gardons l’espoir qu’un jour la situation des Girondins s’améliore et que ce club mythique retrouve la place qu’il mérite”

    Lors du dernier Conseil de la Métropole, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, s’est exprimé sur le choix de reprendre la gestion du stade Matmut Atlantique en régie publique à partir du 1er août 2025. Un bon choix selon lui, qui pourtant a toujours été contre ce “trop grand stade”

    « Vous connaissez ma constance sur ce dossier du stade. J’ai toujours considéré cet équipement, avant même le premier coup de pelleteuse, comme une aberration écologique, et j’avais pressenti qu’à cela saccagé, succèderait une zone notoirement inutile économiquement, financièrement, et footballistiquement. L’euphorie de la victoire des Girondins dans le match inaugural le 23 mai 2015 n’a été que de courte durée et rapidement, les soucis financiers et sportifs se sont accumulés. Certes le stade nous a permis d’accueillir de grands concerts, des événements sportifs majeurs, mais vous en conviendrez, dix ans après, le bilan est bien maigre. Le contrat de PPP que ses promoteurs vantaient, annonçant imprudemment une rentabilité assurée, s’est rapidement heurté à la réalité du terrain, pour les Girondins locataire, et pour les partenaires de l’opération : les nuages se sont très rapidement accumulés. Les dernières mauvaises nouvelles étant la fin du naming, et maintenant la très sérieuse menace qui pèse sur la créance de notre Métropole, faisant les frais du plan de redressement du club. Le service assuré par SBA s’est rapidement révélé structurellement déficitaire, et beaucoup plus que prévu. Au 31 décembre 2023 les résultats nets cumulés s’élevaient à -20.5M€, soit un écart défavorable de 13.7M€ par rapport au résultat net cumulé prévisionnel. Pour que tout le monde ne soit pas perdant dans cette affaire, nous sommes contraints aujourd’hui de siffler la fin du match, de mettre un terme au contrat qui nous lie à SBA, et de reprendre la gestion du stade en régie. Le Matmut Atlantique devait être un levier de développement et de rayonnement pour Bordeaux et la Métropole. Soyez assurés que Bordeaux a su trouver depuis lors d’autres sources de rayonnement. Malheureusement, si le futur-ex Matmut a su s’imposer, c’est surtout comme un fardeau financier, et est un exemple des effets délétères des investissements hasardeux, et des limites de PPP. Mais l’heure ne doit pas être au défaitisme. On ne va pas refaire le match, et il nous faut envisager avec confiance l’avenir. La procédure de conciliation a déjà permis de dégager un certain nombre de points positifs comme le fait de ne pas avoir d’indemnités à verser à SBA. Je suis également satisfait que le passage en régie nous permette de garder les salariés et de préserver les emplois. Charge à nous maintenant de chercher à accueillir de nouveaux événements sportifs et musicaux dans les mois à venir. Nous gardons tous aussi l’espoir qu’un jour la situation des Girondins s’améliore et que ce club mythique retrouve la place qu’il mérite. Je rêve de ne plus l’appeler le trop grand stade, et j’espère un voisinage dynamique, vivant, habité, qui lui manque aujourd’hui. C’est plus largement tout le quartier du Lac, et je pense que notre projet est ambitieux, celui de la refonte du Parc des Expositions, qui aidera notre grand stade à prendre enfin racine ».

    Retranscription Girondins4Ever