[Anniversaires] Passés par les Girondins, Christian Delachet, Jean-Claude Darcheville, Didier Couécou et Hugo Vieira fêtent leurs anniversaires ce 25 Juillet. Santiago Urtizberea l’aurait aussi fêté

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de quatre anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Christian Delachet, Jean-Claude Darcheville, Didier Couécou et Hugo Vieira. Christian fête ses 76 ans, Jean-Claude ses 50 ans, Didier ses 81 ans et Hugo ses 37 ans ce 25 Juillet. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Actuellement Jean-Claude est sélectionneur de la Guyane. A noter que Santiago Urtizberea aurait également fêté son anniversaire.

    Christian Delachet

    • Christian Delachet, gardien, au club entre 1978 et 1987, 198 matchs et 219 buts encaissés

    Gardien au gabarit atypique, Christian Delachet possédait une détente verticale et horizontale assez exceptionnelle. S’il était un peu juste sur les sorties aériennes, il mettait en avant son sens du placement, son anticipation, ses réflexes. Il disposait surtout d’un mental à toutes épreuves, usant chacun des gardiens que Bez et Jacquet lui mirent dans les pattes (Pantelic, Ruffier). Seul Dropsy parvint à s’imposer.

    Fils de Jacques, gardien de but de classe de l’OM, Christian Delachet fut formé au Stade Français, avec qui il fut finaliste de la Coupe Gambardella en 1967. Bachelier, il essaya de suivre les cours à la faculté de médecine tout en jouant comme amateur à l’Olympique de Marseille. Il décrocha finalement un DEUG de psychologie, puis continua à jouer en amateurs à Caen puis à Gueugnon (entrecoupée par une parenthèse en pro à Monaco). Ce fut à Valenciennes qu’il embrassa définitivement la carrière de footballeur professionnel.

    Fort de plus de 200 matches professionnels et d’un sacre comme meilleur joueur français au classement des étoiles de France-Football, en fin de contrat dans le Nord, il signa aux Girondins durant l’été 1978.  Un contrat de 4 ans avec une clause spéciale prévoyant que s’il n’était pas titulaire la première année, il pourrait être prêté à un autre club. Sa venue signifia clairement à Philippe Bergeroo qu’il pouvait se chercher un nouveau club. Le grand gardien d’origine basque partit alors au LOSC.

    Quant à Christian Delachet, il devint titulaire indiscutable sous la conduite de Luis Carniglia (38 matches) et accompagna la montée en puissance sur la scène nationale du Bordeaux de Claude Bez.

    Mais ce dernier, désireux de recruter des joueurs de haut calibre, fit signer en 1981 le gardien de la sélection yougoslave, Dragan Pantelic. Promis à un poste de doublure, Christian Delachet, à qui il ne restait qu’une année de contrat, signa un nouveau de bail de 3 ans avec Bordeaux. Cet accord prévoyait une clause de départ à la fin de chaque saison, mais également une reconversion au sein des Girondins à l’issue de sa carrière. Devenu capitaine de l’équipe de D3, il profita de la lourde suspension d’un an du Yougoslave pour revenir en grâce.

    Cependant, Aimé Jacquet ne comptait pas trop sur Delachet et lui mit dans les pattes Richard Ruffier, durant l’été 1982. Après un passage à vide du jeune espoir, Delachet ressortit du banc et ne quitta plus la cage bordelaise. Au terme d’une saison 1983-1984 pleine et exemplaire, il fut le gardien titulaire de l’équipe championne de France, étant le seul élément de l’effectif à disputer les 38 rencontres. Mais les dirigeants bordelais, désireux de franchir un nouveau cap, décidèrent de lui trouver un successeur. Un nouveau concurrent débarqua en Gironde en la personne du gardien international, Dominique Dropsy.

    Cette fois-ci, Delachet fut condamné à rester sur le banc jusqu’à la fin de sa carrière, en juin 1987, l’ancien gardien strasbourgeois ne lui laissant aucune miette.

    Il intégra un temps le centre de formation des Girondins mais la réorganisation du club par Jean-Didier Lange en 1991 lui fut fatale.

    Delachet, l’anti-Bergeroo

    1,72 m pour Delachet, 1,91 m pour Bergeroo : un rapide coup d’oeil sur la morphologie des deux hommes suffit pour comprendre ce qui les séparait…

    Espoir du football français au poste de gardien de but, Philippe Bergeroo fut très surpris de voir débarquer en juin 1978 le gardien de Valenciennes, Christian Delachet.

    Les premiers entraînements confirmèrent les doutes du Basque. Delachet allait occuper le poste de titulaire. Le nouvel entraîneur Carniglia ne le cachait pas. Mais le Grand s’accrocha, ne baissa pas les bras et redoubla d’effort aux entraînements.

    Rien n’y fit… Delachet était le titulaire. Alors, la mort dans l’âme, Philippe Bergeroo chercha un nouveau club. Il signa le 30 août au Lille OSC.

    Durant les premières semaines, les supporters bordelais en voulaient clairement à Delachet d’avoir poussé vers la sortie un joueur formé au club. Mais cela ne dura pas…

    Jean-Claude Darcheville

     

    • Jean-Claude Darcheville, avant-centre, au club entre 2002 et 2007, 166 matchs et 49 buts

    Attaquant très puissant, Jean-Claude Darcheville fut surnommé par ses coéquipiers « Gronaldo », en référence au Brésilien Ronaldo. Comme la star brésilienne, il disposait d’une vitesse exceptionnelle mais… jouait souvent en surpoids.

    Originaire de Guyane, Jean-Claude Darcheville débuta le football dans le petit club de l’US Sinnamary. Remarqué sur le tard par les recruteurs bretons, il ne débarqua en métropole qu’à l’âge de 19 ans, du côté de Rennes. Prêté à Nottingham Forest pour gagner du temps de jeu, il revint en France, à Lorient, après la relégation du club anglais.

    Supporter du club aquitain durant son enfance, il signa en 2002 aux Girondins accompagné par Pascal Feindouno, de retour de prêt à Bordeaux, après une belle saison en Bretagne, ponctuée par une victoire en Coupe de France et une finale perdue en Coupe de la Ligue face aux Girondins…

    En arrivant en Gironde, il dut se faire une place au sein de l’armada offensive qui comprenait des joueurs comme Savio, Dugarry, Pauleta. Il fut souvent aligné sur le flanc droit de l’attaque, à contre-emploi. Sa première saison fut correcte puisqu’il marqua à 18 reprises (toutes compétitions confondues).

    La suite de sa carrière bordelaise fut perturbée par des blessures à répétition durant deux ans (rupture des ligaments croisés du genou). Il fallut attendre la saison 2005-2006 pour que Jean-Claude Darcheville retrouva son jeu explosif et instinctif. Bordeaux termina 2ème du championnat et retourna en Ligue des champions. En 2007, il remporta la Coupe de la Ligue sous la direction de Ricardo.

    Après 5 années passées en Gironde, Darcheville (32 ans) décida de tenter une aventure à l’étranger et de signer un dernier bon contrat aux Glasgow Rangers, club qu’il avait refusé de rejoindre la saison précédente.

    En janvier 2009, il revint effectuer une pige de 6 mois du côté de Valenciennes. Il continua ensuite sa carrière du côté du FC Nantes (2009-2010), puis du club grec de l’AO Kavala avant de retourner en septembre 2011 en Guyanne (US Sinnamary puis AJ Saint-Georges). En janvier 2014, à près de 39 ans, il raccrocha définitivement les crampons…

    Son départ aux Rangers

    Après cinq années passées aux Girondins, Jean-Claude Darcheville quitta le club un peu contrarié, en 2007. Âgé de 32 ans, il estimait mériter un nouveau contrat de 2 ans. Les dirigeants bordelais, quant à eux, ne lui proposaient qu’un nouveau bail d’un an.

    Aussi, le Guyanais répondit favorablement aux avances des clubs britanniques qui le suivaient depuis plusieurs années. Il choisit de rejoindre les Glasgow Rangers plutôt qu’Everton.

    Il parapha un contrat de 2 ans avec une augmentation salariale de 60 % par rapport à ses émoluments girondins.

    Didier Couécou

    • Didier Couécou, avant-centre, au club entre 1962 et 1969 puis entre 1974 et 1976, 227 matchs et 89 buts, entraîneur entre 1988 et 1989, 15 matchs

    Ancien milieu de terrain reconverti attaquant par Artigas, Didier Couécou fut aligné sur l’aile droite avant de devenir avant-centre. Il était doté d’un excellent jeu de tête malgré une taille moyenne. Rugueux, teigneux, sanguin, il était bien connu de la Commission de Discipline.

    6ème d’une famille de 8 enfants dont le père était courtier en vins, formé au SBUC, Didier Couécou fut repéré par Jean-Pierre Bakrim et prit naturellement une licence aux Girondins de Bordeaux. Au sein des équipes de jeunes, il gravit tous les échelons. Salvador Artigas, entraîneur de l’équipe première, l’intégra au groupe professionnel au début de la saison 1962-1963. Il débuta en Première division à 17 ans et demi mais dut attendre la saison suivante pour s’immiscer davantage dans le onze type des Girondins. Décisif lors de la demi-finale de coupe de France 1964, il fut très déçu de ne pas prendre part à la finale perdue face à Lyon, laissant Karouga Keita occuper une place de titulaire en attaque. Cette sanction infligée par Salvator Artigas était due à son non-respect de la promesse de ne jouer qu’un seul match lors d’un tournoi disputé avec France Amateurs. Ce fut un de ses plus mauvais souvenirs de footballeur… Il connut d’ailleurs de fréquents problèmes avec ses différents entraîneurs (hormis Mario Zatelli à l’OM).

    Puis vinrent ses plus belles années avec Bordeaux entre 1965 et 1969, marquées par trois places de vice-champion, trois finales de coupe de France et une place dans le groupe français appelé à disputer la coupe du Monde 1966. Aux côtés de De Bourgoing et de Robuschi, ils constituaient un trio magnifique.

    Mais après une nouvelle défaite en finale de la Coupe de France en 1969 (lors de laquelle il fut douzième homme), il décida de quitter son club de toujours pour tenter une nouvelle aventure à Marseille. Souvent relégué sur le banc des remplaçants, il demanda en novembre à être prêté à Nice. Avec les Aiglons, il devint champion de France de D2 puis retourna sur la Canebière jusqu’en 1972. Assuré d’une place de titulaire au poste d’avant-centre, il rejoignit Nantes (où il fut champion de France), puis un retour à Marseille pour finir la saison 1973-1974. Mais ce retour ne se passa pas bien du tout…

    Aussi, durant l’été 1974, il revint à Bordeaux pour aider le club à se stabiliser en Première division. Il retrouva un effectif totalement bouleversé avec de jeunes éléments très prometteurs comme Bergeroo ou Giresse. Les résultats ne furent pas brillants mais Couécou continuait à empiler les buts. En 1975-1976, une grave blessure l’empêcha de beaucoup jouer et le poussa à mettre un terme à sa carrière professionnelle, en 1976, à 32 ans.

    Jean Roureau, président des Girondins, lui proposa alors le poste de directeur sportif. A ses côtés, Didier Couécou découvrit les différentes facettes de cette fonction. Mais ce fut sous la présidence de Claude Bez qu’il prit réellement la dimension du poste. Il était au courant de tout ce qu’il se passait au club et prit une part essentielle dans la construction d’un effectif constellé de stars.

    Impulsif, caustique, dur en affaires, il n’était pas très apprécié des joueurs, n’hésitant pas à fustiger leur comportement à la moindre déconvenue. Il remporta de grands succès avant d’assister à la chute de l’édifice bordelais. En février 1989, Claude Bez le contraignit à prendre les rênes de l’équipe en lieu et place d’Aimé Jacquet, limogé, pour sauver ce qui pouvait encore l’être… Mais il se rendit compte que le poste d’entraîneur n’était pas pour lui. En effet, un soir de défaite à Monaco, il n’hésita pas à qualifier ses joueurs “de footballeurs en tutu, tout juste bon à jeter à la Garonne“… Après 63 jours de prison en 1991, il conserva un rôle de manager général, et participa à la remontée en D1. A l’issue de la saison 1991-1992, il quitta définitivement les Girondins.

    Il s’occupa dès lors de ses 10 hectares de vignobles qu’il possédait à Sainte-Foy-la-Grande. Mais, après une longue parenthèse de 7 ans loin du football, il réapparut, lors de la saison 1998-1999, au Toulouse FC comme directeur sportif, durant quelques mois. Condamné dans le procès des Girondins, il coula par la suite une retraite paisible au Pays Basque.

    So british !

    De tous les pays d’Europe parcourus durant sa carrière de joueur puis de directeur sportif, Didier Couécou éprouvait une fascination pour les îles britanniques.

    Ce ne fut qu’un pur hasard mais l’attaquant bordelais eut l’honneur d’appartenir au groupe France parti disputer la Coupe du monde 1966 en Angleterre. S’il ne disputa aucun match de cette compétition, il en revint avec des souvenirs impérissables des stades anglais.

    Joueur, il n’aurait pas fait tache au sein d’une équipe britannique. Batailleur, gagneur, il appréciait également les ambiances de troisième mi-temps et avait un goût affirmé pour les sorties nocturnes d’après-match. Excellent joueur de tête malgré un gabarit moyen, il n’hésitait pas à s’engager dans les duels.

    Directeur sportif, il voulut, avec le président Bez, développer un “Esprit club” au sein des Girondins, inspiré directement du modèle britannique. Habillé avec beaucoup d’élégance, il prenait également du temps sur ses jours de repos pour jouer au golf. Il lui arrivait parfois de se rendre sur de beaux parcours écossais.

    Après des contacts sans lendemains avec des joueurs comme Ian Rush ou Ryan Giggs, il parvint enfin, en 1988, à faire signer un joueur britannique de premier plan, en la personne de Clive Allen, le buteur de Tottenham. Il était le prototype du joueur qu’aimait Couécou. Malheureusement son passage à Bordeaux ne fut pas une franche réussite. Mais la venue du Danois Jesper Olsen en provenance de Manchester United confirma ce goût prononcé du directeur sportif pour l’Angleterre.

    Un teigneux

    Philippe Fargeon raconte une anecdote très éclairante sur le caractère de Didier Couécou : “Boli avait essayé de m’attraper pendant tout le match… J’avais tenté en vain de lui mettre une  bonne semelle à la fin. Au retour, Didier Couécou part  en courant dans le tunnel de Lescure, balance un coup de pied à Boli, revient toujours en courant vers moi et me dit : “Tu vois, ce n’est pas difficile de mettre un coup à Boli !

    (extrait de “100 Girondins” de Julien Bée, 2022)

    Hugo Vieira

    Hugo Vieira (football, 1988) — Wikipédia

     

    • Hugo Vieira, avant-centre, au club entre 2006 et 2007, réserve

    Santiago Urtizberea

    Source @girondins.com

     

    • Santiago Urtizberea 25/07/1909-18/01/1985, avant-centre, au club entre 1936 et 1948, 15 matchs et 119 buts, coach entre 1942 et 1943 puis entre 1956 et 1957, 16 matchs

    Attaquant doué, Santiago Urtizberea était très efficace devant le but adverse. Surnommé « el tanque » en raison de son gabarit, il possédait un vrai sens de l’anticipation, une frappe de balle puissante et un jeu de tête impressionnant. Il pouvait parfois apparaître comme un joueur lourd, mais il n’en était rien !

    Nom mythique, Santiago Urtizberea est un joueur primordial dans l’histoire des Girondins de Bordeaux. Contraint de fuir à cause des bombardements incessants durant la guerre civile espagnole, l’ancien vainqueur de la Coupe d’Espagne 1927, à seulement 18 ans, choisit Bordeaux pour se réfugier.

    Accompagné d’autres Espagnols (Mancisidor, Mateo,…), il rejoignit une équipe déjà composée de joueurs locaux très talentueux (Gérard, Catherineau,…) et remporta un premier titre de champion de France « Amateurs » en 1936-1937. Cette victoire lors du Challenge Jules-Rimet fut le début de la légende d’Urtizberea. Engagés en D2, les Girondins connurent une ascension fulgurante, sous la houlette d’un autre Espagnol, Benito Diaz.

    Durant la Seconde guerre mondiale, ils remportèrent la finale de la zone Sud face à Nice. Mais ce fut en Coupe de France que Urtizberea, qui empilait les buts, et ses coéquipiers brillèrent grâce à un jeu qualifié « d’anglais », solide, physique, puissant. Ils gagnèrent contre Fives la première Coupe de France du club en 1941. Malgré les sollicitations de clubs parisiens, Urtiz resta fidèle aux Girondins. Durant 9 saisons professionnelles, il marqua 115 buts (6ème buteur de l’histoire du club).

    Au printemps 1943, Urtizberea prit la suite d’Eugène Stern, licencié, et assura le double rôle, d’entraîneur-joueur. Il emmena son équipe en finale de la Coupe de France en 1943, soldée par une défaite face à l’Olympique de Marseille. Avec sa formation, ils raflèrent le titre de champion de France « Amateurs » en 1944.

    Après la Libération, André Gérard devint entraîneur des Girondins à sa place. Urtiz joua de moins en moins, sortant du banc de temps en temps pour claquer son petit but. Il disputa son dernier match contre Valenciennes en novembre 1948.

    Mais, il écrivit un dernier chapitre de son histoire avec les Girondins quand, en avril 1957, il assura un intérim au poste d’entraîneur, entre André Gérard et Camille Libar, une pige durant laquelle il conduisit son équipe en 1/2 finale de la Coupe de France.

    Un véritable serviteur du club

    Venu d’Espagne en 1937, Santiago Urtizberea s’intégra merveilleusement à la cité bordelaise.

    A la pointe de l’attaque, il fut un buteur redouté et redoutable. Il occupa également à 2 reprises le poste d’entraîneur de l’équipe première :

    – de janvier à septembre 1943

    – d’avril à mai 1957

    Mais après sa carrière, il fut surtout reconnu comme l’entraîneur emblématique de l’équipe du CFA, de 1946 à 1963. Il lui arrivait encore, malgré son embonpoint, de rechausser les crampons pour aider son équipe, même après 40 ans…

    Educateur du club par la suite, il occupa également les fonctions d’intendant…

    Un amoureux des Girondins !