Patrick Guillou : “Je suis sûr que si je le revois aujourd’hui, il ne me remerciera jamais assez… Même chose pour Frédéric Guilbert”

    Pour SNA le podcast, Patrick Guillou, l’ancien entraineur adjoint de Willy Sagnol aux Girondins de Bordeaux, a expliqué comment il avait appréhendé en Gironde son poste.

    « Il y a une forme de filtre, c’est-à-dire que quand tu es adjoint, tu catégorises les informations que tu vas récupérer des joueurs, par ordre de priorité. Est-ce que ça va faciliter le choix du coach, ou non, dans sa prise de décision. Il ne faut pas penser que l’entraineur arrive, il donne son onze, et c’est tout. Quotidiennement, il a une cinquantaine de choses à régler, dont le grand public ne se rend même pas compte. Si tu lui apportes en plus des choses qui vont le perturber dans l’étendue de ses choix… La question est donc de savoir si l’information donnée va rendre l’équipe plus ou moins performante pour le week-end… Est-ce que si je charge en plus mon entraineur principal de cette information, ça va plus ou moins le perturber, ou est-ce que ça a de l’importance tout simplement… C’est pour ça que la courroie de transmission existe, mais moi je me fixais des filtres pour ne pas polluer la prise de décision de Willy Sagnol. C’est ça le rôle d’un adjoint. J’attachais beaucoup d’importance aux joueurs, à partir du 13ème, 14ème, 15ème… Ceux qui éventuellement peuvent cristalliser un foyer de tensions, ce ne sont pas les onze qui débutent, ce sont ceux qui ne jouent pas. Je m’attardais plus sur ces joueurs-là, à comprendre les injustices qu’ils peuvent éventuellement ressentir… Et aussi avec des joueurs avec lesquels tu crées un autre lien »

    Par exemple ?

    « Spontanément, à Bordeaux, il y avait l’attaquant Isaac Kiese Thelin, qui ne jouait pas bien. Il n’était pas performant alors qu’il avait été acheté pour beaucoup d’argent… Derrière, il a marqué partout… Je suis sûr que si je le revois aujourd’hui, vu le nombre d’heures qu’on a passées ensemble en dehors des séances collectives, il ne me remerciera jamais assez… Même chose pour Frédéric Guilbert. Je parle à leur place, pardon, mais il y a des joueurs comme ça avec lesquels j’ai travaillé plus parce qu’ils étaient aussi demandeurs »

    Retranscription Girondins4Ever