[Anniversaires] Passés par les Girondins, Gernot Rohr et Johaneko Louis-Jean fêtent leurs anniversaires ce 28 Juin

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de deux anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Gernot Rohr et Johaneko Louis-Jean. Gernot fête ses 72 ans et Johaneko ses 21 ans ce 28 Juin. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Actuellement Gernot est sélectionneur du Bénin et Johaneko évolue avec la réserve de Bilbao (D3 espagnole). A noter que Yvon Fortunel aurait également fêté son anniversaire.
Gernot Rohr
- Gernot Rohr, défenseur central, au club entre 1977 et 1989, 436 matchs et 14 buts, puis entraîneur entre 1990 et 1996, 78 matchs
Défenseur intransigeant, Gernot Rohr était un joueur sérieux, agressif, provocateur et très intelligent. Spécialiste du marquage individuel de l’avant-centre ou du meneur de jeu adverse, il ne lâchait rien. Malgré un gabarit somme toute modeste, il inspirait la crainte chez ses adversaires. Aux côtés de Girard, Specht ou Domenech, Bordeaux pouvait voyager sereinement. Sa polyvalence était très précieuse pour ses entraîneurs : il joua à tous les postes défensifs de l’équipe.
Né à Mannheim, Gernot Rohr commença sa carrière dans sa ville natale, avant d’effectuer un passage au Bayern Munich (1972-1974). Fils d’un professeur de français, il tomba amoureux du Bassin d’Arcachon à l’occasion d’un stage franco-allemand qu’il effectua à Soulac-sur-Mer. Après l’échec du recrutement de Blankenburg, libéro de l’Ajax Amsterdam, Didier Couécou, directeur sportif bordelais, se tourna vers ce joueur qu’ il avait repéré aux Kickers Offenbach.
En 1977, il signa aux Girondins de Bordeaux pour remplacer José Lopez. Il trouva très rapidement ses marques dans l’effectif bordelais. Avant l’arrivée de Claude Bez à la tête du club, et le retour de l’ambition, il appartint aux équipes de la fin des années 70 qui luttaient pour se sauver. Chaque saison, il savait se rendre indispensable, alignant un nombre important de titularisations. Quand Bordeaux changea de dimension, les spécialistes pensaient que le joueur allemand finirait par s’installer sur le banc de touche. Malgré les arrivées de joueurs du calibre de Trésor, Specht, Battiston, Girard, Tusseau ou Tigana, Gernot Rohr conserva toute la confiance d’Aimé Jacquet. En 1982, il obtint la nationalité française.
Partie intégrante du grand Bordeaux des années 80, il se construisit un beau palmarès : 3 titres de champion de France, 2 Coupes de France et 2 demi-finales de Coupe d’Europe. Il était aussi l’exécuteur des basses œuvres (cf. marquage de Platini en Coupe d’Europe 1985) quand, par exemple, en avril 1987 lors d’un Bordeaux-Marseille, il fut le joueur chargé du marquage viril sur Alain Giresse, passé à l’ennemi quelques mois plus tôt.
Ses deux dernières saisons de joueur à Bordeaux le virent fréquenter beaucoup plus souvent le banc de touche. À 36 ans, il raccrocha les crampons en ayant connu qu’un seul club en France. Cette fidélité le fait rentrer de plein pied dans l’histoire des Girondins, où il apparaît comme l’homme de confiance de Bez (parrain de son fils).
Après sa carrière de joueur, il resta au sein du club dans diverses fonctions : éducateur dans les stages Cap Girondins, directeur sportif, responsable du centre de formation.
Mais ce furent surtout ses trois expériences sur le banc qui restent dans les mémoires. De août à septembre 1990, il assura l’intérim entre le renvoi de Goethals et l’arrivée de Gili. Plus marquant fut son passage sur le banc lors de la saison 1991-1992 quand il ramena les Girondins en D1 après leur relégation administrative en D2. Enfin, sa période la plus brillante fut de février à mai 1996 quand, reprenant le flambeau de Slavo Muslin, il conduisit les marine et blanc en finale de la Coupe de l’UEFA. Un vrai serviteur du club…
Le 1er juillet 1998, ce fut Jean-Didier Lange qui lui signifia de quitter une institution qu’il servit durant 21 ans. Il devint par la suite manager général de l’Eintracht Francfort, avant de s’asseoir sur les bancs de Créteil, Nice, Young Boys de Berne, Ajaccio, Etoile du Sahel, Nantes puis différentes sélections africaines (Gabon, Niger, Burkina Faso, Nigeria).
Un fidèle serviteur du football bordelais
Depuis 1977 et son arrivée aux Girondins, Gernot Rohr eut comme principale ambition de rendre service, jamais celle de se mettre en avant… autant comme joueur que comme entraîneur.
Homme de confiance d’Aimé Jacquet, chargé des missions délicates, il affirmait : “Je suis un professionnel. Je bosse, avec sérieux“. Avec humilité et sans états d’âmes aurait-il pu ajouter à chacun des intérims que la direction bordelaise lui confia.
“Je n’ai jamais eu peur de me sacrifier pour la collectivité. C’est dans ma nature, dans ma culture. Mon action n’a pas toujours été appréciée à sa juste valeur. En France, on préfère les artistes...” se confiait-il en 1996, à son 3ème retour sur le banc bordelais.
Et de conclure : “Je suis sûrement l’entraîneur le moins bien payé de D1. Je m’en fiche ! Je n’ai jamais couru après le fric. En 1989, lors de ma dernière saison, je gagnais 56 000 F par mois alors que certains dans l’effectif touchaient presque dix fois plus. J’ai toujours été l’un des moins bien payés. Pourtant, j’étais content et aujourd’hui je dispose de tout ce que je rêvais...”
Johaneko Louis-Jean
- Johaneko Louis-Jean, latéral droit, au club entre 2019 et 2024, 10 matchs
Athlète très complet, ancien attaquant très rapide, Johaneko Louis-Jean est également intelligent dans le jeu. Mais il doit progresser techniquement, notamment sur sa première touche de balle, pour passer un palier.
Originaire de Bayonne, Johaneko Louis-Jean commença à jouer au football au Labenne OSC dès l’âge de 6 ans. Puis il rejoignit les rangs de l’Aviron Bayonnais à 10 ans. Ses prestations en attaque ne restèrent pas inaperçues et il fut sélectionné au sein de la Ligue Nouvelle-Aquitaine.
Intégré au Pôle espoirs de Talence, il signa aux Girondins durant l’été 2019. Replacé en défense pour espérer franchir le cap du professionnalisme, le jeune Basque débuta en Coupe de France face à Brest, en janvier 2022, profitant des nombreuses blessures ou cas de Covid en équipe première.
Sélectionné en équipe de France U18 puis U19, il connut même la joie de découvrir la L1 lors de l’ultime match de la cauchemardesque saison 2021-2022. En Ligue 2, il n’eut pas réellement sa chance puisqu’il ne disputa que 8 rencontres.
Prêté lors de la saison 2023-2024 au CD Lugo, club espagnol de 3ème division, il joua plus régulièrement qu’à Bordeaux.
De retour aux Girondins durant l’été 2024, il assista impuissant à la dégringolade de son club formateur. A la recherche d’une solution pour poursuivre sa jeune carrière professionnelle, il trouva un point de chute de l’autre côté de la frontière et intégra la réserve de l’Athletic Bilbao. Suivi depuis des années par le club espagnol, du fait de sa proximité avec le Pays Basque, il signa pour deux saisons avec une option de deux autres années.
Un message d’adieu
Après seulement 10 matches avec les professionnels bordelais, Johaneko Louis-Jean dut refermer son histoire avec les Girondins après la perte du statut professionnel.
Il publia sur les réseaux sociaux un message d’adieu, une fois sa signature à l’Athletic Bilbao acquise :
“Chers supporters et membres des Girondins de Bordeaux,
C’est avec émotion que je vous écris alors que je m’apprête à débuter un nouveau chapitre de ma carrière. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour votre soutien indéfectible et votre passion, qui m’ont toujours inspiré.
Je remercie également les les Girondins pour la confiance qu’il m’a accordée. J’ai beaucoup appris ici et je suis fier d’avoir porté ce maillot.
Je pars pour un nouveau défi, je n’oublierai jamais les moments passés ici et je resterai un fervent supporter des Girondins. Merci pour tout et à bientôt”
Yvon Fortunel
- Yvon Fortunel 28/06/1923-23/02/1990, défenseur central, au club entre 1943 et 1947, 94 matchs et 1 but
Arrière central sûr et clairvoyant dans son placement et dans son utilisation du ballon, Yvan Fortunel était surtout un défenseur très athlétique.
Défenseur central venu de Bergerac, Yvon Fortunel fut découvert en Dordogne par l’ancien gardien du CA Paris-Charenton, Weinstock.
Il joua jusqu’en 1947 avec les Girondins. L’entraîneur anglais Bunyan le fit même jouer au poste de milieu défensif. Solide et puissant, il préférait néanmoins évoluer en charnière centrale avec Normand ou Persillon.
Il poursuivit ensuite sa carrière à Toulouse, puis à Cannes, avant de devenir entraîneur-joueur de Bergerac en 1957. En Dordogne, il fit passer le club de Promotion d’Honneur au CFA, où Bergerac disputa à deux reprises les poules finales.