Philippe Fargeon : “L’état du terrain, c’est une excuse, mais ce n’est pas forcément celle qui permet de justifier tant d’occasions ratées”

    Pour Girondins4Ever, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, a été questionné sur le manque de réalisme des attaquants bordelais depuis deux matches. Comment y remédier ?

    “C’est du travail devant le but. Vous demandez à un buteur comment ça se fait qu’on ne marque pas de but, c’est parce qu’on ne travaille pas suffisamment devant le but. C’est une question de confiance d’abord, et cette confiance on l’acquière pendant l’entrainement, où on se met devant le but, et incessamment on va frapper. On se met à 3 mètres et on frappe dans le but, après à 5 mètres, après à 10 mètres, puis à 15 mètres… Au bout d’un moment, quand on commence à avoir confiance dans son geste… Un attaquant, il faut qu’il travaille devant le but. Plus il marquera des buts à l’entrainement, plus ses collègues le verront à l’entrainement marquer des buts, ils lui feront confiance, et seront capables de faire un centre, même s’il se trouve tout seul contre trois défenseurs. C’est un travail individuel d’abord, un travail d’attaquant, un travail spécifique d’attaquant, et si le travail est bien fait et que l’on voit que ce joueur a les compétences, je peux vous dire que les autres qui regardent d’un coin de l’œil à côté se rendront compte qu’il est capable de marquer. On n’hésitera donc pas à lui donner le ballon. C’est du boulot, c’est du travail. D’abord, il faut un sens du but, je pense qu’il y en a qui l’ont un peu, et puis le travail. 100% ou 99.9% des buts qui ont été marqués, c’est parce que les tirs étaient cadrés (rires). Donc il faut commencer par là. Un beau tir de 45 mères qui tape la barre est moins intéressant qu’un tir à 1m avec le genou qui rentre. C’est ça la réalité”.

    Est-ce que la pelouse peut être aussi une explication ?

    “Je comprends que la pelouse puisse être un handicap, mais quand vous jouez en National 2, on ne peut pas demander à avoir des pelouses comme à Eindhoven ou comme au Stade de France… Il faut savoir s’adapter. Là aussi, c’est un travail, et je pense que l’entraineur et son staff y travaillent. Quand on sait que le prochain match on va jouer sur un terrain qui est un peu pourri, eh bien peut-être que toute la semaine on va s’entrainer sur un terrain un peu pourri… C’est ce que je ferais, mais je ne suis pas entraineur. Si on demande aux joueurs s’ils préfèrent jouer sur une magnifique pelouse avec 300 personnes autour du terrain, ou sur une pelouse en train de redevenir un peu meilleure et devant 12000 personnes… On ne peut pas tout avoir. On est en National 2. On a des infrastructures exceptionnelles, aussi bien au Haillan qu’au stade Atlantique… Il faut aussi s’adapter. La qualité des joueurs c’est de s’adapter aux situations, s’adapter au temps, au terrain, avec plus ou moins de facilités. Mais si le terrain est pourri, eh bien on va s’entrainer sur un terrain pourri… L’excuse du terrain peut se justifier, mais quand vous gagnez vous pouvez aussi dire merci au terrain… C’est une excuse, mais ce n’est pas forcément celle qui permet de justifier tant d’occasions ratées”.

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