Alain Giresse : “La greffe a mieux pris à Nantes. À Bordeaux, les supporters ont du mal à se retrouver au Matmut, même si les résultats ne facilitent pas la tâche”

Pour Ouest-France, l’ancien meneur de jeu des Girondins de Bordeaux, Alain Giresse, s’est exprimé sur l’ancien stade et le nouveau stade du FC Nantes, à savoir le stade Marcel-Saupin et la Beaujoire. Il fit un rapprochement avec le Stade Lescure et le Stade Bordeaux Atlantique du Lac.
“C’est un peu comme Lescure et le Matmut. Les racines du FC Nantes, c’est Marcel-Saupin, celles des Girondins de Bordeaux, c’est Lescure – Chaban-Delmas. J’ai quand même l’impression que la greffe a mieux pris à Nantes. À Bordeaux, les supporters ont du mal à se retrouver au Matmut, même si les résultats ne facilitent pas la tâche. À Nantes, quand je vois l’ambiance qui règne à la Beaujoire, je me dis que la transition a été réussie, le passage de témoin s’est fait naturellement”.
Puis, il se remémora son meilleur souvenir à la Beaujoire.
“Ce stade a été inauguré à l’occasion de l’Euro 1984. Lors de cette compétition, on joue la Belgique à la Beaujoire et on gagne 5-0 (16 juin 1984). C’est le match au cours duquel vous ne rencontrez aucun problème, aucune complication. Tout roule, tout glisse. Ce jour-là, c’était le football à l’état pur et c’est à Nantes que ça s’est passé. Vous allez me parler du France-Allemagne à Séville (1982) ou France-Brésil à Guadalajara (1986) et je vous répondrai que ce sont aussi des références par rapport à la tension, la valeur émotionnelle. C’était difficile. Mais si vous me demandez si on a souffert sur le match France-Belgique, je vous dis : « Pardon ? Non, ne me parlez pas de souffrance sur ce match-là. Il n’y a rien, zéro. » Il y avait une vraie qualité de jeu. C’est assez rare dans une carrière, d’autant plus en équipe de France, de pouvoir jouer un match comme ça. Ce match, on s’en délecte”.