Romain Brégerie : « J’ai toujours été un peu en retard, je n’ai pas de regrets. Ca aurait été vraiment un regret si je n’avais jamais joué à Lescure… »
Formé aux Girondins de Bordeaux, Romain Brégerie n’a disputé que trois rencontres avec son club formateur et de cœur, trois rencontres européennes. Mais il n’y a aucun regret aujourd’hui pour l’ex-défenseur central, au contraire.
« Je n’ai pas de regrets parce qu’au moment où j’étais là, même si j’avais du potentiel, je pense que je n’étais pas prêt à cet âge-là pour performer comme l’équipe performait à cette époque… J’ai toujours été un peu en retard. Je sais que je n’avais pas vraiment de limites, j’aurais pu m’adapter quasiment à tous les niveaux, mais j’étais toujours un peu en retard. Pierre (Ducasse), lui, était là, comme d’autres de ma génération, et à 16-17 ans ils étaient déjà prêts… Je suis arrivé assez tard, plus tard que tous les autres qui sont sortis pros aux Girondins. J’ai toujours été bien, mais j’avais mon rythme, je n’ai signé qu’à 20 ans, et je sentais que je n’étais pas assez prêt. J’avais le niveau mais dans la tête, je n’étais pas comme ceux qui, à 18 ans, sortent et ont une confiance débordante. Devant moi aussi, l’année où je suis revenu de mon prêt, il y avait Marc (Planus), Souley (Diawara) et (Carlos) Henrique… Il faut avouer qu’il y avait des clients. J’ai eu la chance d’être beaucoup sur le banc, d’avoir joué ces trois matches en Coupe d’Europe, qui sont quand même de supers souvenirs. Surtout, je pense que ça aurait été vraiment un regret si je n’avais jamais joué à Lescure… J’y allais depuis tout petit, j’y ai vu un maximum de matches, avec mon père énormément, et notamment lors de la saison 98-99 quand on est Champions… J’ai vu vraiment pas mal de matches dans le Virage Sud quand j’étais encore un peu plus jeune. Si je n’avais pas joué là-bas, pour mon club, ça aurait été difficile. Heureusement, il y a eu le retour contre Tampéré à l’époque… Quelques potes et membres de la famille ont pu voir ça, et ça reste un vraiment bon souvenir pour moi. J’ai fait plein de bancs, c’était une équipe qui fonctionnait super bien, on est vice-champions, à n’être pas loin de claquer les lyonnais… En fait, je savais que j’avais du potentiel, et qu’il fallait que je joue, et c’est pour ça que j’ai décidé de partir pour ma troisième saison en discutant avec Laurent Blanc. J’aurais pu rester, je me sentais tellement bien, j’étais chez moi, l’équipe marchait super bien, il y avait une super ambiance… Tous les feux étaient au vert. Les 3-4 premiers mois, je n’étais pas assez prêt dans ma tête, et c’est peut-être pour ça que je n’ai pas eu ma chance aussi […] Dans ma formation, j’ai eu des bons coaches, et j’ai souvent entendu : ‘tu as tout ce qu’il faut, mais il faut que tu te lâches !’. J’étais plus le mec qui avait l’impression que les autres étaient meilleurs que lui… Ce n’était pas vraiment le cas, mais c’était plutôt comme ça, je voyais plutôt le côté négatif que le côté positif sur le terrain, je ne sais pas trop pourquoi. C’était important que j’aille encore franchir un palier puisque j’avais joué l’année précédente à Sète en National, et j’avais été vraiment très bon. C’est là où l’option du FC Metz s’est présentée. C’était un gros club, surtout à l’époque, qui descendait juste. Quand je les ai rejoints, qu’ils voulaient absolument remonter, c’était vraiment pile ce qu’il me fallait à ce moment-là pour jouer, pour engranger du temps de jeu… Ca n’a pas été facile parce qu’il me restait un an de contrat avec Bordeaux, mais c’était ce qu’il fallait faire. A cet âge, il fallait jouer ».
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