Gérard Lopez : “La seule solution est une restructuration complète, comme à Bordeaux”

Un peu comme le Royal Excel Mouscron, Boavista – bien qu’ayant un caractère hautement plus historique – est arrivé auprès de Gérard Lopez afin de faire transiter des joueurs, lorsqu’il était à la tête du LOSC. Une sorte de multipropriété, mais qui avait surtout pour but de faire grandir des joueurs et les acclimater à l’Europe, afin de les amener à Lille dans les meilleures dispositions (stratégie de trading). Gérard Lopez n’a jamais nié cette stratégie et encore récemment, dans la presse et Auto Hebdo, a expliqué croire “fermement au modèle basé sur la formation et la vente de joueurs” et qu’avec “l’effondrement des droits TV, ce sera vital”.
Pour Record, il s’exprima sur la situation de Boavista, qui entrait dans ce cadre, mais aussi de celui de clubs en difficultés financière et qu’il fallait “sauver” ou reprendre.
“C’est très difficile à accepter. Lorsque nous avons décidé d’investir dans le sport, il y a longtemps, nous avons décidé de reprendre des organisations en difficulté, qui étaient techniquement en faillite. Nous avons repris des clubs qui avaient d’énormes problèmes et des dettes, en essayant d’appliquer une logique commerciale. La vérité est que le chemin pour « nettoyer » ces situations est beaucoup plus complexe et plus long que dans une entreprise « normale ». Il y a l’incertitude des résultats, la passion, la politique liée aux egos et beaucoup d’autres variables. Boavista était l’un de ces clubs en difficulté, avec plus de 150 millions d’euros de dettes. Il a été racheté dans le cadre du projet LOSC, pour accueillir des joueurs sud-américains et autres. C’était comme si on ramait à contre-courant, mais le club est tellement grand que nous voulions tout faire pour le sauver”.
Aujourd’hui dans les divisions amateures, Boavista doit être reconstruit. Gérard Lopez estime qu’il y a un parallèle à ce niveau avec les Girondins de Bordeaux, celui de pouvoir recommencer à zéro.
“La seule solution est une restructuration complète, comme à Bordeaux. Les gens n’aiment pas ça, mais après des dizaines de millions investis, il faut se rendre compte qu’il faut changer les choses, repartir de zéro. Je suis détesté pour ces décisions, mais je suis réaliste. Des erreurs ont été commises, il y en a toujours, mais ça ne peut pas continuer comme ça. Boavista est un grand club qui mérite d’être reconstruit et de retrouver sa crédibilité. Et je suis convaincu que nous y parviendrons […] Je veux que cela réussisse, avec ou sans moi. Mais j’aime le football, alors si je peux, je l’aiderai à se relever”.