[J6] L’analyse complète de Saint-Etienne/Bordeaux (Tops, Flops, notes, feuille de match)

    Une victoire fondatrice ?

    Attention aux propos dithyrambiques après une victoire, “Bordeaux lance sa saison”, “une victoire fondatrice”… tous les amoureux des Girondins ont trop souvent espéré après les prémices encourageants d’un été ou deux victoires de suite, la fin de la disette, le début d’un nouvel état d’esprit, la mise en place d’un vrai style de jeu…

    Comme indiqué par notre coach, avançons “pas à pas”, cette victoire va faire du bien aux têtes et le but est de capitaliser sur chaque bonne production et victoire. Otávio avait déjà le regard tourné vers Montpellier ce mercredi car vers 21h, le sentiment d’un renouveau se prolongera ou s’étiolera quelque peu.

    Une équipe cohérente, un résultat cohérent

    Pas de Rémi Oudin en piston, de Fransérgio sur la gauche d’un triangle au milieu où il semble perdu, de Sekou Mara en pointe où il n’est pas forcément mis en valeur et qui déporte Hwang Ui-Jo sur un côté où il manque parfois de qualité dans la percussion.

    Même le replacement d’Edson Mexer (à la place de Laurent Koscielny) au centre fut judicieux (voir ci-dessous).

    Au milieu de terrain, deux guerriers à la récupération (Otávio et Jean Onana), un meneur de jeu à la baguette ( Yacine Adli) et deux attaquants dont l’un (Javairô Dilrosun) en électron libre autour du sud-coréen (voir l’explication de la disposition tactique de “Dans la tête de…” avant la rencontre).

    Une cohérence que l’on retrouve tout de suite sur le terrain, même si le manque d’automatismes aurait pu coûter cher (Ricardo Mangas-Stian Gregersen, Javairô Dilrosun avec ses partenaires), chaque joueur était à l’aise dans un poste qui convenait à ses qualités. Quand on a l’habitude d’un poste, on en connait mieux les tâches, les missions et ainsi le bloc équipe, la transition à chaque étage est tout de suite plus fluide. A partir de ce match, Vladimir Petkovic devra corriger mais plus surement par petites touches avec toujours dans l’esprit le souhait de mettre un joueur dans un poste où il est épanoui.

    Edson Mexer, Rémi Oudin, Timothée Pembélé… sont les exemples parfaits de cette analyse. Le match d’Edson Mexer est paradoxal. Pendant plus d’une heure, il a été le patron de la défense, calme dans la relance, toujours bien placé, il fait un retour salvateur en seconde mi-temps au milieu de 3 stéphanois. Sans son erreur catastrophique sur le but des Verts, il aurait été dans les tops. Ce positionnement au centre lui convient mieux que cette position à droite, nous avons pu le constater dès l’entame de la rencontre. Le corps et les attitudes ne mentent pas, le buste droit, nous avons retrouvé le joueur de Rennes et sa position n’est pas étrangère à sa performance d’ensemble.

    Si on regarde Rémi Oudin, il fait comme à Marseille une belle rentrée avec une frappe de peu à côté et une passe décisive (il avait égalisé au Véodrome). Mais ce n’est pas la seule raison, quand il rentre dans 3-5-2 ou 3-4-1-2, il est positionné devant en électron libre et comme par “magie”, il n’est plus gêné par son manque de percussion sur un côté ou par l’obligation de défendre sur un ailier, quand il devient piston.

    Pour Timothée Pembélé, le schéma est primordial (voir Tops et Flops), en 4-4-2 se pose même la question de son positionnement en défense centrale plutôt que sur la droite.

    La fragilité encore visible même si la réaction après le but est à noter

    En première mi-temps, après le but de Hwang Ui-Jo, l’équipe a trop facilement accepté de reculer, et sans la maladresse des stéphanois le match aurait pu devenir alors un véritable cauchemar. Marquer un but ne peut être une fin en soi, tout en s’attelant à bien défendre, les joueurs auraient dû remonter le bloc et être capables de mieux ressortir les ballons pour placer des banderilles et obliger l’équipe de Claude Puel à se méfier davantage.

    La seconde mi-temps est difficilement analysable car l’état du terrain a vite empêché de proposer du football. Ce qui nous a plu alors dans cette deuxième mi-temps c’est le combat de 11 bordelais pour ramener la victoire. On avait l’impression d’être en écosse et de voir l’âme du “Fighting Spirit” habité nos joueurs. Dans cet esprit de corps, nous pouvons voir peut-être une lueur d’espoir pour des lendemains qui chantent.

    Et puis souvent après un but encaissé, l’équipe se serait délitée, surtout après ce but gag, dans des conditions dantesques et avec des jambes de plus en plus lourdes. Ils ont eu peut-être un peu de chance mais elle tourne aussi souvent vers les audacieux.

    Les Tops

    Hwang Ui-Jo (7,5/10) – Le buteur espéré

    Avec ses 2 buts et son abnégation tout au long de la rencontre, il est un des grands artisans de cette première victoire des bordelais. Il a beaucoup proposé et surtout il a moins décroché qu’à son habitude gardant ainsi sa lucidité devant le but tout au long de la rencontre (ou presque). Petit bémol, sa tête ratée à 3 mètres du but en première mi-temps et encore deux occasions mal négociées en seconde période, toujours sur des centres de Timothée Pembélé. Elles montrent qu’il n’a pas encore complétement l’instinct de tueur du buteur.

    Yacine Adli (7,5/10) – l’architecte bordelais

    Quel régal quand l’ancien parisien est aussi impliqué sur ses prises de balles, ses passes, son repli défensif. La plaque tournante du jeu bordelais. Plus haut sur le terrain, il a donné le tournis à l’équipe stéphanoise à droite, à gauche ou au centre du terrain. On attend maintenant des prestations de ce niveau chaque semaine et pas une fois de temps en temps. Bravo l’artiste.

    Timothée Pembélé (7/10) – l’arrière droit qui monte

    Sa première mi-temps a été compliquée sur le plan défensif mais sous le déluge de la seconde période, il a semblé ne pas se rendre compte que les appuis étaient compliqués. Il n’a eu de cesse d’accélérer et de donner des caviars à Hwang Ui-Jo (voir ci-dessus). Dans la lignée de sa seconde période à Marseille. Décidément plus à l’aise dans un rôle de piston que quand l’équipe joue à 4 derrière.

    Jean Onana (6,5/10) – Un second Otávio

    On avait besoin d’impact au milieu de terrain et Otávio semblait bien seul dans ce rôle depuis plusieurs années. Avec l’arrivée de l’ancien lillois, il sera surement plus aisé de voyager. Jamais avare d’efforts, il en impose physiquement et techniquement; et il n’a pas peur d’avancer, de jouer vers l’avant. Plus de difficultés en seconde mi-temps, il a semblé à court de carburant. Malgré tout, il a continué à se battre avec ses coéquipiers pour rentrer avec les 3 points.

    A noter également la belle prestation de notre capitaine Benoit Costil (7), auteur de plusieurs parades et les bonnes entrées de Mehdi Zerkane, Rémi Oudin et Fransergio qui se sont mis au diapason de la mentalité irréprochable des titulaires.

    Les Flops

    Javairo Dilrosun (4/10) – Un manque d’automatismes

    Le néerlandais a eu beaucoup de mal à se situer sur le terrain. Ses partenaires ont eu également des difficultés à le trouver. Plus à l’aise en fin de première période, il ne pouvait exister au retour des vestiaires sur ce terrain impraticable pour mettre en valeur ses qualités de percussion. A revoir.

    Ricardo Mangas (4/10) – Un match à oublier

    Sur l’état d’esprit du joueur, rien à dire. Par contre, il a multiplié les mauvaises passes et les mauvais choix en première mi-temps. Offensivement, il n’a pas pesé comme à son habitude. Une seconde mi-temps terne même s’il a semblé plus concentré notamment sur les tâches défensives. Après, n’oublions pas non plus qu’il avait une angine il y a encore deux jours…

    Les notes

    Costil – 7
    Pembélé – 7
    Kwateng – 6
    Mexer – 5,5
    Gregersen – 5,5
    Mangas – 4
    Onana – 6,5
    Otavio – 5,5
    Adli – 7,5
    Dilrosun – 4
    Hwang – 7,5

    La feuille de match

    ASSE – Bordeaux : 1-2 (0-1 à la mi-temps)
    À Saint-Etienne (stade Geoffroy-Guichard), le 18 septembre, coup d’envoi à 21h
    Entraîneur de Bordeaux : Vladimir Petkovic
    Composition de Bordeaux : Benoît Costil (1), Enock Kwateng (25), Timothée Pembélé (22), Ricardo Luís Chaby Mangas (12), Edson André Sitoe (4), Stian Gregersen (2) [puis Mehdi Zerkane à la 72ème], Javairo Dilrosun (21) [puis Rémi Oudin à la 65ème], Yacine Adli (19) [puis Abdel Jalil Medioub à la 89ème], Jean Onana (8), Otavio Henrique Passos Santos (5) [puis Fransergio Rodrigues Barbosa à la 73ème], Ui-Jo Hwang (18) [puis Sékou Mara à la 89ème]
    Entraîneur de l’ASSE : Claude Puel
    Composition de l’ASSE : Etienne Green (40), Mickaël Nadé (33), Thimothée Kolodziejczak (5) [puis Jean-Philippe Krasso à la 67ème], Saidou Sow (4) [puis Mahdi Camara à la 47ème], Harold Moukoudi (2), Yvan Neyou (19), Lucas Gourna-Douath (6), Romain Hamouma (21) [puis Arnaud Nordin à la 67ème], Denis Bouanga (20) [puis Adil Aouchiche à la 83ème], Wahbi Khazri (10), Ignacio Ramírez (9) [puis Miguel Trauco à la 67ème]
    Buts : Hwang (7ème), Khazri (73ème), Hwang (81ème)
    Avertissements : Hamouma (17ème) pour l’ASSE, Onana (32ème), Ricardo Mangas (56ème), Dilrosun (64ème), Costil (74ème) pour Bordeaux