Daniel Riolo : “A Bordeaux, ils s’éclatent en National 2…”

Lors d’un débat au sujet des supporters strasbourgeois qui font part de leur mécontentement suite au transfert de dernière minute à Chelsea de leur attaquant Emanuel Emegha, Daniel Riolo a fait part de son avis sur les Ultras se montrant les plus véhéments, et ne se reconnaissant plus dans leur club.
« Les supporters sont à ce point bêtes, de ne pas savoir que de toute façon il va s’en aller ?! A un moment, la plupart des ultras sont des extrémistes, des radicaux, ils pensent que le football et le club leur appartiennent. J’ai toujours pensé, en un sens, qu’ils avaient en partie raison, parce qu’ils sont tout le temps-là, et à Strasbourg cela veut encore plus dire quelque chose parce qu’ils étaient là quand ils étaient tout en bas. Maintenant, ça ne veut pas dire que tu ne dois pas être lucide, naïf, que tu dois te faire des illusions sur ce qu’est le football. Si tu ne comprends pas ce qu’est le football, tu peux continuer à le nier… Tu peux continuer à t’entretenir dans un monde qui n’existe pas… Tu peux continuer à essayer de te battre… Qu’est-ce qui est noble dans ce combat ? Tu as déjà été dans un groupe ultra ? L’un des combats c’est de considérer, pour beaucoup, que le club est à toi, que les mecs des tribunes latérales ce sont tous des connards. Là, je parle de la frange des radicaux à Strasbourg. Cette appropriation, je ne l’ai jamais supportée. Les mecs ne doivent pas considérer que tout est à eux. Là, le vieux combat d’arrière-garde, je veux bien l’entendre, mais c’est passé, c’est fini… C’est mort ! On peut continuer à se raconter des histoires sur ce qu’était le football, et encore… Mais bien sûr qu’aujourd’hui il y a 80% des supporters qui préfèrent BlueCo ! »
Kévin Diaz lui a répondu, refaisant l’analogie de la remontée du RCSA dans l’élite, eux qui étaient descendus comme les Girondins de Bordeaux, en quatrième division.
« Là, on parle de Strasbourg qui était en CFA2. C’est un club particulier par son histoire récente. Ils étaient nulle part. Il y a un mec qui est arrivé comme le chevalier blanc avec son frère, ils ont fait un truc avec un pool de mecs… Ils ont remonté le club très vite en Ligue 1. Oui, ils ont joué le maintien, mais je ne pourrai pas reprocher à des supporters de vouloir Liénard comme capitaine, de jouer le maintien tous les gens, plutôt que d’avoir Emanuel Emegha qui en septembre, signe à Chelsea… Ce n’est peut-être pas le football qui se dessine, mais… Peut-être que les Ultras sont trop radicaux, que les Ultras le font un peu trop entendre, mais je pense qu’il y a bien deux tiers de La Meinau, qui pensent comme ça. Je crois que ce football-là existe encore, comme des clubs qui ont une histoire récente qui est particulière ».
C’est là que vont arriver sur le plateau les Girondins de Bordeaux. Daniel Riolo explique que pour Strasbourg, c’était BlueCo, la multipropriété, ou rien.
« Il n’y avait plus rien, et ça vaut pour plein de clubs en France. Avec la crise que tu as, le fait qu’il n’y ait plus d’oseille, tu n’as plus personne pour reprendre les clubs, c’est terminé. Regarde, Montpellier va s’écrouler. Tout le monde va s’écrouler. Donc le choix est entre ‘tu existes, ou tu acceptes la multipropriété’ ».
Kévin Diaz donne alors l’exemple bordelais.
« Il y en a qui vont te dire, comme ça a été le cas à Bordeaux, qu’ils préfèrent redescendre… »
Daniel Riolo conclut, avec ironie.
« Ouais, je pense qu’à Bordeaux ils sont très contents de ce qui leur est arrivé, tu as raison (ironie). A Bordeaux, ils s’éclatent en National 2… »