L’intégralité du communiqué interne du FCGB, « menacé dans sa survie » : projet stratégique, plan de restructuration, économies, mercato, projets…
Vous allez pouvoir prendre à votre tour connaissance de la communication interne des Girondins de Bordeaux, à travers ce mail envoyé aux salariés le 8 janvier, par Frédéric Longuépée. Ce mail confirme le grand virage pris par la direction du club, mise au pied du mur, par la conjoncture économique, ce qui constitue tout de même un beau pied de nez pour tous ces experts financiers. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir prévenu, et sans savoir évidemment qu’une crise sans précédent allait directement toucher chaque personne de la planète.
Il semblerait que le club s’axe de nouveau sur le sportif. Pourtant, là aussi, il s’agissait de la principale remarque des supporters de tous bords, et des Ultramarines. Un peu tard ? Avec les dettes colossales et historiques qui arriveront a minima d’ici la fin de saison, mais aussi pour les suivantes, le club est bel et bien en danger. A moins qu’il ne s’agisse d’une aubaine pour passer le relais quant à son actionnariat ?
Ce mail nous dévoile donc un énième projet stratégique avec ce que les supporters ont toujours demandé : axer sur le sportif, se réencrer dans la région. Ceci après avoir combattu les Ultramarines sur ce sujet, et se les être complètement mis à dos, sur le principe du « tout marketing ». Ou du moins, la priorisation de cette stratégie. Echec total.
Le plan de départ volontaire était évidemment, comme nous nous en doutions, le premier pas vers un plan social. Au total, 30 salariés ne seront plus au club d’ici quelques semaines, une fois que les instances compétences auront validé cette décision. Mais rappelons également que sous la présidence de Frédéric Longuépée, de nombreuses personnes ont été embauchées, notamment dans le domaine du marketing – qui est complètement au point mort aujourd’hui, avec pour simple exemple un nombre ridicule de maillots vendus cette saison, sans parler des recettes au niveau 0 du stade – mais aussi à des postes qui existaient déjà comme celui de responsable sécurité, où la venue de Monsieur Poupard fait toujours double-emploi. Ne nous dites pas qu’il s’agissait de réorganisation interne, car David Lafarge a toujours été congratulé et loué pour la qualité de son travail. Ce fut purement par ego, par défiance, et au final cela a creusé un peu plus le déficit structurel déjà existant, contre lequel Frédéric Longuépée dit se battre aujourd’hui. Quel culot !
Ne parlons pas du Cercle de Nouvelle Aquitaine que nous avons dénoncé rapidement dès la connaissance des formules payantes, qui aujourd’hui est un fiasco, de par la nature même de ce procédé payant. Rétropédalage comme l’a confirmé Saïd Ennjimi, pour notre plus grand plaisir, mais prouvant une fois encore que nous étions dans le vrai. Espérons désormais que les clubs amateurs y trouvent un juste retour – malgré les difficultés actuelles qu’ils connaissent – et qu’ils ne soient pas rancuniers.
Pour finir, et comme nous nous en doutions, le mercato sera uniquement basé sur le dégraissage, avec l’aveu de quatre fins de contrat non renouvelés, « au moins », départs non compensés. Faites vos jeux pour trouver les noms. Sans oublier la volonté de réduire le nombre de contrats professionnels. On pourrait presque en rire si l’on était cynique. Et quoi de plus normal que de ne pas voir de joueur arriver cet hiver, les 30 salariés prochainement évincés ne le comprendraient pas (même si ces salariés sont arrivés entretemps). Mais alors, comment développer le sportif sans argent ? Nouvelle discordance à ce niveau, mais ça aussi, on vous avez prévenu, pauvre « prolétaires » que nous sommes, de par notre simple petit statut de supporters. Sinon, qu’en est-il de votre salaire, Monsieur le PDG ? Nul doute que si vous l’aviez baissé, vous auriez été le premier à l’annoncer et vous mettre en avant pour cela…
« Chers collaborateurs,
Le Club a présenté à la DNCG, le 3 décembre dernier, son budget révisé pour la saison 2020-2021 en faisant apparaitre une perte prévisionnelle historique de plus de 55M€ après celles des saisons 2019-2020 (-35M€) et 2018-2019 (-25M€).
Ce budget intégrait les conséquences financières des mesures sanitaires de restriction de l’accès du public au stade. En prenant en compte la perte durable des droits télévisés, du fait du défaut de paiement, puis l’arrêt de Mediapro, le déficit pour le club pourrait en réalité s’élever à -67M€. Avec l’incertitude pesant sur le marché des transferts – décroissance de 28% constatée sur le mercato d’été 2020 pour les clubs de Ligue 1 – et donc sur la réalisation des ventes de joueurs prévue dans ce budget pour le mercato d’hiver, la perte prévisionnelle du club pourrait en fait s’élever à -80M€ au titre de la saison 2020-2021.
Ne pouvant financer seul de telles pertes record, le Club a pu compter à nouveau sur le soutien total de son actionnaire et ainsi valider son passage devant la DNCG tout en réaffirmant son plan stratégique.
Dans un contexte de difficultés économiques d’une ampleur inédite, le Club doit, plus que jamais, retrouver un fonctionnement interne efficient tout en recherchant un équilibre financier pour assurer sa survie en Ligue 1 et en poursuivant ses projets stratégiques :
- Maintien d’une ambition sportive autour de nos équipes professionnelles
- Recentrage sur la formation
- Ré-ancrage régional
Plan de restructuration
Dès l’été 2020, le club a engagé le chantier prioritaire de la direction sportive en recrutant une nouvelle équipe moins clivante et plus à même de travailler avec les personnes en place, réalisant au passage une économie de près de 5M€ en saison pleine.
En septembre, se finalisait la révision de l’organigramme du comité de direction avec le départ de plusieurs de ses membres (au commerce et à la communication), tous remplacés par des collaborateurs du Club, valorisant ainsi des compétences internes, et générant près de 1M€ d’économies en saison pleine.
Dans les mois à venir, dans la perspective des fins de contrats, l’effectif de l’équipe professionnelle masculine sera ramené à un nombre plus limité de joueurs professionnels et à minima 4 d’entre eux ne bénéficieront pas de prolongation de contrat après le 30 juin 2021. Ces départs ne sont pas compensés ce qui permettra de réduire la masse salariale de l’ordre de 6M€.
Début novembre, la qualité du dialogue social au sein du club entre la direction et les représentants du personnel a permis de trouver un accord de rupture conventionnelle collective portant sur le départ non contraint de 30 collaborateurs.
Cet accord avait pour ambition principale, en réduisant les effectifs, de redonner une agilité interne au Club. Des économies de masse salariale étaient également attendues dans ce cadre.
En raison de l’alourdissement des difficultés économiques lié à la perte de droits télévisés sur la saison, et vraisemblablement sur les 3 suivantes, le Club est aujourd’hui menacé dans sa survie et se trouve dans l’obligation d’adapter la taille de toutes ses équipes.
Avec seulement 4 départs volontaires confirmés avant la date fixée par l’accord de RCC (15 décembre 2020), le Club doit malheureusement recourir à la suppression contrainte de 26 autres postes dans le cadre d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi.
Par ailleurs, les contrats à durée déterminée ne seront pas renouvelés.
Conscient de sa responsabilité sociétale face à cette décision difficile, le Club accompagnera ces départs dans les conditions les plus favorables possibles. Après les étapes obligatoires de consultation du CSE, le projet de Plan de Sauvegarde de l’emploi sera envoyé à la DIRECCTE pour homologation.
Dans le cas de ce plan de sauvegarde, au-delà du seul aspect financier, les choix seront faits dans le respect de l’objectif prioritaire du Club : la réussite de son projet sportif. Tout en conservant une ambition sportive en Ligue 1, le Club va concentrer ses efforts sur l’incubation de jeunes talents et l’excellence de la formation sportive professionnelle.
Pour y parvenir, le Club doit poursuivre sa réorganisation en cours et être prêt à rebondir avec le redémarrage de l’activité économique. Avec le retour espéré du public dans les stades, il est impératif de trouver la souplesse et l’agilité dont le Club manque aujourd’hui.
Les projets pour l’avenir sont nombreux :
- Poursuivre la modernisation et la digitalisation de tous nos métiers en ayant une approche plus analytique de nos données et de nos performances (sportives, commerciales) pour pouvoir constamment s’améliorer et valoriser notre image,
- Déployer le Cercle de Nouvelle Aquitaine, programme ambitieux et transversal de formation et de maillage du territoire,
- Créer un centre de formation pour les équipes féminines visant à faire du Club un des leaders en France de la formation en déployant des passerelles avec les universités,
- Harmoniser nos infrastructures (Haillan, Stade Matmut), réviser la politique salariale et managériale, améliorer la qualité de vie au travail en impliquant encore plus les équipes dans la démarche RSE déjà très active au sein du club.
Le club vit un moment décisif de sa longue histoire démarrée en 1881 et compte bien sortir grandi et durablement plus fort de cette période particulièrement difficile en s’appuyant sur des équipes sportives et administratives unies ».