Steve Shamal : “Avec Robin Maulun, on avait signé un contrat stagiaire pro, alors qu’avec ce qu’on avait fait sur le terrain on aurait dû signer Elite, et après on aurait été pros”

    Dans le Money Time Cast, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Steve Shamal, a répondu à la question de savoir ce qu’il aurait changé lors de son passage au centre de formation bordelais.

    « Je pense que c’est ma signature avec un agent. Maintenant, je comprends le football, je sais comment ça marche, même si on en apprend toujours. Mais à ce moment-là, le club m’a mis un agent qui était bien avec eux. Donc il allait avantager le club, et pas le joueur… Avec un ami, on avait signé un contrat stagiaire pro. Alors qu’avec ce qu’on avait fait sur le terrain et les Equipes de France, on aurait dû signer Elite, et après on aurait été pros. Au final, ils nous ont proposé un contrat stagiaire avant tout le monde. On avait 17 ans, on touchait 1500€, alors que tout le monde au centre touchait 600€… Après, je ne le regrette pas, mais sur le coup… »

    Cet ami c’est Robin Maulun. Et évidemment aujourd’hui il garde encore des contacts avec ses anciens partenaires bordelais.

    « Mais franchement, c’était bien, j’ai kiffé, c’était inoubliable. Mais c’était de très belles années. On est encore en contact avec les joueurs de ma génération : Robin Maulun, Bryan Alceus, Jordan Blaise… j’ai fait beaucoup de clubs par la suite, donc on passe en coup de vent et on ne garde pas forcément contact avec tout le monde, mais eux oui ».

    Puis il se remémora son départ du Club au Scapulaire, et les premiers mois de galère après ça.

    « En gros, ils m’ont proposé encore un contrat amateur d’un an. Cela faisait sept ans que j’étais là… Ils me voyaient comme un enfant du club, je voulais voir autre chose… Franchement, quand je suis parti, j’ai pleuré, ça m’a fait mal. J’étais destiné à jouer avec les pros, mais à la fin je suis sorti par la petite porte. Mais c’est mon histoire, c’est mon destin. Ça m’a fait mal, parce qu’avec tout le temps que j’ai passé là-bas, tous les sacrifices que j’ai faits, toutes les choses que j’ai vécues. C’est un peu dur, mais c’est la vie d’un footballeur […] Je rentre chez moi à Paris, à Créteil, en juin. Jusqu’en septembre je n’ai pas de club. Je dois aller au Portugal. Mon agent me dit qu’il a trouvé un club, qui est en affiliation avec Braga, Benfica… C’est mon style de jeu. On arrive, je fais un repas avec mes potes, je dois signer pro etc… On arrive un jour avant ça, et il me dit ‘Steve, ça a changé, on va à Vitoria Guimaraes’. Donc je prends l’avion direction Porto. Un mec vient nous récupérer, on va à l’hôtel. On attend. On reste un jour, deux jours, trois jours… On se demande ce qui se passe, l’agent nous dit de ne pas nous inquiéter, qu’il y a des problèmes au club. Nous, on va visiter Porto, on va à la mer, on essaye de faire passer le temps… Alors qu’on était arrivés le lundi, le vendredi on va au club… On est avec nos grosses valises puisqu’on se dit qu’on va signer. Mais en gros, on n’était pas prévus, ils sont surpris de nous voir… On apprend qu’au final on est avec la D2. Puis, on s’entraine, difficile car pas de prépa. On dort chez des mecs, dans un appart bancal… Bref, c’est compliqué. Le lendemain, on s’entraine, on était 33. Cela veut dire qu’on était onze contre onze, et il y avait sept mecs qui attendaient en faisant un spécifique […] Deux jours plus tard, on vient nous chercher parce qu’il y a des problèmes au club. On nous dit qu’il faut rentrer en France, sans trop d’explications. On est rentrés, on n’a jamais su pourquoi. Au final, l’agent me disait que j’allais signer pro à Troyes, au Torino, etc… J’avais une totale confiance en lui, il m’a toujours trouvé des trucs, mais je savais qu’il y avait des choses qu’il ne me disait pas, qu’il me cachait. Au final, je me retrouve chez moi… Et puis un jour, il y a Auxerre pour faire un essai ».

    Retranscription Girondins4Ever