Les Girondins et la Coupe de France, une histoire d’amour maudite

    Éliminés de façon précoce dès le premier tour par Toulouse le 10 février dernier, les Girondins de Bordeaux continuent leur série noire en Coupe de France. Depuis plusieurs années maintenant, la compétition ne semble plus vouloir sourire aux Marine et Blanc.

    La série noire continue

    Pour la quatrième saison consécutive, Bordeaux quitte la Coupe de France en sortant par la petite porte, avant même de pouvoir atteindre le stade des quarts de finale. La triste statistique liée à 2021 est également le fait que cette élimination est la quatrième d’affilée qui a lieu face à un club qui évolue dans une division inférieure. En 2018, c’est un pensionnaire de National 2 à l’époque, l’US Granville, qui a éliminé le FCGB dès son entrée en lice (2-1 après les prolongations). L’année suivante, Le Havre, qui évoluait en Ligue 2, a également surpris Bordeaux dès son premier match (1-0). Les prolongations ont encore eu raison des Girondins l’année dernière. Face au Pau FC, pensionnaire de National, les Marine et Blanc ont pris la porte à l’occasion des 16èmes de finale (3-2).
    Rebelote cette année donc dès les 32èmes de finale et leur entrée en lice avec une défaite face au Toulouse Football Club. Au Matmut Atlantique, le 10 février dernier, les deux buts inscrits par le club tout récemment relégué en Ligue 2 (Bayo à la 39ème et Antiste à la 56ème) auront à nouveau assommé les espoirs des Marine et Blanc de poursuivre leur aventure dans ce que Jean Louis Gasset appelle « la plus belle des coupes ». Le technicien n’a d’ailleurs pas caché son mécontentement après ce Derby de la Garonne raté, comme le relate BFM TV sur son site.

    Un trophée de plus en plus inaccessible

    Cela fait un bon moment que Bordeaux n’a plus goûté aux plaisirs d’une finale de Coupe de France. Les Marine et Blanc en ont vécu dix dans leur histoire, et en ont remporté quatre d’entre elles. Mais la plus récente remonte à la saison 2012-2013. La Coupe de France soulevée aux dépens d’Evian Thonon Gaillard (3-2) constitue d’ailleurs le dernier trophée en date décroché par le club. Les autres succès dans la compétition sont encore plus lointains : 1987, 1986 et 1941.
    La présence du PSG, qui rafle tous les prix en France depuis plusieurs saisons, peut être l’un des autres facteurs qui fait que la Coupe de France est devenue dans tous les cas inaccessible pour Bordeaux. Certes les Parisiens ont soulevé 26 trophées nationaux sur 41 possibles en l’espace de dix ans (18 sur 21 sur les cinq dernières années), mais plusieurs clubs sont parvenus à leur piquer la vedette. Lille, Lyon, Guingamp, et plus récemment Rennes en 2019 (en finale contre Paris) ont inscrit leur nom au palmarès des vainqueurs de Coupe de France durant cette période, comme le montrent les archives du site Soccerway. D’ailleurs, les bookmakers estiment que l’Olympique Lyonnais, coté à 6 par le site de paris sportifs Betway, et l’AS Monaco, coté à 9, ont de grandes chances de soulever le trophée cette saison (chiffres du 18 février). Quoi qu’il en soit, le sort semble s’acharner sur les Bordelais depuis plusieurs saisons dans la compétition. Leur parcours s’est une nouvelle fois écourté de façon brutale au pire moment, alors que l’équipe perd de l’altitude en Ligue 1.

    Le lot de consolation viendra peut-être du côté des féminines cette saison ? Déjà demi-finalistes l’année dernière (défaite 2-1 contre le PSG), les Bordelaises ont réussi à décrocher leur qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe de France féminine en dominant Le Havre (5-0) le 30 janvier dernier. Khadija Shaw et ses coéquipières sont bien parties pour réaliser une saison historique. Si elles conservent leur place sur le podium de D1 Arkema, elles pourraient décrocher la première qualification de leur histoire en Ligue des Champions. Étant la seule équipe française qui parvient à faire douter par moments les inamovibles Parisiennes et Lyonnaises, peut-être que les Bordelaises pourront aussi réaliser l’exploit de décrocher une première Coupe de France et faire oublier la malédiction qui a frappé leurs consorts masculins dans cette compétition.